Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

On en a tous connus, des mecs comme ça, dans les concerts.
Tu sais ? Ce genre de gars qui a découvert “Nothing else matters” la semaine dernière et qui se prend pour un caïd du metal extrême parce qu’il n’avait jamais entendu quelque chose d’aussi violent quand il a poussé ses recherches sur le metal plus loin et a découvert… “Enter sandman”.
Alors il te raconte sa fabuleuse découverte, toi qui essaies tant bien que mal de profiter du concert du groupe qui passe à ce moment précis sur la scène devant toi.
Et le gars, pas insistant du tout, te dit qu’il a a-do-ré ce qu’il considère comme du hard rock violent, qu’il n’hésite pas à renommer “hyper hard” parce que ça fait plus méchant (si si, véridique).
Toi, tu l’écoutes d’une oreille distraite, plus par politesse que par réel intérêt (en clair, tu t’en bats les noix à en faire trois litres d’huile), mais il n’hésite pas à te pousser régulièrement le bras ou l’épaule à chaque fois qu’il ressent que tu n’es pas assez attentif.
Bref, des relous de service dans le genre, on en a tous connu et on ne peut pas dire qu’ils sont en voie de disparition, et tant pis pour ta tranquillité.

Bref, on en vient au moment où, pour lui faire plaisir – et aussi le faire taire un peu vu qu’il tient le crachoir depuis trois quarts d’heure –, on lui suggère, lors de la pause inhérente au changement de scène d’entre-deux groupes, puisqu’il est en recherche de violence musicale, d’écouter des groupes un peu plus “hyper hard” que son “Black album”.
Et hop, l’air de rien, tu lui colles du Motörhead histoire de ne pas le mettre KO de suite.
“Bouahahaha, t’as rien de plus costaud ?”
Ok, tu passes à un bon vieux Bolt Thrower. C’est là que, pour se foutre de ta gueule, il t’explique que les slows, c’est pas son truc !
J’t’en foutrais, des slows et c’est là que tu te rappelles que tu as le nouvel album de Grist à chroniquer.

Grist… Tu te rappelles ?
Attends, c’est qu’en France, on n’en a pas beaucoup, des formations de frappés comme ça : toujours articulé autour du guitariste Nicolas Rigal, de l’hurleur Julien Deyres (Ahasver, Gorod, Pure Wrath, ex-Eradykate, ex-Zubrowska, ex-Master Crow, ex-Disphoria, ex-Kavern), du batteur au CV non moins exponentiel Thomas Hennequin (Crimson Moon, Dawohl, Merrimack, Nihïlanth, Ritualization, VI, ex-Ingens, ex-Purge, ex-Terminal War, ex-Chaos, ex-Gloriam, ex-Aosoth) et du bassiste Antoine Perron (Fange) qui a remplacé Thomas Dartiailh en 2021, il nous recollent une bonne salve de quinze titres pour à peine 23 minutes de musique.

Et autant dire qu’avec ça, mon Loulou(rd) de service va en avoir des crampes aux conduits auditifs. Parce que pour bastonner, ça bastonne et ça n’y va pas par quatre chemins.
Et c’est là que tu peux en profiter pour lui faire découvrir les Nasum (desquels le quatuor se fend d’une reprise), les premiers Napalm Death, Misery Index, Rotten Sound et toutes ces petites joyeusetés qui, mises bout à bout sur un playlist, aura pour consequence de voir tes voisins s’entredévorer les oreilles.
Et au passage, ça prouvera à ton tape-l’incruste indélicat de s’apercevoir que le chemin de la connaissance et de l’humilité lui sera encore long…. très long !

Et en plus, ces mecs vont le faire voyager non seulement aux confins de l’outrance du grindcore et du crust, mais aussi dans le sludge, le doom, le hardcore, l’industriel et le black metal.
A ce rythme, dans 160 ans, le mec, ce sera une encyclopédie… En attendant, à l’heure où j’écris ces lignes, il est encore en P.L.S. à proximité de la salle de concert !

Bref, poutrerie !

Tracklist :

1. Stigmate (1:08)
2. Get the Job Done (1:45)
3. Alone (0:33)
4. Priority (1:20)
5. Easier (1:17)
6. I’ve Lost (2:01)
7. Sober (1:02)
8. Facilities (0:54)
9. Play Dead (2:33)
10. Test Strip (1:15)
11. Tears in Rain (1:08)
12. My Chapel (0:51)
13. Wrong Glass (4:15)
14. The Deepest Hole (reprise Nasum) (1:45)
15. Bret (1:44)

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