Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 10/10

« Parmi les faibles, le plus fort est celui qui n’oublie pas sa faiblesse. » — Proverbe scandinave

Ciel bleu, océan chaud et températures proches d’une canicule sont les trois atouts de cette plage vendéenne en ce début juillet d’où a été rédigée cette chronique. First Blood, le premier EP des Montiliens de Hrothgar, est calé dans le lecteur MP3, et lorsque “Wrath of Odinson” débute, tout se métamorphose, à commencer par le ciel. De gros nuages noirs que personne n’a vu venir occultent le ciel petit à petit et ne laissent rien présager de bon pour les heures futures. Nótt prend le dessus sur son fils Dag. Le froid devient saisissant et la plage de Vendée s’éclipse pour devenir celle de Kalajoki en hiver il y a très très longtemps. Des éclairs illuminent le ciel au loin et retentit aussitôt un tonnerre assourdissant, rampant, angoissant, coléreux tout comme la colère de celui qui l’engendre en frappant la roche de son marteau. Humains, en vous moquant de lui, vous avez déclenché la colère du dieu tonnerre, fils d’Odin, et rien ne sera plus comme avant.
Une puissante mélodie sort de nulle part, un groove redoutable sur un heavy envoutant que vient troubler la voix caverneuse de Quentin. Le refrain est un hymne très entraînant, les guitares nous balancent tour à tour harmonies de dingue et riffs incisifs. La batterie passe d’un mid acceptable à un rythme plus musclé mais ne franchit jamais le mur du son.

Si Thor t’as épargné, en sera-t-il de même de « celui qui frappe férocement » ? Le dévoreur de cadavres, le grignoteur des racines d’Yggdrasil veut sa revanche. Hommes ou Ases, craignez-le. Líf et Lífþrasir, il est peut-être temps pour vous de trouver refuge dans le bois de Hóddmímir.
“Revenge of Nidhogg” est un titre plus incisif que le premier, les riffs sont plus acérés, rapides. La voix est plus gutturale et nous rappelle qu’on est dans le registre deathcar la mélodie comme le solo sont toujours dans celui du heavy. La basse est très présente.

Mes yeux se détachent du ciel, oubliant un instant le dragon Nídhögg pour assister à ce qui va ressembler à une scène de guerre. Épées Ulfberht, cottes de mailles, lances, haches et boucliers sont la parure des puissants guerriers qui s’avancent sur cette plage. Un seul désir, se battre pour se défendre et faire la fierté de Týr.
Heavy metal et death metal se superposent habilement. Le solo est magistral, très haut en couleur tout comme cette mélodie contagieuse qui restera en tête un long moment même après la fin de l’écoute de cet EP.

Se battre contre les Jötnar qui veulent venger la mort d’Ymir, n’est-ce pas une cause perdue d’avance ? Peu importe, ensemble nous pouvons vaincre les géants.
La mélodie de “Giants of Ice” est mélancolique, empreinte d’angoisse comme celle qui pourrait nous saisir avant un tel combat. Sébastien fait un travail remarquable à la batterie et nous embarque dans la bataille tel les tambours majors qui menaient les hommes de la garde impériale au combat. Le solo joue aussi la mélancolie sur le registre du heavy.

First Blood livre sa dernière note et le réveil est aussi rude que la bataille à laquelle j’ai assisté. Je suis toujours en Vendée… Quel voyage ! Il me reste en tête de celui-ci des brides de mélodie, un dragon, des géants et des batailles.
La demeure du death metal mélodique se situe sur la montagne du Destin et s’écrit en sindarin ; il lui fallait cependant un roi et c’est maintenant chose faite. Celui-ci se nomme Hrothgar.

Tracklist :

01 Wrath of Odinson (05:08)
02 Revenge of Nidhogg (05:03)
03 Fight or Crime (04:45)
04 Giants of Ice (06:51)

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