Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Putain, eux, ça fait plaisir de les entendre.
Pour peu qu’on soit nostalgique, comme moi, du raz de marée métallique dans sa version la plus speedée des années 80, se prendre cet Hellraiser des Japonais de Hell Freezes Over est une pure cure de jouvence !
Au risque d’encore me répéter, tous ces groupes émergeants capables de nous faire revivre les sonorités d’il y a trente – trente-cinq ans de cela, ils auront toujours une petite place dans ma CDthèque déjà bien fournie pour peu qu’ils ont cette petite folie suffisante pour nous en retranscrire l’urgence.
Et là, en peu de temps, c’est la deuxième vraie grosse claque que je me prends grâce à un groupe de speed metal après l’exponentiel 666 Goats Carry my Chariot des charcutiers belges de Bütcher !

A l’instar de leurs compatriotes Nippons ni mauvais, mais carrément excellents Metalucifer ou Volcano, Hell Freezes Over nous balance un bon vieux speed metal intense, dépourvu de quelconques mid tempos rébarbatifs !
Oui, ce quintet de Tokyo qui arrive à faire sonner Savage Grace ou Evil Invaders comme des rejetons de Loudness en version speed nous assomment pendant 50 minutes de riffs ultra rapides, de soli impeccables et de rythmiques épileptiques, de guitares doublées à la Maiden mais dont les 33 tours seraient passés en 45 tours.

Alors en effet, ces Lucky Luke du riff nous jouent une musique radicale, sans compromis, aussi tranchante qu’un sabre de samouraï et aussi rapide qu’un monstrueux high kick de Bruce Lee !
Les dix titres sont d’une redoutable efficacité, qu’ils soient de trois minutes ou même lorsqu’ils tournent jusqu’à sept et passent comme une lettre à la poste tellement l’ensemble est d’une fluidité qui n’a d’égale que son intensité !
Et que dire de ce chant, puissant, précis, qui se veut un parfait compromis entre ceux de John Cyriis (Agent Steel) et de Mike Smith (Savage Grace sur « Master of disguise« ) et qui fait mouche à chaque montée dans les aigus !

Et les influences de Hell Freezes Over – je me demande si ce nom n’a pas un rapport avec le titre de Tank sur “Honour and blood” de 1984 sur lequel le deuxième titre s’appelle “When all Hell Freezes Over” – sont légion : un peu partout dans l’album, on reconnait des sonorités comme les riffs de l’intro de “Hawkeye” qui rappelleront ceux de “Hit the Lights” de Metallica (sur “Kill’em all”), ou ceux de “Phantom Helicopter Attack” qui feront penser à ceux de “Night Turns to Day” de Steel Vengeance (“Call off the Dogs”), voire quelques riffs de l’excellent instrumental de plus de sept minutes “Eternal March of Valor” qui nous font de suite penser à l’Iron Maiden de l’époque DiAnno…”
Et ce ne sont que quelques exemples : prenez le temps de noter les références auxquelles le groupe fait allusion dans ses riffs ou dans ses chœurs et vous y retrouverez tout plein de détails !
Et tout ça, avec une maturité et une urgence qui fait plaisir à écouter…

Bref, un premier album pour le groupe qui fera un grand plaisir à tous les adorateurs de l’époque bénie du heavy / speed metal – comprendre, la période 1980-1985 – qui n’hésiteront pas à ressortir la veste à patches, les bracelets cloutés, la guitare en carton, et se feront repousser la crinière (pour ceux qui le peuvent encore).

Tracklist :

1. Hellraiser (4:36)
2. Roadkill (4:34)
3. End the Breath of the Night (闇暗の吐息) (4:59)
4. Grant You Metal (メタルをくらえ)! (4:33)
5. Burn Your Life (命を燃やせ) (2:53)
6. The Last Frontier (終焉の開拓地) (3:58)
7. Phantom Helicopter Attack (ファントム・ヘリコプターの襲撃) (5:40)
8. Hawkeye (5:58)
9. Overwhelm (6:03)
10. Eternal March of Valor (マーチ・オブ・ヴァロー) (7:39)

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