Line-up sur cet Album
- Alexis Lieu : basse
- Kevin Foley : batterie
- Rob Steinway : guitares
- Erlend Hjelvik : chant, composition
Style:
Heavy Power MetalDate de sortie:
20 novembre 2020Label:
Nuclear Blast RecordsNote du SoilChroniqueur (Quantum) : 7/10
“Dois-je demander comment finira ce monde, ou comment a débuté cet enfer ? » Adonis
Je crois, sans rire, que j’ai vécu en découvrant le groupe suivant, mon plus profond sentiment de jalousie à l’égard d’un groupe. C’est futile, j’en ai conscience et cela relève d’une immaturité psychique totale, j’assume! Mais quand tu vois qu’un groupe est signé chez Nuclear Blast dès son premier album, tu te dis en tant que musicien amateur mais qui a secrètement envie de percer un jour, que la vie est décidément mal faite. Quand tu penses que des mecs prennent toute une vie pour parvenir à signer leur album dans un label, et qu’il y a des groupes sur Terre qui produisent leur premier album tout de suite chez, EN PLUS, un des plus gros labels du monde metal, tu te demandes bien pourquoi on se fatigue des fois. Après, sincèrement, je pense que ce genre de production doit sonner ultra commerciale et comme le premier album de Hjelvik m’a été présenté comme du… Gnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn **BREUM BREUM BREUM Scratch!!! ** du « viking metal« , je sais d’avance que je vais marcher tantôt sur des œufs avec ce que je vais bien pouvoir dire, tantôt sur des charbons ardents et que ça va faire mal. Donc voilà, j’ai vendu la mèche. En même temps, c’est complètement idiot d’écrire cela, mais je le fais quand-même! Mon grand correcteur si tu me lis, ne te fous pas de ma trogne stp.(ND Antirouille; Meuuuuu non, jamais!) Voici donc l’heure de sonner le Bifröst et de vous présenter ce Welcome to Hel de Hjelvik.
Hjelvik est un nom bien commun dans le metal! Et non, aucun rapport avec la mythologie nordique pour le coup. En fait, Hjelvik correspond au nom d’un des musiciens, et donc le fondateur du groupe, un mec bien connu : Erlend Hjelvik? Pour ceux qui ne le connaitraient pas, et personne ne vous en voudra, il s’agit de l’ancien chanteur de Kvelertak, rien que cela! Ayant officié dans ce groupe pendant dix ans, il a depuis donc formé ce groupe qui porte fièrement son nom et s’est notamment entiché d’un batteur que l’on connait très bien en France : Kevin Foley! Mais oui, vous savez, l’ancien batteur de Benighted, d’ Abbath et de tout un tas de groupes live. Un CV qui ferait bander un mec ayant subi un prostatectomie sans étui pelvien. Welcome to Hel est donc le premier album de ce groupe originaire de Norvège dont on ne connait pas vraiment la date de formation. On sait simplement qu’Erlend Hjelvik a passé le temps entre 2018 et 2020 sans réelle activité artistique, et en a profité pour mûrir la sortie de ce CD. On espère que les deux années mises à profit ont donné quelque chose de probant. Go!
Vous connaissez mon côté un peu chiant (un peu???) sur les pochettes, et j’essaye pourtant de faire des efforts, de me dire qu’au final tout le monde ou presque s’en cague des pochettes. Et puis non! Moi, je ne m’en cague pas, jamais. Et je suis désolé, vraiment désolé, mais je n’aime pas la pochette de Welcome to Hel. Pour une raison très simple : la surabondance de symboles mélangés entre eux. Si vous prenez le design central, vous avez pêle-mêle une tête de loup, trois têtes de corbeau, un serpent, une épée, un début de Mjöllnir, le tout sur un style très graphique et très cliché sur des couleurs mi-froides, mi-chaudes. Je trouve cela totalement exagéré, surfait et n’ayant absolument aucune valeur de fond d’un point de vue artistique. En gros, le designer a dit « tiens! Je vais mettre ça, ça et ça, vu que c’est à la mode, on va tout mélanger pour faire une sorte de symbole nouveau et youpla! ». C’est typiquement une démarche commerciale, sans fondement aucun si ce n’est celui de vendre. Voilà. Après, le côté raccord avec Hel on le voit un peu dans le décor au fond avec l’aspect enférique. Mais même là, ça s’arrête là. Bon, je passe sur le jeu de mot bidon de « Welcome to Hel(l) », sûrement un hommage à Venom au passage. Bon, en tout cas, je n’aime pas la pochette parce que je n’aime pas les pochettes qui sont surjouées, surévaluées comme cela. En soi, j’aime celles qui amènent quelque chose de réflectif, pas de simplement balancer au shaker tous les symboles les plus connus et les plus surfaits de la mythologie nordique pour essayer d’en faire un truc révolutionnaire. Au bas mot, c’est juste d’une banalité affligeante. Et je pèse mes mots.
La musique en revanche n’est pas inintéressante du tout. Oscillant entre une sorte de heavy metal et de pas mal d’idéations power metal dans les mélodies et le chant saturé, disons pour faire court que la musique est accessible à un public assez large. Je vois bien les fanatiques de Children of Bodom par exemple s’extasier sur cet album. Il y a de la qualité, c’est indéniable concernant ce premier album et il est facile de dire que les deux années de silence concernant Erlend Hjelvik ont permis de faire un bon album. Mais pour moi, s’il est évident que ce Welcome to Hel est bourré de qualités, il ne me fera pas un énorme effet. D’abord parce que tout ce qui est heavy metal a souvent du mal à trouver grâce à mes yeux, moi qui ai été formé avec des groupes bourrins tout de suite. Ensuite, parce que cette démarche évidemment commerciale ne laisse pas présager quelque chose de vraiment sérieux et personnel sur le fond créatif, et cela me gêne parfois. Et enfin, parce que j’aime trop la mythologie nordique pour la voir se faire psalmodier comme cela. Disons que pour moi, le nordisme c’est plus qu’un album aussi « normal » que cela, c’est tout un paganisme, tout un tas de croyances. Et j’ai beaucoup de difficulté à m’extasier sur des groupes qui, clairement, surfe sur la mode actuelle pour se vendre et ne ressentent pas ce que je ressens moi quand je parle de mythes et croyances nordiques. En soi, les deux années n’auront pas servi à faire une musique personnelle, mais plus une musique qui va plaire à tout prix, et en cela j’ai du mal. Mais en tout cas, la première écoute m’a montrée beaucoup de bonnes choses pour la suite, et je me dois de rester objectif pour la suite.
ET il serait hypocrite de dire que la production est mauvaise. En vérité, elle est impeccable. Je dirais même qu’elle est assez déroutante parce que je suis habitué à des arrangements avec parcimonie, servant à gonfler les parties guitares par exemple avec des nappes de claviers. Mais pas du tout! C’est une production assez simple, elle se contente des instruments lambda et sans réelle arrangement. Pour le coup c’est le petit plus qui m’a surpris et m’a fait du bien. Après, cela reste quand-même propre et carrée, tout est impeccable, enfin! Typique d’une production chez Nuclear Blast quoi. Sans surprise, ce paragraphe sera court mais puisque l’évidence ne souffre pas de mille mots pour exister, autant rester sur l’essentiel.
Objectivement parlant, les morceaux sont quand-même de bonne facture et ils soufflent un vrai regain d’énergie. Pour du heavy metal, c’est effectivement bien mélodique et rapide, une sorte d’accentuation speed power un peu. Les morceaux sont très bien composés, il n’y a rien de particulier à redire et pour dire la vérité, je n’y vois pratiquement aucun défaut si ce n’est que je m’ennuie. Mais cela, c’est plus une question de gout. J’apprécie surtout, tout en étant un peu en retrait tout de même, que les pistes soient carrément assez brutes, sans les sempiternelles retouches rébarbatives dont je parlais plus haut. L’album ressemble à une production plus simple, moins dans l’hyperbole, et donc il me paraît simple de dire qu’il remplit sa mission avec réussite, c’est à dire de toucher un public large et de plaire au plus nombreux d’entre eux. Je reconnais aussi avec un peu de peine que certains morceaux sont efficaces, avec pas mal d’énergie et qu’il y a une dimension un peu guerrière par moment. Mais bon, je me répète, mais je ne suis pas parvenu à pleinement entrer dans cet album, et je ne suis pas certain de revenir dessus un jour. J’aime les productions d’aspect vikings avec un son bien épais, des mélodies bien épiques mais sans là encore rentrer dans la redondance et la surabondance d’effets ou de samples. Mais là, comme on est plus sur un son heavy power qui ne m’est pas familier, et comme je pense que Hjelvik reste branché sur ce qui se fait de plus à la mode, je n’adhère pas plus que cela. Retenez qu’il y a des qualités, ce sera plus simple!
Mais encore une fois, il me serait hypocrite de ne pas parler du talent des musiciens. Ne serait-ce que pour la batterie qui, pour une fois pour Foley, sonne plus calme que ce qu’il avait pour coutume de nous présenter! Elle est effectivement assez posée, et cela change de son registre habituel, de sa zone de confort. C’est bluffant presque! Pour les autres, ne les connaissant pas je ne peux qu’attester avec mes sources sommaires qu’ils sont effectivement très bons. En fin de compte, s’il n’y avait pas eu cette intention purement commerciale qui souvent passe bien avec moi, cela m’aurait beaucoup plus extasié. Parce que ce premier album Welcome to Hel a tout pour réussir! Et je suis donc bien en capacité d’affirmer que les musiciens sont très bons, très bon choix de la part d’ Erlend Hjelvik pour être entouré.
Après, je dois admettre que j’ai un peu de mal avec le chant. Non pas qu’il soit mauvais, loin de là! Et d’ailleurs j’ai souvenance que dans Kvelertak il était plutôt bon même si ce n’était pas l’élément le plus mis en avant. Simplement je trouve que la technique employée ici n’est pas celle qui collerait le mieux à l’ensemble. J’aurais plus vu, pour le coup, un chant clair. Là, ce scream un peu simpliste, sans réelle élaboration ni vraie technique, c’est un peu basique pour moi, et ça ne colle pas des masses avec le reste. C’est probablement aussi l’élément qui m’a le plus rebuté. A la rigueur, j’ai plus l’habitude des groupes de heavy power avec du chant clair et je me suis retrouvé un peu décontenancé par le chant de Hjelvik. Chacun se fera sa propre opinion, mais en ce qui me concerne, ce n’est pas le type de chant que j’aurais employé ici.
Bien! Pour moi, il est temps de mettre un point final à cette chronique. Ce premier album s’annoncait sous une excellente bannière, celle de Nuclear Blast, et je m’attendais sans peine à une production commerciale. Il n’en demeure pas moins que quelques éléments m’ont bien plu, mais d’autres beaucoup moins. En vérité, si je mettais mon avis personnel au-devant du reste, je ne conseillerai pas cet album. Non pas que j’ai un souci quelconque avec des sorties plus commerciales car j’ai chez moi quelques discographies de groupes ultra connus que j’adore m’écouter à l’occasion. Ce n’est vraiment pas le souci! Le souci, c’est que pour du heavy power, il y a quelques éléments qui ne collent pas. D’abord, les éternels clichés à deux francs sur la culture viking, mais bon, ça à la rigueur… Ensuite et surtout, les quelques errances musicales notamment sur le chant ne m’ont pas permis de pénétrer pleinement dans l’écoute de cet album. Je pense qu’en fond sonore, cela passerait mieux pour moi. Après, chacun se fera donc son avis, et je sais pertinemment que Hjelvik trouvera son public avec ce Welcome to Hel. Mais en ce qui me concerne, par ce constat moyennement satisfait, et au bénéfice du doute, c’est un non.
Tracklist :
1 (Father War (03:42)
2 (Thor’s Hammer (02:13)
3 Helgrinda (04:21)
4 The Power Ballad of Freyr (03:36)
5 Glory of Hel (04:30)
6 12th Spell (04:21)
7 Ironwood (04:20)
8 Kveldulv (03:11)
9 North Tsar (04:12)
10 Necromance (04:54)
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