Note de la Soilchroniqueuse (Migou) : 8/10

Les aventures de Mémé… au pays des âmes en liberté

« Toc toc
Qui est là ?
Ce sont les morts
Oh ! Entrez, c’est trop chou, ça, man ! »

Au lendemain d’Halloween, au jour de la fête des morts, quoi de plus normal pour Mémé que d’aller non pas dans un cimetière honorer ses morts, mais de penser fortement à eux*, appeler leurs esprits et leur dire une dernière fois au revoir.

Se tourner vers les âmes trépassées, celles de nos ancêtres, sollicitant des réponses à nos questions, comme celles plus récentes pour les aider à franchir ce voyage. Le duo germanique, Grin, n’a pas peur d’affronter l’appropriation culturelle avec ce 3e album, « Phantom Knocks » en revisitant les rituels indiens à leur sauce Sludge, Stoner, Doom. Et personnellement, je dis bravo ! Ce n’est pas de l’appropriation, c’est du respect de la culture d’autrui.

Typique du Stoner, ce mix fuzzy apporte le son boueux sur une mélodie planante qui sied à merveille aux rituels chamaniques. D’ailleurs, on entendrait presque crépiter le feu autour duquel on se retrouverait dans une caverne ou au milieu du désert (« Aporia » vers 3:07).

Le grand écart est le mot qu’il me reste au final. Entre le growl parfois doublé, parfois en alternance de la voix claire du même chanteur. Grand écart aussi entre une mélodie planante et ce son de basse fuzz très présent, qui remplit les codes du genre, d’ailleurs. Entre la guitare qui donne à la fois la mélodie et un bourdon aigu limite Drone. Bref, un tiraillement entre le planant du Stoner et la lourdeur du Doom. Et c’est tout le propos du titre « Aporia ».

Car si on suit le tracklisting, on se rend compte de combien les compos sont en écho. Quand Aporia nous pousse dans l’embarras d’une difficulté insoluble avec ce growl bien gras, « Arcane », se fait plus lent, plus clair, moins obscur. « Apex » nous balance un chant au timbre particulier qui frise le Black Metal, quand « Rivulets » est plus fluide, voix et mélodies coulant comme ces ruisseaux qu’ils abordent musicalement.

Le tempo reste sensiblement le même d’un titre à l’autre, apportant le côté lancinant propre à l’introspection, à la transe et… au Stoner !

Sabine et Jan Oberg, qui officient également depuis 2010 dans le groupe de Sludge Doom, Earth Ship, aux côtés du batteur The Carp, nous offrent un beau voyage auprès des âmes qui vont nous manquer. Et l’introspection qu’ils offrent nous fera peut-être couler une larme, mais ce sera une larme de respect, d’un au revoir enfin pacifié.

* J’en profite pour dire au revoir à ma Mamie partie cette année…

Tracklist :

1. Transcendence :(4:19)
2. Shiver (4:57)
3. Aporia (4:41)
4. Arcane (4:16)
5. Apex (3:47)
6. Rivulets (4:34)
7. Servants (3:35)
8. Spectral ( 3:21)

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