Décidément cette rentrée 2009 s’affiche haut en couleur entre d’une part la multitude de parutions en attente, et de l’autre les nombreuses découvertes sorties durant la séquence estivale. Au jeu -impitoyable en cette période de crise- des released, il est un Label qui ne se loupe que rarement et se déclame comme une véritable Appellation d’Origine Contrôlée garante d’un savoir faire et d’une qualité pérenne: Metal Heaven. Jugez en vous-même avec cette courte liste non exhaustive de leurs dernières parutions. Voices Of Rock II, Fair Warning, Reece..; et maintenant Geff qui lui est un petit nouveau venu.

Guitariste et compositeur, Ralf Jedestedt s’est tout simplement entouré de ce qui se fait de mieux comme musiciens suédois remplis de talents et d’expérience hard rock et Heavy Metal pour constituer sa formation. Göran Edman est au chant, Anders Johansson derrière les futs, Mats Olausson aux claviers et Per Stadin à la basse ; soit un quatuor ayant œuvré entre autres pour Hammerfall, John Norum, Silver Mountain, Yngwie Malmsteen, Snake Charmer, Glory, Brazen Abbot, Jean Beauvoir ou bien encoreA.R.K. Excusez du peu… Et ajoutez malgré tout en guest Jens Johansson , le claviste de Stratovarius.

La musicalité de l’entité ainsi constituée s’affichera dans un pur Hard/Heavy rock mélodique se clamant sans prétentions, sans révolutions ; mais pas sans intérêt. Certaines plages, tel le « Xtacy » inaugural délivrant son (Soft) Speed à la Reinxeed, et où se mêlent refrain concis et accrocheur, superbes sonorités des lignes organiques, soli de guitare en dégouliné, martèlement aseptisé mais omniprésent de la batterie, et prestation vocale conquérante ; seront même sacrément appréciables. Tout comme le titre éponyme à l’album, évoluant dans une veine similaire, mais profitant en outre d’une dualité claviers/guitares ravageuse; ou bien encore un Mr Cain assez surprenant. Ce dernier titre ayant une facette un peu délire pop pouvant donner à penser que le morceau est une composition des Beatles entonné par les Guns & Roses et Oasis.

Cela claquera parfois assez Deep Purple ou Rainbow particulièrement au niveau des guitares, et l’effet années quatre vingt se verra encore renforcé par des sonorités organiques typées Hammond, ce qui ne déplaira pas aux quadras nostalgiques. Le « Crusaders », plutôt pêchu et mené tambour battant aura d’ailleurs de véritables ressemblances avec du « Cryonic Temple » et s’avèrera aussi bien séduisant. Paradoxalement le « Innervations » de clôture suintera le Hard FM, ce qui nous laissera sur un sentiment assez mitigé quand à ce « Land Of The Free ».

Car malgré les morceaux de bravoure et plages appréciables précitées ; on ne peut s’empêcher après la moitié de cet opus, de se surprendre régulièrement à constater les errements de nos pensées. Trop entendu, trop exploité en tous sens, trop de langueurs, trop peu d’originalité… Tout un chacun risque de ressentir un sentiment frôlant l’ennui par séquences, particulièrement sur des « Fool’s Paradise » ou autre « Grey Goo » à l’intérêt somme toute relatif. Le potentiel et l’appréciabilité de ce premier opus sont bien réels -et Goran Edman toujours au top-; mais par la faute de certaines compositions trop « mièvres », cette première offrande s’avère un léger ton en dessous de ce à quoi nous a habitué Metal Heaven.