Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

Putain six ans ! On avait laissé les Californiens d’Hatchet avec leur dernier album en date “Dying to exist” en 2018 qui se voulait être un sacré brulot thrash bien méchant, aussi old school qu’implacable, les plaçant en bonne position parmi les formations les plus crédibles du genre. Oui, mais pendant six ans, on ne peut pas dire que le groupe nous a tenu au courant de la suite à venir. Non, on pouvait au mieux se contenter de réécouter les quatre albums et l’EP sortis entre 2007 et 2018. Puis, en décembre 2023, un frétillement : Hatchet sortait un single en digital, “Leave no soul”, qui laissant augurer non seulement un retour, mais un retour en forme !

De quoi de suite positiver : le qua-tueur de San Francisco non seulement ne changeait pas sa recette mais la bonifiait, voire l’intensifiait. C’est que ce titre part tambour battant dans une speederie ultime qui ne baisse pas d’intensité pendant quatre minutes et demie. Et bim, huit mois plus tard, le 21 août 2024 (oui, jour de la Saint Christophe, accessoirement mon prénom…), ils remettent le couvert, toujours en digital, d’un second titre, “Hellion”, qui se veut être une reprise survitaminée et bien thrashisante d’un standard issu du premier album de W.A.S.P. (1984). Bref, la suite s’annonçait sous de très bonnes auspices.

Et pan, fin octobre, ce qu’on pressentait arrive. Ou presque. On espérait un album, on a droit à un EP. Non, on ne va pas faire la fine bouche, c’est déjà très bien. Trois nouveaux titres, deux reprises… Les nouvelles compositions démontrent un Hatchet dévastateur : après six ans de pause et tout le bordel qu’il y a eu dans le Monde depuis 2018, ça vaut la peine de montrer qu’on a de quoi être en colère et de le poser sur des tablatures. “Leave no soul”, “Concealing decay” et “Withering minds” s’enchaînent et c’est la claque ! Ces trois titres puent bon le thrash metal made in Bay Area qui partouze avec la scène Teutonne des mid eighties, de façon d’autant d’autant plus flagrante qu’on jurerait presque (j’insiste sur le “presque”) que les riffs à la façon d’Exodus sont rejoints par un chant façon Schmier. Dit comme ça, ça fait envie !

Mais là où Hatchet bluffe encore plus son monde, c’est qu’ils nous font l’exploit de se réapproprier un des titres les plus intenses d’Annihilator, à savoir “Human insecticide”, celui-là même qui clôture le divin “Alice in Hell” (1989). S’attaquer à une reprise de la bande à Jeff Waters est déjà un petit exploit en soi, mais en plus le reprendre, fidèlement mais à sa propre sauce, c’est signe d’un talent évident. Tout aussi intense, tout aussi furieux, on n’ira pas jusqu’à dire que c’est la pièce maitresse de cet EP mais pas loin !

Bref, du coup, en sachant qu’Hatchet est de retour et n’a pas “Molly” (facile, celle-là), on espère un full length d’ici pas trop longtemps ! Et s’il est de l’acabit de cet EP, c’est prometteur !

Tracklist :

1. Leave No Soul (4:30)
2. Concealing Decay (5:03)
3. Withering Minds (4:21)
4. Human Insecticide (reprise Annihilator) (4:27)
5. Hellion (reprise W.A.S.P.) (3:36)

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Chronique “Dying to exist”