Godisdead – Godisdead
Line-up sur cet Album
- Alex : chant, basse
- Pascal : guitare
- Julien : guitare
- Mathias : batterie
Style:
Thrash/Black/PunkDate de sortie:
1er décembre 2010Label:
AutoproductionNote du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 7,5/10
Sorti en 2012, II m’avait foutu une bonne grosse claque. Le mélange entre Thrash/Black/Punk et Stoner possédait une atmosphère bien particulière et ce, dès l’intro « At the Gates of… », sorte de comptine macabre mêlée, par ses sonorités, à une cérémonie vouée au Mal. Et lorsque la saturation arrivait, on y retrouvait des ambiances écrasantes où le soleil sudiste des Etats-Unis engendré par le côté Stoner du groupe ressemblait plus à celui d’un Texas profond décadent et consanguin, celui de Leatherface, Dr. Satan ou la famille Firefly. Une chose qui ne se démentait jamais le long des dix titres qui le composait, pour un déferlement de haine malsaine et viscérale.
Alors que son successeur, Just… Die, va pointer le bout de son nez d’ici peu, il était temps d’effectuer un retour en arrière. En 2010 exactement, à l’époque du premier album éponyme. Un CD bien différent, avec une chose qui saute aux oreilles : la production. Si celle de II n’avait pas peur de la crasse et de la poussière, elle permettait au groupe de libérer toute sa puissance, d’exprimer sa rage et correspondait parfaitement au style joué. Ici, le son est nettement plus cru, proche d’un BM old school, ou trve, avec une guitare plus criarde et une batterie au son plus rude. On se rend compte de cet aspect dès l’intro « Godisdead Part I », théâtre lugubre (repris sur « Suffocate the Wolf »), qui semble démarrer comme une cassette que l’on aurait mis en pause en pleine écoute.
C’est du coup le côté Thrash/Black du groupe, qui ressort le plus, même si la saleté du Punk n’est jamais loin. Cet album donne l’impression qu’il aurait pu faire partie des pionniers du genre et n’aurait pas réellement dépareillé vingt ans plus tôt.
Classique de premier abord, Godisdead possède ici un style pourtant déjà bien à lui. Je ne sais pas à quoi c’est dû. Peut-être à leur dégoût franc de ce monde hypocrite dans lequel nous sommes enfermés ; dégoût qui se transmet à nos oreilles par des riffs personnels malgré leur appartenance revendiquée au style susmentionné. Des riffs bien à eux, mais aussi assez primitifs dans leur exécution (sans être pour autant dénués de subtilités). Ce qui a pour effet de rendre quelque chose de direct et rageur, le côté Punk étant déjà bien ancré dans la musique – chose nettement visible lorsqu’apparait la voix féminine sur le groovy « Raphaelle », à mi-chemin entre chant et gueulante plus rauque.
La personnalité du groupe s’affiche également par plusieurs aspects, comme une basse bien présente et qui a l’intelligence de ne pas seulement suivre la rythmique. Elle vient même apporter la mélodie, comme sur la fin de « Raphaelle » où elle reprend la mélodie initiale, ou le début de « Creapy Crawl », dans lequel elle vient contrebalancer des guitares à la rapidité typée Black. La quatre cordes prend même la première place du lent et insidieux « To Emilie », qui serpente doucement pour mieux atteindre nos oreilles par une série de soli tordus. On sent d’ailleurs les prémices de ce que va donner II, avec ces expérimentations et son atmosphère de chaleur étouffante ; on retrouve même un écho de ce titre sur la fin de « No Song » et « Hate » (issus du deuxième album).
Et même s’ils ne veulent jamais s’aventurer dans la pure démonstration technique, on se rend compte, sur « Godisdead Part II » notamment – mais aussi sur les différents soli parfois bien tordus et psychés –, que les gars ne sont pas des manchots. Ces deux titres forment un duo sournois et rampant, qui précède le déferlement de haine que représente la fin d’album.
Un pont de violence aux deux piliers que sont le très direct « Fight the Gollum » et le brutal « Godisdead Part III », ultime chapitre de la trilogie entamée avec l’intro. Ce dernier titre, véritable tuerie en live avec son refrain que le public peut scander tout en crachant à la face des croyants, vient conclure l’album sur une véritable montée en puissance qui explose et conclu l’album en beauté (juste avant une petite blague funky). Sûr qu’avec une prod’ plus à la hauteur, le titre aurait été monstrueux.
Mais celle-ci n’a finalement rien de si dégueulasse. Elle correspond en fait assez bien à un premier album et dévoile la sincérité du groupe et de sa colère. Elle ne cache pas de coquille vide derrière un gros son, et n’est pas non plus volontairement lo-fi pour faire trve. Le juste milieu entre puissance et crasse n’est pas encore atteint ici, car il faudra attendre II pour le voir, mais on n’en est pas si éloigné que ça.
Avec ce premier album, Godisdead a donc posé les bases de son Thrash/Black, même s’il reste ici encore ancré dans ses références ; références qui s’effaceront deux ans plus tard au profit d’une musique bien plus tarée. Et vu tout ce qui sépare ces deux albums, malgré la qualité de ce premier effort, il ne fait aucun doute que Just… Die est attendu de pied ferme.
Tracklist :
1. Godisdead Pt. I
2. Suffocate the Wolf
3. Raphaelle
4. Creapy Crawl
5. To Emilie
6. Godisdead Pt. II
7. Fight the Gollum
8. Godisdead Pt. III
Facebook : www.facebook.com/pages/Godisdead
Bandcamp : godisdeadmusic.bandcamp.com
2 commentaires sur “Godisdead – Godisdead”
Posté: 21st Mar 2015 vers 9 h 10 min
salut lusaimoi!
un grand merci pour cette chronique qui est la 1er de cet album!
j’espére que just…die sera à la hauteur. salut!
p.s: françois n’était pas avec nous encore, c’ était pascal 😉
Posté: 23rd Mar 2015 vers 19 h 14 min
Merci Alex!
Pourtant, j’avais regardé le livret, mais j’ai quand même fait l’erreur…
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