Ibaraki – Rashomon

Le 28 juillet 2022 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Line up : Matt Heafy – Chants, Guitares, Composition Invités : Alex Bent – Batterie / Paolo Gregoletto – Basse (dont solo sur 2) / Corey Beaulieu - Guitare (dont lead sur 7) / Heidi SolbergTveitan – Chœurs sur 8 et Samples sur 9 / Gerard Way – Chant additionnel sur 8 / Angell Solberg Tveitan – Chœurs sur 8 / Ariadne Solberg Tveitan – Chœurs sur 8 / Ihsahn – Guitare lead sur 8 et 5, Chant additionnel sur 9 / Nergal – Chant additionnel sur 6

Style:

Black Metal

Date de sortie:

6 Mai 2022

Label:

Nuclear Blast Records

Note de la Soilchroniqueuse (Migou) : 7,9/10

On entre dans l’ère des superlatifs : super héros, super aliment, super groupe…
– « Bah oui Mémé, mais là, ce n’est pas un super groupe, c’est un side project solo !
– Ah bon ? »

On entre dans l’ère du Soleil Levant, des mangas, du cosplay…
– « Mais… Ibaraki, Mémé, ce n’est pas japonais, c’est américain !
– Ah bon ? »

On entre dans l’ère du metalcore… non… du prog… non de la pop… non…. Ahhhh ! Mais c’est quoi ?!

– « C’est simple, Mémé… Ibaraki, c’est le projet black solo de Matthew Kiichichaos Heafy, un Américain d’origine japonaise, sur la base de légendes japonaises justement, et surtout avec le concours de nombreux guests dont on ne peut ignorer la patte et la signature, dont Ihsahn (qui a co-écrit le titre « Tamashii No Houkai ») et toute sa petite famille (Heidi Solberg Tveitan, sa femme, et leurs enfants, Angell et Ariadne). Nergal (Behemoth) qui pose sa voix sur « Akumu », Gerard Way (My Chemical Romance) sur « Ronin » et en musiciens de session qui proposent des soli, Alex Bent (aussi Dragonlord), Paolo Gregoletto et Corey Beaulieu, les potes de Trivum, puisque Matt Heafy en est le chanteur. Tu avais reconnu la voix ?

– C’est vrai qu’on reconnaît sa voix aux accents très lyriques et ses intonations de fins de phrases musicales particulières. A 5’14 sur « Komorebi » ou à 3’30 sur « Kagutsuchi » par exemple. D’ailleurs, ce deuxième titre démarre à toute berzingue, sur un chant saturé qu’un coreux ne renierait en rien, pour très vite laisser la place à un solo de guitare façon hispanisante sur fond de basse bien présente. Normal, puisque Paolo Gregoletto y est annoncé en solo… Et la voix et la guitare reprennent ensemble, s’embrassant musicalement. Des accélérations sur cette dualité de douceur et de haine, le tout servi par des refrains en voix claire. La patte prog (vers 4’15) se fait jour rapidement, ne laissant planer aucun doute sur la teneur de l’album dans sa globalité.
En effet, nous avons là un aperçu de l’opus qui évoluera comme une carpe koï dans les divers flows musicaux. Quand on pense en saisir l’essence, un coup de nageoire gutturale et voilà le contre-pied. Et comme une écaille, l’œuvre envoie des flashs de couleurs sonores diverses et variées. Malgré tout, la couleur dominante reste le metalcore progressif.

Bon, le problème est que… c’est donné pour du black metal. « « Tamashii No Houkai » est co-écrit par Ihsahn, la légende derrière Emperor et un musicien qui a été une influence et un mentor de longue date pour tout ce que je fais dans la musique. L’écriture de cette chanson a été un tournant pour Ibaraki – elle résumait tout du passé, du présent et du futur de ce que je pensais que le black metal était, est et pourrait être. « Tamashii No Houkai » est le parfait résumé et la représentation de tout ce qu’Ibaraki est… et sera » – dixit Matt Heafy. Voilà… tout est dit. Mais ce n’est pas ce que j’entends.

– Peut-être, Mémé, que tu ne connais pas assez l’histoire du black metal, surtout sur ses dernières heures ?
– C’est possible… mais je reste une auditrice comme une autre. Et pour moi, je n’y vois, hormis les thèmes abordés (pour info, Ibaraki est le nom d’un terrifiant démon japonais tiré d’une légende féodale) et quelques refrains ( « Ronin », « Akumu »), pas vraiment de black metal. En tout cas, pas le black metal tel qu’on peut s’y attendre, et surtout pas du « trve » ! Des samples de violons finissent d’apporter, avec les envolées lyriques de la voix claire de Matt Heafy, une tournure large, presque symphonique, quand d’autres refrains flirtent avec le soft (façon « Manhattan Skyline » de Ihsahn feat Einar Solberg). A ce propos, la prod est excellente, on ne peut le nier. Les couches au niveau des compositions sont denses. Il y a de quoi laisser son oreille s’imprégner de plein de jolies choses. Des progressions harmoniques osées, presque jazzy, viennent tutoyer le chant hurlé ( à 2’10 sur « Ibaraki-Doji » par exemple) et le combo chant clair, guitare sèche et samples de violons fonctionne à merveille (avance le curseur à 4’30).

– Tu vois, Mémé, je ne suis pas une grande connaisseuse de ce style musical. Et si je ne suis pas complètement fan, il s’avère que j’y reviens souvent. Surtout quand il fait sa grosse voix. Tu appelles ça comment ? Un growl ?
– Eh oui ! Je ne doute pas un instant que le public qui aime se perdre dans les méandres du metal progressif, alternant douceur comme sur le titre « Jigoku Dayu » (entre prog et pop) et le déchaînement de violence (à 3’12), y trouveront leur compte.

Une première œuvre solo bien léchée, que Matthew Kiichi Heafy aura mis près de 10 ans à peaufiner, offrant de nombreux guests imparables, dont Ihsahn family et Nergal, sur une définition toute personnelle du black metal tel qu’il est et sera pour lui.

Pour moi, ça navigue entre le post black, le prog et le core

Tracklist :

1. Hakanaki Hitsuzen 1:28
2. Kagutsuchi 7:34
3. Ibaraki-Doji 7:51
4. Jigoku Dayu 7:40
5. Tamashii No Houkai 5:58
6. Akumu (feat. Nergal) 5:53
7. Komorebi 6:06
8. Ronin (feat. Gerard Way) 9:13
9. Susanoo No Mikoto (feat. Ihsahn) 7:12
10. Kaizoku 2:53

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