Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8.5/10

« Une pyramide de baisers, une tempête d’amitié, une vague de caresse, un cyclone de douceur… » Vous connaissez les paroles de cette chanson, « Caroline », de MC Solaar ? Bon… Dans ce cas, vous enlevez tout le champ lexical de la tendresse et le remplacez par celui de la brutalité, et vous obtenez The Adversary de GxSxD. (Cherchez pas : j’avais envie de citer du MC Solaar)

Comment définir au plus proche la musique du groupe ?… Hmmm… On n’a qu’à dire : « une branlette à la Gatling faite par une Chun Li au mode turbo enclenché » (les anciens comprendront les références, pour les jeunots, va falloir vous mettre à Street Fighter II). THIS IS WAR ! Le Hiroshima de ce quatuor nippon – ni mauvais. Ça tabasse donc en bonne et dure forme !

Néanmoins, on trouve aussi de la finesse dans ce monde de brutes épaisses… Car oui, c’est épais… C’est Guerre et Pets : ça pète de partout, ça pète, ça contrepète, toujours dans le feu de l’action – allez-y, creusez-vous les méninges – et pas du genre festif (ou « poil au cul », si vous préférez).

Nah mais y a quand même des passages plus calmes parmi la déferlante de blasts et de tremolos… Prenons par exemple… Les quelques secondes sympho d’intro de « Nightmare » et celles de « Day of Suffering »… Les 46 secondes de « Requiem »… Le presque son clair de « Choice » également apporte une trêve salutaire après deux minutes kalaschnikoviennes… Certes, pour repartir de plus belle, mais… Le « morceau fleuve » intitulé « Chaos World » fait presque office de balade… Bon, « fleuve » chez GxSxD, ça équivaut à plus de 3 minutes 30 au chrono.

Oui, parce que les pistes durent en moyenne, au grand max, trois minutes… Quand on voit une playlist de 13 morceaux pour 32 minutes de musique, on se dit forcément que ça risque de ne pas parler chiffon et d’aller à l’essentiel… Ou alors ça parlera treillis et rangos… Heureusement que « Squall » sauve la mise avec ses 3’57 ! Merci qui ? « Mercy Killing » !

Bref, vous aurez compris que le crédo du groupe est : « Pas l’temps d’niaiser »… Bon, en même temps, chez GxSxD, on fait dans le Brutal Death, teinté de Morbid Angel et Vital Remains pour le son américain et Vader/Decapitated dans la compo, pas dans le Prog ou le Hair Metal… Qu’attendre d’autre de la part d’un groupe dont le nom développé est « God Send Death » ? Peut-être le canal carpien en vrac à quarante ans, mais sinon, je renouvellerai ma foi en la science et l’avancée de la médecine. Un deuxième album – ce qui est franchement peu pour un groupe fondé en 2002 – qui tape très fort, dans tous les sens du terme.

A écouter avant l’imminente troisième Guerre Mondiale, histoire de s’habituer au bruit des rafales – non je ne parle pas des avions que personne ne veut nous acheter, mais davantage celles des vents que je vais me prendre après que vous ayez compté le nombre de jeux de mots foireux que j’ai placés dans cette chronique (petit bonus pour celui qui a décodé et contrepété dans mon sens).

Tracklist:
1. To die for (0:49)
2. Another (2:30)
3. The Abyss (2:55)
4. Mercy Killing (2:00)
5. Requiem (0:46)
6. Choices (3:39)
7. Chaos World (3:34)
8. Squall (3:57)
9. Nightmare (3:02)
10. Await (3:00)
11. Abhorrence (2:31)
12. Day of Suffering (1:20)
13. Fate (2:19)

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