Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Parmi les dictons souvent ressortis à tout va par la sagesse populaire, il y a celui qui consiste à dire que les chiens ne font pas des chats. N’importe quel étudiant en premier mois de zoologie est capable de sortir un principe aussi fondamental, et il est fort à parier que la chose ne lui ait pas échappé depuis bien longtemps.

Et, quelque part, il y a des principes héréditaires qui ne trompent pas non plus… Et là, on ne parle pas éthologie, zoologie ou de toute autre science portant sur les animaux et qui finit en -logie… même si le groupe californien Hatriot, pour son troisième album, continue à se la jouer bestial comme tout groupe de (bon) thrash metal qui se respecte. Là encore, on parle d’évidences !

Là où on arrive à être bluffé, c’est quand on écoute cette nouvelle claque que nous offre le groupe d’Oakland, à savoir neuf titres implacables d’un thrash metal old school (mais pas trop) qui nous colle une petite dose de modernité (mais pas trop) dans ses compositions, et qui continue de tenir la comparaison avec ses maîtres Testament, Overkill et bien évidemment… Exodus !

Pour ce troisième album donc, on se rend compte que Steve “Zetro” Souza, présent dans le groupe avec ses deux dignes rejetons que sont Cody (basse) et Nick (batterie) n’a jamais été en aussi grande forme et se permet de nous donner une véritable leçon de chant thrash, agressif comme il nous a habitué chez Exodus et Dublin Death Patrol et, quelque part, ce timbre reconnaissable a fait le bonheur de nombreux fans, tant du genre que du vocaliste…

Oui… mais non ! Ok, le paternel tenait le micro sur les deux premiers albums Heroes of origin (2013) et Dawn of the new centurion (2014) mais il a laissé le soin à son bassiste Cody de faire le chant sur ce nouvel album… Et bordel, c’est qu’il assure, le rejeton… Pendant plus de cinquante deux minutes, il s’égosille à la façon de son aîné, en se permettant le luxe de growler régulièrement, son timbre pouvant rappeler celui de son père (évidemment) mais aussi celui d’un certain Chuck Billy ou d’un Bobby “Blitz” Ellsworth, c’est dire la prouesse vocale du chanteur.

Mais, évidemment, les réjouissances ne s’arrêtent pas là : les deux frangins ont su s’entourer de deux guitaristes absolument énormes, véritables machines à riffer et capables de nous balancer des soli incroyables, et les compositions, majoritairement au dessus des six minutes, sont de véritables leçons de thrash metal que ne renieraient pas Vektor, Overkill, Death Angel ou bien sûr Exodus.

Clairement, cet album a sa place entre des The grinding wheel, Dark roots of Earth, Humanicide, Blood in blood out ou Gods of violence et un tel concentré tant de talent que de rage ne peut décemment pas passer inaperçu, même chez les plus difficiles des thrashers (pléonasme ?) qui adorent aussi le côté progressif des morceaux les plus complexes de ces albums. Difficile de sortir un titre par rapport à un autre : From days unto darkness est un tel concentré de richesse et de furie que la meilleure façon de l’appréhender est de se l’écouter égoïstement et se taire…

Avec en prime une superbe pochette signée Paolo Girardi, qui nous aura déjà offert celles de Manilla Road, Firespawn, Hellwell, Inquisition, Power Trip ou Witchsorrow, on sent que ce troisième album pourrait bien se classer au milieu des plus belles réussites du genre !

Et ça ne sera que mérité, quelle bourrasque !

Tracklist :

1. One Less Hell (7:31)
2. Daze into Darkness (4:25)
3. Carnival of Execution (5:34)
4. Organic Remains (6:38)
5. World, Flesh & Devil (4:26)
6. Frankenstein Must Be Destroyed (7:00)
7. In the Mind of the Mad (6:13)
8. Delete (4:29)
9. Ethereal Nightmare (6:06)

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