Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils l’auront peaufiné, ce nouvel album, les deux de Herrschaft. Six ans, putain six ans après “Les douze vertiges”, c’est long quand on aime un groupe !

Déjà, petit changement au niveau du chant : c’est Max qui prend la place de M[z]X parti en 2014. Ensuite, on sent que Herrschaft met de plus en plus de côté les aspects Black Metal des deux précédents albums pour passer à des sons plus industriels, plus martiaux… On peut même dire que les sons sont encore plus froids qu’avant : dix titres pour autant de bourrasques aussi glaciales qu’un blizzard en pleine face ! Et quelque part, on sent que les titres sont encore plus directs et vous foncent dessus sans crier gare, avec un soin particulier accordé aux arrangements qui demandent plusieurs écoutes pour en extraire toute la richesse !

Six années pour arriver à ce résultat, l’attente en valait la peine : le chant de Max, certes moins extrême que celui de son prédécesseur, est glauque à souhait et renforce le côté malsain des titres, le tout au service de compositions parfois violentes, souvent dancefloor, diablement efficaces, qui raviront tous les fans d’industriel, de dark electro et d’EBM. Les refrains se veulent imparables, le tout est accrocheur et on se surprend à régulièrement taper du pied. Grosses guitares sur fond de beats dancefloor et de sons electro, Herrschaft ne surprendra peut-être pas le fan d’industriel par son originalité mais par la qualité et la richesse des dix titres proposés qui semblent avoir pour mots clés : efficacité, riffs martiaux, ambiances malsaines et violence glaciale ! Rien que ça !

Toujours est-il que ce « Le festin du lion » est une pure réussite : presque trois quarts d’heure de sauvagerie qui ne laissera personne indifférent. Du guest en veux-tu en-voilà (El Worm de Wormfood sur « Le festin du lion », Baptiste Bertrand de öOoOoOoOoOo sur « The white russians », le Shaârghot sur « The great fire », Jessy de Syndro-Sys et Dany Boy de Je T’Aime sur « Hate me »…), Herrschaft n’a rien laissé au hasard, à commencer par le choix des instruments pour apporter des ambiances tantôt agressives, parfois théâtrales, souvent morbides, alternant un côté old school et sonorités actuelles… Herrschaft ne nous épargne rien : en six longues années, ils ont maturé leur album, jusqu’à en extraire une essence quasi parfaite.

Et en guise de dessert, un surprenant « Hate me » plus dark wave / electrogoth que les neuf autres morceaux, avec un chant féminin pour un rendu à la croisée des BlutEngel, In Strict Confidence ou VNV Nation.

A table, c’est le moment de se régaler !

Tracklist :

1. Technosatan (5:41)
2. How Real Men Do (3:34)
3. Stray Dog (4:02)
4. But I Know (4:46)
5. Le festin du lion (3:43)
6. New World Order (4:35)
7. Behind This Smokescreen (3:48)
8. The Great Fire (3:55)
9. The White Russians (5:21)
10. Hate Me (3:57)

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