Line-up sur cet Album
Cypher D. Rex - chant Larva B. Caneer - guitare Hedrykk F. Gausenatt - guitare Alboin - basse Marlek - batterie Faruk - claviers, accordéon, effets
Style:
Black Metal MélodiqueDate de sortie:
15 mai 2009Label:
Lupus Lounge/Prophecy ProductionsGeïst nous vient de Bielefeld, ville quelque peu insignifiante de Rhénanie. Après un passage chez Solistitium Records et chez Cold Dimensions qui les ont accompagné pour la diffusion de 2 albums, le groupe signe chez le très entreprenant Prophecy Prod. qui a senti le bon coup avec ce nouvel opus. Je n’aurai pas la prétention de m’attarder sur les 2 premières œuvres, n ayant malheureusement pas eu le loisir de les parcourir, mais il semble que malgré leur diffusion assez confidentielle, elles aient permis au groupe de se faire une petite réputation dans le petit microcosme de plus en plus exigeant du black metal à tendance folk.
Superbement illustré par une toile représentant un fameux trois mats, certes fin comme un oiseau, mais surtout aux prises avec des flots furieux, le thème principal de Galeere est donc la mer. Pas de celle « qu’on voit danser le long des golfes clairs. Mais des océans noirs, tourmentés, tempétueux, ceux qui cachent dans leurs abysses les fantastiques leviathans, ceux qui crachent sur les pauvres créatures terriennes les meurtrières et froides déferlantes qui finiront par les engloutir. C’est sur ces éléments déchaînés et hostiles que Geïst nous traîne et la croisière n’est pas de tout repos. Brillamment sonorisé par Markus Stock (Empyrium, The Vision Bleak), les 5 longues pièces (les 4 premiers morceaux oscillant entre 8 et 9 minutes, le dernier étant un pavé de 14 minutes …) sont une succession intelligente et subtile de passages rapides, atmosphériques, des guitares tour à tour plombées, puis beaucoup plus aériennes, quelques relents thrash, voir doom, un peu selon la formule dénichée récemment par nos compatriotes Blut Aus Nord. Mais si chez les Français on était invités à une ballade interstellaire, l’alchimie musicale concoctée par nos amis d’outre Rhin fait effet d’une attaque cauchemardesque, et les raclements de fonds de gosier de Cypher D. Rex, largement influencés par le maître Abbath (Immortal) sont comme une claque de tentacule du Kraken. Cette façon de grogner des textes que l’on devine assez poétiques malgré l’utilisation exclusive de la langue de Goethe, langue aux sonorités très rugueuses est une des grandes réussites de cet opus. Son principal défaut (ben oui, il faut bien en trouver un…) réside dans la faible utilisation des instruments traditionnels. Car il y a chez Geïst un membre « désigné » pour jouer de tels instruments et malgré un petit passage bien senti à l’accordéon et quelques petits coups de flute par-ci par-là, les qualités de cet homme ne semblent pas bien exploités. Ce qui est dommage car les nombreuses plages de claviers diseminés, bien qu’elles remplissent à merveille leur rôle de vecteur « dark » auraient pu être encore plus profondes si elles auraient étés appuyées par quelques notes plus mécaniques… mais une fois encore, ça ne serait qu’un plus, car présenté ainsi, cet album constitue une des meilleures sorties de ce premier semestre. Et reste assez fédérateur, car il pourra intéresser autant le black metalleux que des auditeurs plus calmes et friands d’atmosphères sombres et torturées.
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