Line-up sur cet Album
Mikko Virtanen / Chant Mika Kivi / Guitares Jussi Kraft / Guitares Kari Martikainen / Basse Juha Terrila / Clavier Jarkko Piipari / Batterie
Style:
Death mélodique à la suédoiseDate de sortie:
27 avril 2009Label:
Firebox RecordsBon les ptits clous ; vous rappelez vous du film Beowulf avec Christophe Lambert, notre star internationale du septième art depuis Greystoke, la légende de Tarzan et surtout le divin Highlander ? Non, si ce ne sont peut-être l’affiche et le titre ? Okay, okay, je vous le concède ce « nanard » était loin d’être une réussite ; mais vous auriez ainsi pu vous rappeler, pour ceux l’ayant vu, que le Grendel est tout simplement l’inquiétante et redoutable créature des marais. Oser comme introduction, soit ; mais les parallèles entre cinéma et musique sont parfois conséquents ; nous y reviendrons…
Grendel, crée en 1999, nous vient donc d’Helsinki et le moins que l’on puisse dire est que le sentier ne s’est pas balisé rapidement pour les finlandais. Dix ans d’existence, une kyrielle de démos, et enfin un premier opus en 2006, « Lost Beyond Retrieval ». Signature chez Firebox, distribution en France par le label marseillais Season Of Mist (de la charmante Rose, clin d’œil) et enfin sortie de cet « A Change Through Destruction » enregistré au Sonic Pump Studios avec Nino Laurenne (Amorphis, Finntroll, Ensiferum Amorphis, Sonata Artica, Kotipelto entre autres !!!) et masterisé par Svante Forbäck (Sonata Artica, Thunderstone, Omnium Gatherum, Lapko…). Au niveau son et professionnalisme, de sacrées garanties qui comme on l’entend partout actuellement « devrait le faire », et en effet pas de soucis de ce coté là ; la production est ciselée et surtout énorme.
Musicalement, on assiste tout au long de ce Scud à un numéro de funambule, d’équilibriste oscillant entre la chute du coté matraquage sauvage de bucherons scandinaves ayant étanchés leur soif autour d’un feu après une dure journée de labeur -Ou d’une razzia de vikings forcenés après six mois en mer c’est selon-. Et en opposition à la face obscure et dépravée, un basculement dans un ressac de mélodiques et d’harmonies où le chant clair se veut omniprésent. Des plages comme « Forsaken Shell » ou un « Quickland » aux arpèges accompagnés de sonorités organiques surprenantes appliquent ainsi l’alchimie résumée en alternances continues. Pas que ce soit désagréable dirons nous ; mais on sent le réel besoin pour les Grendel d’essayer de s’extirper de la tourbe putride où règne la bête, impressionnante dès qu’elle sort de l’ombre.
Nos six barbus, pour vous conquérir, n’hésitent pas à se lancer tous azimuts. Se proclamant d’Amorphis (oki, oki si vous le dites…), appliquant des lignes organiques pour une facette mélodique, assénant des riffs copieux suintant parfois le « In Flames », saupoudrant de quelques onces structurelles de prog, voir de doom… Et n’hésitant pas à flirter continuellement vers le Heavy et le Power. Forcément cela risque de surprendre, et les férus adeptes de genre réducteurs risquent de rejeter en bloc sous la maxime trop ceci, trop cela, ou contrairement pas assez ci, pas assez çà. Pour ma part, mon ressenti est que la démarche du combo est sincère à s’essayer à trouver et explorer de nouvelles voies dans un Death mélodique à la suédoise, disons un peu en perte de vitesse (doux euphémisme…).
La quête de Graal du monstre du marais n’en n’est qu’à ses débuts et parait bien perfectible, c’est un fait. Mais certains titres jettent les bases prometteuses d’une alchimie créatrice réussie. Ainsi le trident initial « One Desire », « A Change Through Destruction », « Dialog With Pain » résume parfaitement la propension des Grendel à asséner sans coups férir tout comme un « Another Link In The Chain » forgé dans la même lignée . Comme vous aimez les références et comparaisons, on pourrait imager en disant que la recette assénée tient d’un mix entre les danois de Mevadio, les suédois d’Assailant et les allemands de Clusterhead ; mais chacun d’entre vous y trouvera ses propres influences issues de réminiscences de cultures musicales personnelles.
Le gros bémol de cette galette résidera en fait dans le coté aventureux et peu maitrisé de certaines plages. Loin des brulots détonants et ravageurs précités, des « Moment Of Silence » ou « Trapped Inside » par exemple, sont vraiment insipides et tellement convenus que l’on a vite tendance à les zapper lors d’auditions successives. La sauce concoctée par Grendel a parfois du mal à prendre et gâte l’excellent gout que l’on avait en bouche jusqu’alors. Et pour en revenir à notre Beowulf inaugural ; quand la créature menace ou fait front, la magie opère. Mais quand il n’y a que le marais sans la bébètte, on s’ennuie… Faisons confiance au combo pour nous délivrer un prochain et troisième album libéré de ces petits défauts.
Site Internet : http://www.grendelband.com/index.php?page=main
Myspace : http://www.myspace.com/grendelband
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