Line-up sur cet Album
• Germi : Chant
• Guillaume : Guitare, Chant
• Romain : Guitare
• Fares : Basse
• Stef : Batterie
Style:
MetalsDate de sortie:
16 Mars 2018Label:
CHS Prod/Dooweet AgencyNote du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 7/10
« Et vous, vous vendriez quelque chose de moyen ? » Oui, définitivement, faut que j’arrête de bouffer de la pub… Non que je sois atteint par l’envie irrépressible d’acheter de la lotion Camilia, par exemple, mais que je suis une éponge à slogans. Et en plus, ça me permet d’introduire ma chronique d’Asylum, l’album d’Hampered.
Alors autant je ne suis pas aussi exigeant (et sous cocaïne) que Di Caprio dans le Loup de Wall Street qui demanderait de vendre un stylo sur fond de record d’émission de « Fuck » durant le film ; cependant j’aime les idées de qualité et bien construites, finalisées et peaufinées quand proposées au tout-venant, aux auditeurs, voire à la vente – abawi, si tu veux continuer de faire des skeuds, faut bien soit investir tes propres thunes soit vendre du précédent opus !
Déjà, parlons du fond : l’aliénation. Il s’agit d’un concept album, dont la trame pourrait évoquer Shutter Island par exemple (pour rester avec Di Caprio et Scorcese). De départ, le nom du groupe est relatif au titre de l’album ; hampered = entravé, et dans une camisole de force dans un asile, quoi de plus cohérent… Ce qui l’est déjà moins, c’est ce choix de mélanger les langues – en d’autres circonstances plus intimistes, pourquoi pas, mais là… –, l’album étant interprété en anglais avec des transitions en français – dont l’interprétation tant dans les dialogues que l’acting laisse à désirer (on ne s’improvise pas comédien, d’autant sans jouer le jeu à fond). Oui, encore une fois certains argueront que l’incohérence est cohérente au propos, mais ne jouez pas sur les mots, Mademoiselle Deray ! Soit le protagoniste parle à la première personne et est anglophone interné chez des français… soit ça n’a aucune raison d’être.
Ensuite, ça part un peu dans tous les sens stylistiquement, allant dans le Thrash, le Death, le BM, et surtout le Core qui est la base de travail semble-t-il. Une fois encore, on me rétorquera que cette incohérence est cohérente… Certes, mais là, ça fait un peu excuse pour tout mettre en bloc, tout comme on essayera de me convaincre que si la voix claire est fausse – si, si, elle l’est –, c’est délibéré parce que le protagoniste est dérangé et n’est pas un chanteur professionnel… Moui, l’argument est capillotracté mais admettons…
Cependant, le problème de fond, selon moi, avec cet album, c’est qu’on est face à une interprétation biaisée de l’approche de la démence et de l’internement (forcé) qui survole le sujet comme au-dessus d’un nid de coucous – même si on sent également un relent d’Operation : Mindcrime de Queensryche dans la trame de ce concept album. Je prends pour exemple deux groupes : quand les mecs de Benighted font de leur musique un exutoire, il y a aussi du vécu dans le domaine hospitalier des membres du groupe – pas en temps qu’internés mais en temps que soignants – qui ont la connaissance du milieu ; quand les mecs de Carcass parlent en termes médico-chirurgicaux, ils savent de quoi ils parlent – même si on reste dans le domaine de la légende (plutôt fausse d’ailleurs et avouée par un des auteurs qui se serait inspiré de la lecture des bouquins de sa sœur alors étudiante-infirmière) et que la vérité est parfois ailleurs – il n’empêche que le sujet avait été potassé à fond. Ici, avec Hampered, on est loin d’être dans la dedansification et cette vision inaboutie a le même impact sur moi : des gens qui se trompent réellement sur le sujet qu’ils veulent aborder, un peu comme ceux qui savent parce qu’ils connaissent quelqu’un qui connait « quelqu’un qui leur a dit que… » sans avoir approfondi la question.
Si Asylum en soi n’est pas désagréable et plutôt pas mal, avec des bonnes prises d’initiatives (ce qui est la qualité principale de cet album), quelques idées musicales et d’arrangements plaisantes, et pas simplement un enchainement de morceaux, le groupe aurait dû revoir sa copie, son fil conducteur, son fond et son interprétation de bien des points de vue. On excusera par le fait que ce soit le premier album d’un quintette toulonnais encore frais (ce qui expliquerait aussi une production pas vraiment top)…
A écouter sous électrothérapie après une inscription à Sainte Anne.
Tracklist :
1. Intro (1:16)
2. I’m Alive (7:08)
3. The Project (4:41)
4. In my Jail (4:40)
5. Stop that (4:12)
6. Conspiracy Theory (4:09)
7. Each Other (4:20)
8. Avenge your Memory (5:34)
9. Blast (Bridge Refrain) (4:10)
10. The End [feat. Maxime Keller/Smash Hit Combo] (4:43)
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