Note du Soil Chroniqueur (Fast Freddy) : 7,5/10

Originaire de Floride, Hellfrost est un combo qui a vu le jour en 2000 et qui cultive un metal plutôt brut de fonderie, dénué d’une technicité polluante, qui vide souvent de sa substance l’essence même de ce qu’est le metal affublé du qualificatif d’old school ! Avec un EP et trois albums à leur actif, les trois gaillards, dont Angelo qui a pris place derrière les fûts en 2023, s’attachent à marquer le coup discographiquement parlant, de manière assez régulière tout au long de leur parcours ! Aussi, ils nous reviennent fin 2023 pour nous proposer leur quatrième long format éponyme… Curieux, habituellement les groupes donnent leur nom à leur premier méfait ! Laissons-nous emporter dans les presque trente-cinq minutes de furie métallique made in Florida !

« Megalodon » démarre les hostilités sans crier gare et semble indiquer d’emblée qu’Hellfrost n’a pas opté pour changer sa ligne musicale par rapport à ce qu’il a sorti jusqu’ici ! Les riffs sont acérés et épurés et parfaitement bien bordés par un tempo efficace ; la voix éraillée de Dave colle parfaitement au style de metal qui aurait pu avoir pignon sur rue quelques décennies plus tôt ; les changements de rythme sont bien amenés et produisent leur effet… Le fruit d’une musique jouée avec les tripes et sans tricherie !
Pas le temps de se refaire la cerise que « Bloodshot » enchaîne déjà ! On part sur les mêmes errements, Hellfrost mariant un death sombre mais énergique, teinté de black avec parfois des riffs et des soli thrashisants pour obtenir un résultat conférant à l’ensemble une agressivité certaine, avec un goût de reviens y !

D’ailleurs, dire qu’on y revient peut s’entendre lorsque l’on en est sorti, ce que « Don’t bury me » ne nous laisse pas l’occasion de faire, puisqu’il nous prend à la gorge dans la foulée ! Le black se fait ici clairement entendre à travers ses riffs torturés et ses blast beats enivrants sur lesquels les vocalises incisives font merveille et nous embarquent dans un tourbillon infernal jusqu’à la dernière minute !
« Frozen Soul » est du même acabit et ne laisse aucune chance à l’auditeur d’en réchapper ! Les mélodies et les riffs sont captivants, tandis que l’ambiance qui se détache tout au long du titre t’incite à adhérer naturellement, sans que tu ne puisses du reste faire autrement !
« Microplastics », morceau le plus long de l’album du haut de ses six minutes, se veut une harangue contre les responsables de la pollution des océans par le plastique… Le fameux septième continent dont les retombées néfastes pour les espèces peuplant le globe n’ont pas encore livré toutes leurs mauvaises surprises ! Titre excellent dans sa construction, variant les tempos, proposant un break intéressant et un solo en phase, le tout avec une énergie inébranlable !

L’écoute se poursuit avec « Razors » qui s’avère, lui aussi, d’une solidité à toute épreuve et qui ne souffre d’aucune mollesse ; à l’instar d’« Artificial Intelligence » qui vient conclure cet opus avec force et puissance et confirme que cet album ne montre aucune faille !
La production est conforme à celle à laquelle on peut s’attendre sur un album de ce style, à savoir qu’elle permet de mettre en valeur chaque instrument tout en conférant un côté « à l’ancienne » qui pourrait donner l’impression qu’il a été enregistré dans les nineties !

Pas de fioriture ni de faux semblants, Hellfrost propose, dans son album éponyme, ce qu’il sait faire de mieux, à savoir expédier une dose brutale de metal aux saveurs de blackened death sans concession, tout simplement parce qu’il n’y a rien d’autre qui coule dans leurs veines !
Pas de titres qui ne valent pas le détour, de quoi ravir les fans de metal aux relents old school !

Tracklist :

1. Megalodon 3:43
2. Bloodshot 2:36
3. Don’t bury me 3:48
4. Friday the 13th 4:12
5. Frozen Soul 4:48
6. Microplastics 6:00
7. Razors 3:53
8. Artificial Intelligence 5:15

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