Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8.5/10

Comment définir autrement Witches Mentor Cult de Hexenizer que par « le foutage de gueule d’une bande de branleurs » ?

Alors attention à ne pas mésinterpréter mes propos : c’est vraiment eu égard à l’esprit général de l’album et du groupe. La jaquette en dit déjà long, dans l’idée « woman, be my slave » très typique de Manowar – celui qui, parmi vous, prend Manowar au premier degré devrait absolument se poser des questions – dessinée dans un genre cartoonesque avec des nanas à poil entourant le groupe tout de veste en cuir et de Rayban vêtus, certaines dansant pour ce qui ressemble à un sabbat avec ses prêtres en toge noire, ses cranes, ses croix inversées. De base, ça commence bien, mais quand on regarde la liste des titres, avec un « witch » dans quasi chacun, on continue de s’enfermer dans cette idée de 666ème degré, le titre « Witch or Bitch » résumant assez bien le ton « sex, drugs & rock n’ roll » à l’ancienne, ne laissant que peu de doutes sur la place qu’elles réservent à leur balai (cf. « The Witches Sodomizeitor » ou « Riding the Witch »), faisant passer Samantha pour « Ma sorcière bien fourrée ».

Pour le coup, mon « branleur » évoque surtout celui de la branlette, au niveau guitaristique – après, le fantasme de la succube, hein… –, parce que cet album semble être un hommage aux eighties et ses sous-genres metal, du Heavy (la lourdeur et la mélodicité… et les tritons, putain, les tritons !) au Thrash (la rythmique et les changements instantanés de structure), en passant par le Hard Rock (des riffs bien marqués et typés bluesy), les débuts du Black (la voix similaire à celle de Cronos de Venom) voire même le Glam Metal et leMelodic Metal (sur les deux derniers morceaux de l’album) et les guitar heroes (la surtechnicité des soli et le medley « Paganini & Bach » version metal). Et c’est aussi là que le groupe démontre qu’ils jouent la carte du fun et pas du sérieux, tout en restant très sérieux dans leur dérision car c’est bien écrit et bien joué ! L’ensemble conserve l’esprit du Metal avec un grand M, dans l’autodérision qui lui est propre et nécessaire (avec le recul) ; on pourrait limite dire que cet album est une sorte d’hommage aux genres fondateurs par lesquels nombre de guitaristes ont attaqué leurs premiers riffs.

J’ajoute à ceci que le trio – duo en fait, mais augmenté d’un batteur de session, d’où le fait que son visage ne soit pas dessiné sur la couverture… mais par contre, il est affublé d’une batterie surdimensionnée à base de double grosse caisse, 6 futs et 5 cymbales, quitte à rester dans la dérision – allemand (berlinois) signe ici son premier album et semble débarquer de nulle part pour se faire plaisir et faire plaisir aux nostalgiques : même le son de l’album sonne d’époque. Un bon album par conséquent qui ravira les anciens et fera un bon résumé aux « petits jeunes » qui n’en connaissent pas encore les origines. (Faut vite en profiter : seules 500 copies ont été éditées.)

A écouter en fredonnant le thème de « Womanizer » de Britney Spears à coté d’une Chienne de Garde tenue par une laisse à son collier à clous – oui, désolé, j’ai pas pu m’empêcher de balancer une petite pique (nique) estivale.

Tracklist:
1. Evil’s Witch Force (1:08)
2. The Witches’ Violator (3:51)
3. Witch or Bitch (3:56)
4. I’m fuckin’ bewitched (4:31)
5. The fucking horny Witch of Hell (6:31)
6. The Witches’ Table Dance (4:08)
7. Witches’ Rage (0:58)
8. Riding the Witch (4:21)
9. Paganini & Bach (2:14)
10. The Witches Sodomizeitor (3:48)
11. The Vintage Wtches’ Swing (1:41)
12. The pherominic Call of the Witch (4:38)
13. The Witches’ Lullaby (0:59)

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