Line-up sur cet Album
- Peter : Chant
- Sam : Guitare, Sitar
- Florian : Guitare
- Simon : Batterie
- Guillaume : Basse
Style:
Southern Stoner Hardcore barréDate de sortie:
septembre 2011Label:
Heimathome RecordsNote du Soiclhroniqueur (Lusaimoi) : 7,5/10
Contrairement aux apparences, ils ne nous viennent pas d’Allemagne, mais de Suisse. Leur patronyme d’Helmut n’a donc pas de lien avec leurs origines, à part si l’on considère le Schwyzerdütsch dont nous ne parlerons pas ici. On n’est pas dans un cours d’histoire, ni de géo, ni de géo-politique.
Et, puisqu’on a pas affaire à du bon vieux Thrash Metal Teuton, leur nom n’évoque en rien, non plus, leur jeu musical, si ce n’est un certain côté fendart.
Parce que je trouve ça rigolo, comme nom, Helmut. Le dire avec un akzente très prononcé, ça me fait rire. M’en faut peu, oui. Ça me rappelle aussi un sketch du Palma Show (« Ché m’appelle Helmut Oukruger »), et puis encore ce gars, là, qu’était énervé par un peu tout ce qui l’entourait. Il a rien apporté à la musique, loin de là, n’a pas fait long feu non plus, mais avait au moins l’avantage de ne pas se prendre au sérieux.
Rien à voir donc, puisque Helmut pratique, en fait, un savant mélange de Southern Rock, de Stoner bien gras et de Hardcore. Et, après un premier EP « Mjöllnir » en 2007 et un premier album « 12 », en 2009, voici qu’ils reviennent avec « XI IX XI ».
« XI IX XI », ça commence par une intro tout en douceur à la guitare sèche, qui se transforme en quelque chose mi-indou, mi-psychédélique, avant qu’un bon gros riff nous tombe sur le coin de la gueule pour se marier au passage indo-psyché. Ambiance que l’on retrouve de façon assez sereine sur « The Legend of Glen Baden ».
Une mise en bouche complètement instrumentale de quatre minutes dans laquelle Helmut nous donne un aperçu de ce qui va suivre, et qui nous amène directement à « Divine Kebab » (encore ce côté fendart) ou un petit riff groovy se marie à une seconde guitare bien grasse. Riff qui s’accélère pour introduire un chant entre le hurlé et le Hardcore. C’est ce chant qui va dominer sur la majorité de l’album, allié à quelques timbres plus rauques, sur le très rapide « Karl Lagerfeld » par exemple, et des choses plus claires, possédant un certain côté traînant. Et puis s’alternent, toujours sur « Divine Kebab », ensuite des passages bien lourds, lents, crasseux, et d’autres plus dansants. Et comme le groupe aime les surprises, bam ! , il nous assène un truc presque Death, du genre à la batterie bien furieuse, sur fond d’un reste bien massif, avant de nous donner à écouter un solo des plus distordus.
Et oui, c’est ça Helmut, un mélange de plein de trucs mis ensembles, ce qui donne un petit côté foutraque et, donc, marrant. Alors attendez vous à des premières écoutes assez déstabilisantes où vous ne saurez pas où donner de la tête. Ça a l’air de partir dans tous les sens. Mais, avouons-le, c’est quand même bien foutu tout ça.
Parce que le groupe garde, malgré tout, une grande cohérence dans le style joué. Pas de Pop, ni de passage Classico-symphonique. Non, ici, c’est la crasse qui domine, la transpiration, l’huile de moteur, comme nous le montre l’artwork de ce « XI IX XI », mi tête de mort, mi-méchanique.
Et pis, quand on entend le début de « The Road to Pokhara », on ne peut qu’acquiescer. Hyper plombant et groovy, qui se poursuit avec des passages très complexes, mais toujours aussi dansants et un solo très musical, assez répétitif, sans que ce soit un défaut. La musique prend un peu de hauteur et s’aère, avant de revenir sur le solo qui devient presque égyptien et de retomber dans la crasse.
Et le côté massif, ce n’était rien à côté de « Tap 7 », qui condense un côté très furibard et un refrain très entrainant porté d’abord par un solo très Heavy pas vraiment court, et un passage et voix claire qui s’alterne avec un autre, certainement le plus plombant de tout l’album (avec la fin de celui-ci) sur lequel revient quelques relents de l’intro indo-psyché.
La voix claire prend de plus en plus de place au fil du skeud, et elle se permet quelques trucs vraiment pas dégueux. Notamment le refrain de « Chouchenn » avec quelques modulations et un joli souffle. Si vous voulez du groove, c’est aussi vers ce morceau qu’il faut vous tourner. Le truc qui pourra vous faire dandiner du cul, même tout seul sur votre canapé. Et comme Helmut aime les surprises, c’est un break atmo qui vient casser le truc à trois minutes, tout en reprenant le riff principal, avant de retourner dans la lourdeur et nous offrir un jeu de batterie joliment décalé.
Quant aux palmes de l’huile de moteur et de la crasse, elles reviennent à « Colson Blues » et « Doomkopf » et leur rythme très lent et distordu sur voix claire. Deux morceaux très lourds, mais qui, pourtant, ne se ressemblent pas. « Colson Blues » vient faire alterner cette lourdeur avec des passages très rapides sur hurlements, jusqu’à ce que des soli arrivent sans qu’on comprenne comment. Très dissonants, ils s’intègrent ici parfaitement. Un morceau plein de crasse.
« Doomkopf », lui, reste dans la lenteur, avec quelques envolées, jusqu’à 2min30, environ, ou il décolle et devient de plus en plus furieux pour terminer l’album sur une note très très massive et headbanguante.
C’est sous une certaine forme d’ironie que se conclut ce CD, avec des petits chants d’oiseaux déjà entraperçus sur l’instrumentale « The Legend of Glen Baden ». Car ces gazouillis contrastent particulièrement avec le son bien gras, soutenu par une production parfaitement raccord de ce « XI IX XI » en général, et de ses dernières minutes en particulier. Voilà un disque auquel il faudra donner le temps de plusieurs écoutes, mais qui ne manque pas de burnes.
Site officiel : http://www.helmutband.com
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