Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7,5/10

Ils n’auront pas mis longtemps !
A peine vingt mois après leur premier full length éponyme, les Nantais de Gravekvlt reviennent avec ce “Full Moon fever” de dix titres pour une bonne demi-heure de musique.

Au programme ?
Une sorte de black ‘n’ roll mâtiné de punk, un soupçon de cold wave, pas mal de death metal, du speed metal à gogo et quelque peu de thrash… et surtout d’une ambiance malsaine du début à la fin ! Et, tant qu’à faire, un revival très eighties jusque dans l’attitude et des pseudos d’artistes dignes des plus obscurs groupes du genre de dans l’temps…
Et c’est que le quatuor aime nous foutre les jetons : d’entrée, une singulière introduction malaisante digne d’un film d’horreur pose les jalons !
Et hop, “Full Moon fever” déboule avec du riff rapide, ambiance black ‘n’ roll de rigueur, chant rocailleux qui n’en rajoute pas, à la croisée d’un John Tardy qui tenterait d’imiter Cronos.
Bref, on situe le genre ! Et histoire de nous coller encore un peu plus la pression, le groupe n’hésite pas à nous coller un passage ambiant avant une accélération qui peut faire penser à un Necrophagia façon “Forbidden pleasure” sur leur premier album “Seasons of the dead” (1987) mais version black metal.
Et “Skvllcrvsher (of death and steel)” poursuit dans la même voix : un petit filet de guitare mélodique et la cavalcade de black ‘n’ roll continue son travail de sape.

Plus punkisant, le bien nommé “Dungeon punks” y va de ses ‘détestabletés’ avec une facilité qui frôle l’insolence : tempo toujours assez enlevé, ça y va de son invitation au pogo lors des prestations live.
Et hop, on arpente des sentiers plus gothiques, voire cold wave, avec un “Last skeletons’s dance” qui ne lésine pas sur quelques gimmicks inquiétants pour faire monter la pression. Le jeu de basse, omniprésent, fait penser à une partouze aussi improbable que dégoulinante entre Midnight et The Sisters Of Mercy !
Et tant qu’à faire, pourquoi ne pas monter d’un cran l’intensité de l’ensemble avec un “Frozen grave” qui allie speed metal et ambiances inquiétantes, suivi d’un “Midnight blasphemy” qui ne cherchera pas à casser la dynamique ?

En revanche, elle baisse de plusieurs crans, cette dynamique, avec un “Fangs of the night”, plus “calme” (on se comprend) mais très réussi qui arpente une nouvelle fois un sentier au sonorités plus gothiques, avec un chant clair et mystérieux. Limite flippant ! Mais ne nous leurrons pas, ce calme relatif n’est là que pour qu’on se reprenne un nouveau coup bien placé derrière la nuque avec un “Hexanguination (Anaemis dreams and silver blades)” qui se montre plus thrash que le reste de l’album, sorte de croisement entre Slayer, Obituary et Venom.
On a à peine le temps de respirer que le dernier titre arrive, toujours dans la couleur musicale de ce qui a précédé, terminant un travail de sape bien précis du début à la fin.

Gravekvlt nous propose un beau deuxième album aux ambiances bien glauques, sorte de violence froide à la noirceur implacable avec cette guitare qui apporte un semblant de couleur vénéneuse et en fait une petite œuvre bourrée de contrastes.
D’aucun trouveront l’ensemble un rien répétitif mais c’est justement ces répétitions qui en font un tout lancinant duquel il est difficile de sortir.

Très intéressant !

Tracklist :

Blood Invokation (Instrumental) (0:45)
Full Moon Fever (3:20)
Skvllkrvsher (of Death and Steel) (3:25)
Dungeon Punks (2:53)
Last Skeletons’ Dance (3:01)
Frozen Grave (2:34)
Midnight Blasphemy (2:52)
Fangs of the Night (4:39)
Hexanguination (Anaemic Dreams and Silver Blades) (3:12)
Lugubrious Realm of the Eternal Night (3:57)
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