Hivemind – The Edict of Elohim

Le 10 janvier 2023 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Sect 37 (Stuart Harris) : narration, paroles
  • Gordon Bicknell : programmation, samples

Style:

Musique Electronique / Ambient

Date de sortie:

18 novembre 2022

Label:

Aesthetic Death

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 8/10

« Tu n’es qu’un esclave Neo, comme tous les autres, tu es né enchaîné. Le monde est une prison où il n’y a ni espoir ni odeur ni saveur. Une prison pour ton esprit. » Matrix

Il y a parfois des associations bizarres mais dont le point de départ se situe beaucoup sur les croyances ancestrales ou religieuses. Je vois que par moment, certains artistes se basent sur ces fameuses croyances pour aller sur quelque chose de bien plus chiadé, et de plus complexe sur le plan conceptuel. Et cet aspect de la musique est selon moi parfis beaucoup plus important que la musique elle-même. C’est vrai! Qui ne s’est pas extasié devant une superbe pochette d’album et trouvant derrière cette imagerie tape-à-l’oeil, une musique très basique mais qui finalement passe parce que le concept autour est intéressant? Qui ne s’est pas extasié devant tout l’univers d’une musique totalement mainstream? Moi, je fais souvent cette réflexion de constater que musicalement les albums peuvent être bons ou basiques, si le concept suit ou fait l’inverse, le résultat ne sera pas le même. On a beau se cantonner idiotement des fois à la musique qui est, bien entendu, le bien le plus précieux d’un album, il n’en demeure pas moins que si le concept autour est excellent de bout en bout, vous allez complètement vous mettre en pâmoison devant. C’est en cela que j’ai souvent martelé que la musique ne s’arrête pas qu’à un effet sonore. Elle se situe aussi dans tout l’univers visuel et artistique global. Le top du top étant d’avoir un ensemble totalement excellent! Si vous avez la musique qui est géniale et le concept idoine, vous allez forcément vous retrouver avec un futur ornement pour votre top quelque chose à la fin de l’année. Parenthèse : le mien est fait mais ce n’est pas pour autant que l’année 2022 n’avait pas encore de pépites cachées. Qui sait! Avec tout le retard que j’ai cumulé ces deux derniers mois, je vais autant me retrouver avec un truc bien badass pour commencer l’année 2023. Fin de la parenthèse. Je disais donc que le travail de chroniqueur étant de dénicher les failles et les bons côtés, c’est en cela que je me suis toujours donné pour ligne de conduite d’analyser les albums en entier le plus possible. Mais ce n’est pas toujours possible faute de temps ou d’informations. Ce soir, ou plutôt cette nuit (je suis au boulot), je vais devoir un peu bricoler. Parce que le projet que j’ai choisi de présenter maintenant ne révèle que peu d’informations plausibles. Il s’agit de Hivemind et de l’album nommé The Edict of Elohim.

Le projet est en tout cas très alléchant sur le papier. Ouvrage réalisé par un poète du nom de Stuart Harris, ce dernier qui s’occupe donc de l’écriture des textes et de la narration est accompagné par un musicien nommé Gordon Bicknell qui officie dans un projet nommé Lyserge, et un autre nommé sobrement Esoteric. En tout cas, si j’en crois la nationalité des protagonistes, Hivemind est un projet musical anglais. Et The Edict of Elohim est le premier album de ce duo qui semble construit avec deux entités tout à fait opposées entre elles, mais dont le résultat pique quelque peu ma curiosité. Que donnerait un mélange subtil d’un poète plutôt adepte semble-t-il de sciences-fictions, et d’un musicien connu pour de la musique à tendance électronique et ambient? L’idée est séduisante, et alléchante sur le papier comme je disais en préambule. En tout cas, cela donne envie de s’y frotter à cet album qui s’annonce probablement très conceptuel.

En tout cas, une chose est sûre : la conception très futuriste de la pochette ne laisse aucune place au doute sur la généralité de la musique proposée par Hivemind. Cet artwork fort beau sur la forme me laisse un peu dubitatif sur le fond. Autant je trouve le style très beau avec cet apport graphique très détaillé qui laisse trahir un travail de forçat pour obtenir un tel luxe de détails ; autant je trouve que sur le fond, hormis comme je disais cette part très nettement futuriste et probablement par-dessus apocalyptico-robotique, on ne sait pas vraiment ce que représente ces formes précises. On oscillerait entre des robots en forme d’animaux bizarres genre tortues, ou à des fœtus qui couveraient des embryons quelconques, un peu à la Matrix. Ce flou sur ce que sont ces formes et quel est leur but, me laisse sur ma faim. On ne sait d’ailleurs même pas réellement si on se situe sous terre ou sur la surface! On ne sait pas si le côté un peu plus lumineux est un ciel ou des lumières artificielles. Bref. On ne sait pas tellement. Après, ce n’est pas l’explication autour de l’univers fourni par le label Aesthetic Death qui va nous éclairer davantage. Je ne connais pas l’œuvre de Stuart Harris, mais quand je lis que l’humanité va être décimée par une créature nommée The Watchers et qui s’avère être le Gardien de Gaïa (la Terre?) et que l’objectif de cette décimation est de rétablir la balance du rapport universel de la Nature, je vous avoue que si sur le principe l’idée n’est pas si mal et démontre un univers textuel riche, je ne vois pas tellement le lien évident avec l’image dont se pare avec fierté l’album The Edict of Elohim. En plus, le nom de l’album traduit « l’Edit d’Elohim », Elohim étant le nom au pluriel de Dieu dans la Bible et certains autres écrits en hébreu, on ne comprend pas tellement le concept… Moi, je suis un peu +déçu de faire ce constat parce que si un artwork doit trouver l’équilibre entre une image trop facile à comprendre et l’extrême inverse, ici ce n’est pas le cas. L’image est belle, ce n’est pas le problème! Mais clairement, on ne sait pas quoi en penser ni quelle corrélation faire avec la musique et c’est franchement dommage.

Sans suspense aucun, Hivemind s’aventure sur une musique très branchée électronique et ambient. Mais attention! La démarche est originale dans le sens où vous ne trouverez que peu d’éléments dansants, comme disent communément les jeunes, du « boum boum ». Ici, et les deux auteurs eux-mêmes le disent, le but n’est ni d’avoir du groove, ni d’avoir une séance de méditation. L’objectif étant simplement de mettre en musique les écrits de Stuart Harris, qui se situent apparemment sur l’extinction de l’humanité, le tout sur un fond dystopique et futuriste très marqué par la robotique, la musique est donc une sorte de bande-son originale pour illustrer des textes profonds et apocalyptiques. Il n’y a donc qu’un énorme travail d’élaboration de samples électroniques, avec surtout des nappes de fond importantes, quelques courtes mélodies et de longues, très longues étendues sonores qui font parfois un peu clavier analogique. Les pistes sont très longues également pour le genre, mais comme l’album The Edict of Elohim officie comme la lecture d’un livre, il fallait bien accorder de la place aux textes narrés. Si l’on résume un peu, on a donc une musique résolument électro-ambient, avec des décors tous très différents selon les besoins des pistes, mais offrant tout de même une belle harmonie entre chaque piste et officiant ainsi comme un véritable film ou livre, c’est selon les gouts. La fluidité des pistes est flagrante et j’aime beaucoup comment le cheminement s’installe sur l’auditeur pour se laisser imprégner de cette histoire qui, finalement, va réveiller nos peurs ancestrales de notre extinction. Car nous sommes une espèce animale grégaire mais très peu à l’écoute de notre environnement, trop occupée à essayer de survivre… En tout cas, difficile d’aller au plus profond de la composition de The Edict of Elohim, mais la musique est en première intention très intéressante et bien efficace! On se prête au jeu de se laisser guider dans ce monde chaotique et la musique électronique et ambient colle parfaitement à tout ce décorum. Belle découverte, belle surprise!

Comme souvent dans ce genre d’albums, difficile de savoir ce qui ressemble objectivement à une bonne production ou non. Disons que c’est une question de feeling, d’oreille. Quand vous écoutez un album type musique électronique, vous savez tout de suite si la production est bonne ou pas je dirais, c’est de l’instinct. Manifestement, au vu du résultat dans mon casque, je peux dire que le son est très bon. Il y a une belle et intense occupation de l’espace sonore pour avoir une musique ambient très envahissante mais pas exagérée, sans que cela n’en devienne inconfortable je dirais. Après, il faut aimer ce genre de musique qui prend une place importante dans un casque audio et ne laisse pas ou peu de répit tant la musique n’a pas toujours de début progressif et de fin itou. Mais dans le cas de Hivemind, et a fortiori de The Edict of Elohim, on sent que la production est soignée, que le choix des banques sons est judicieux et que le tout est quasiment dans une harmonie parfaite. Voilà. Difficile d’en dire plus avec des termes techniques, il suffit d’écouter pour comprendre que le son est moderne, travaillé et précautionneux. La musique électronique et ambient n’en demeure alors que plus impeccable.

Bon, au final, après plusieurs écoutes, j’ai quand-même un petit regret : ne pas avoir pu lire les textes de The Edict of Elohim. Tout simplement parce que si j’ai réellement bien accroché avec la musique, j’aurais vraiment aimé comprendre l’univers de Hivemind dans son ensemble. J’aurais largement été emballé en plus, j’en suis convaincu. Parce que sur la musique, le message est clair comme les mélodies minimaistes et les envolées samplées de l’album : on a bel et bien une atmosphère très apocalyptique et futuriste. Aucun doute possible! Donc s’imprégner de la musique est un jeu d’enfant et je dirais même que les oreilles les moins aguerries pourraient s’accomoder sans peine de cette musique électronique et ambient qui n’a aucun autre objectif que d’être l’accompagnement d’un plat déjà fort intéressant. Il ne manque donc pour combler le petit chroniqueur que je suis, que les textes. Qui sont probablement présents sur le format digipack de l’album, certes. Mais non fournis par le label… Et c’est franchement dommage. En tout cas, sur la musique de Hivemind, je n’ai vraiment rien de particulier à reprocher. Le boulot est largement fait, la musique est excellente, un brin minimaliste mais sur un décor général très clair et prenant. Rien à rajouter! Pas d’emphase, juste du plaisir auditif. Plaisir qui va probablement me conduire à l’achat de ce The Edict of Elohim, rien que pour la curiosité de la lecture des textes et pour garder dans un coin de mon salon cet album original et bien foutu. Et comme le chant n’en est pas vraiment, qu’il s’agit d’une narration avec des retouches robotiques du plus bel effet, il n’y aura pas de paragraphe sur le chant ce soir.

Ainsi donc, ma chronique se termine ici. A brûle-pourpoint, Hivermind propose avec ce premier album appelé The Edict of Elohim une entrée en matière prometteuse et entrainante. Ce projet bicéphale composé d’un artiste se revendiquant poète et amateur de musique électronique / darkwave et ambient, et d’un musicien de cet acabit, ne pouvait donc qu’être prometteur sur le contrat. Disons que ce dernier est largement rempli, sans pour autant casser la baraque. La musique électronique et ambient ne brillant pas de mille feux non plus, mais faisant le job avec non pas du panache mais plutôt une sorte de maelstrom robotique et apocalyptique dans un monde où l’humanité va être exterminée pour rétablir la balance universelle, et ce maelstrom a au moins le mérite de nous embarquer l’espace de longues compositions dans cet univers futuriste un brin pessimiste. En tout cas, l’oeuvre en elle-même vaut le détour et que l’on s’y intéresse. Espérons une suite à ce chapitre déjà de fort belle facture. Belle découverte pour démarrer l’année et finir ma nuit de boulot en paix.

Tracklist :

1. The Watchers
2. The Denouncement
3. Aurora Annihilaris (The Edict)
4. Then Came the Rain
5. The Big Sleep
6. Mitochondrial Assassins
7. The Annihilating Angels
8. Hivemind Contemplates Human Artefacts
9. The Nature of Vermin

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