Godkiller – We Are the Black Knights
Line-up sur cet Album
Duke Satanaël : tous les instruments, chant
Style:
Black MetalDate de sortie:
09 décembre 2022Label:
Debemur Morti ProductionsNote du SoilChroniqueur (Seblack) : 8/10
Depuis quelques temps maintenant le Black Metal médiéval jouit d’une cote de popularité croissante, particulièrement en France grâce à des groupes et des labels très investis dans ce style.
Et voilà justement que se repointe un des pionniers du genre : Godkiller.
Ce nom n’évoquera peut-être rien aux plus jeunes mais ils devraient y jeter une ou deux oreilles.
Godkiller est une de ces formations quasi légendaires du Black Metal français des années 1990. Enfin français… pas tout à fait puisque c’est depuis le rocher de Monaco que Duke Satanaël officiait à ses sombres desseins.
Plus globalement on pourrait rattacher Godkiller à cette nébuleuse qui a fait du sud de la France un des foyers les plus ardents du Black Metal durant les années 90 et le début des années 2000.
Durant cette période nombre de formations, aussi malfaisantes que sombres, ont contribué à l’affirmation et à la réputation du Black Metal made in France. Pensons à Gorgon, Mutiilation mais aussi à la sulfureuse “scène toulonnaise” (Funeral, KristallNacht, Blessed In Sin ou quelques années plus tard Seigneur Voland, Finis Gloria Dei, Desolation Triumphalis…) ou encore en Avignon avec In Articulo Mortis, Celestia et un peu plus tard Peste Noire.
Et tant d’autres que j’oublie.
La singularité de Godkiller et de son créateur est d’avoir développé dans sa musique et ses visuels l’univers médiéval avec pour point d’orgue l’EP The Rebirth of the Middle Age, paru en 1996, et l’album The End of the World en 1998.
Avant cela pourtant, Godkiller avait sorti deux démos :Ad Majorem Satanae Gloriam (1994) et The Warlord (1995).
Ce sont ces deux démos qui sont regroupées et proposées ici par le label Debemur Morti Productions au travers de ce disque intitulé We are the Black Nights.
A cette occasion, les différents titres ont eu droit à un petit lifting avec un mastering qui a permis d’améliorer notablement le son sans pour autant faire perdre leur cachet à ces titres vieux de près de trente ans.
Les quatre premiers titres sont donc ceux de la première démo, on y retrouve une grosse influence Death Metal, chose très courante à cette époque.
Toutefois les thèmes de ces morceaux et les claviers ont déjà cette touche médiévale presque Dungeon Synth qui s’affirmera par la suite dans la musique de Godkiller.
Des claviers qui ne sont d’ailleurs pas sans évoquer les sonorités de Dead Can Dance et son album Aion paru quelques années plus tôt (1990).
Les trois derniers titres de cette compilation exhument la seconde démo de Godkiller qui évolue cette fois dans un registre beaucoup plus nettement Black Metal. La fibre médiévale s’affirme davantage encore, que ce soit dans la thématique des morceaux ou dans la musique qu’on pourrait rapprocher du Dark Medieval Times de Satyricon (1993) voire des premiers méfaits des autrichiens d’Abigor.
Au moment du bilan, on ne peut que se féliciter de cette réédition aux vertus presque documentaires qui permet de mieux saisir comment s’est construit l’identité sonore de Godkiller et de ce style qu’on appelle le Black Metal médiéval.
Contrairement à d’autres compilations de fin d’année, il serait délirant de soupçonner ici qui ce soit d’arrières pensées commerciales, voyons-le plutôt comme un cadeau fait aux passionnés de Black Metal et de son histoire. Et qui sait, peut-être aussi comme un avant-goût à un retour de Godkiller ?
Tracklist :
1. March of the Medieval War (03:40)
2. Waiting for Lilith (06:31)
3. Celebrate His Glory (05:44)
4. Those from the Race of Cain (05:02)
5. Feasting the coming Victory (01:50)
6. Path to the Unholy Frozen Empire (10:25)
7. Bren det Hvite Riket (10:28)
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