Ignis Fatuus – Soulbreaker
Line-up sur cet Album
Evil - Chant ; Dan - Guitares ; Val - Basse, guitare ; Man - Batterie, guitare ;
Style:
Death / Thrash metal old schoolDate de sortie:
28 novembre 2012Label:
AutoproductionNote du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 7,5/10
Alors eux, je leur en veux !
Depuis toujours, je vis ma petite vie, partagée entre mon taf officiel et celui plus officieux de chroniqueur, j’essaie de faire mon contribuable respectable quoique mécontent en payant mes impôts, dont une petite partie sert à rémunérer l’employé de la poste qui remplit régulièrement ma boîte aux lettres de bonnes nouvelles (parfois), de contrariétés diverses (souvent), de factures (tout le temps) et de petits paquets remplis de CD qui me font passer beaucoup de temps sur mon clavier à raconter ma vie lors de mon exercice favori qui consiste à dire le bien – ou le mal – que je pense de ce qui me passe dans les oreilles.
Bref, j’ai une petite vie bien réglée, à peu près aussi bien rangée que l’ordre dans lequel je mets mes galettes à chroniquer.
Et v’là-t-y-pas qu’un album d’un groupe franc-comtois vient bouleverser tout ça, dis donc !
C’est à mon réveil matinal – comprendre : autour de 12h – qu’une de mes habitude consiste à vérifier ma boîte aux lettres. Ce matin, un petit paquet identifiable de par sa forme était posé bien au milieu de rien d’autre et la curiosité habituelle m’a poussé à mettre la galette immédiatement dans le lecteur… jusque là, rien d’anormal.
Et c’est là que, dès la première écoute, cet album m’a parlé et tourne en boucle depuis.
Donc oui, messieurs de Ignis Fatuus, je vous en veux d’avoir bousculé un tant soit peu mon organisation du jour en me donnant envie d’en dire tout le bien que j’en pense avant que l’inspiration ne reparte.
Déjà, la pochette : ce fond noir avec une explosion de quelques crânes en feu signée Mickey de Mythrid Art (que j’avais connu lors de ces années pendant lesquelles il officiait en tant que hurleur chez Recueil Morbide) en fait une accroche non négligeable. On sent déjà que les garçons ne vont pas faire dans la dentelle.
Et dès le premier morceau, le ton est donné : on va se retrouver dans un compromis entre le thrash mélodique et le death metal old school (et vice versa) aux sonorités proches de Death (la bande à Schuldiner) ou de Coroner.
L’air de rien, ces quatre gaillards ne sont pas nés de la dernière pluie : fondé en 1995, le groupe compte trois démos de quatre titres qui finiront sold out et quelques dizaines de concerts derrière eux avant un split en 2002 qui aura duré huit ans.
Reformé donc en 2010, le groupe compose onze titres pour un concept album centré autour du « casseur d’âmes » (Soulbreaker), utilisé pour, je cite la bio, pointer du doigt tous les dysfonctionnements mis en place par la race humaine, cet album fait office de constat désastreux sur l’avancée morbide de l’Homme.
D’entrée, avec « Soulbreaker », on est scotchés par la qualité des compositions : d’une réelle technicité, on se met immédiatement à penser à Death époque « Human » ou « Individual thought patterns », Loudblast des premiers albums, Massacre, Demolition Hammer voire Mercyless pour apposer un parallèle par rapport aux scènes locales.
Le son aussi est un petit revival de ce temps là avec sa basse mise en avant par rapport aux guitares et son chant mis légèrement en retrait.
Quant au niveau technique, la maîtrise de chaque musicien est un gage de qualité dans cet album : morceaux aux structures certes complexes et aux soli bien travaillés mais ne permettant à aucun moment à l’auditeur de s’y perdre, et surtout les mélodies restent omniprésentes dans ce déluge de brutalité suggestive. Pas de blasts ou d’accélérations à vous coller au siège mais une furie latente laissant présager que le groupe en a encore sous la semelle. Les breaks sont nombreux et bien sentis et l’album fourmille de passages de bravoure et de diverses ambiances parfois contrastées pour mieux faire ressortir l’univers glauque dans lequel le groupe veut nous plonger.
Ainsi, un titre comme « Procession of the damned », bourré de soli bien sentis, alternant passages speed et breaks suffocants, en font une pépite de ce « Soulbreaker », « My epitaph » se veut un vrai revival eighties de la scène death metal, rafraîchissant pour tout nostalgique des musiques extrêmes de l’époque. Ou un « Sleeping hate » débutant de façon inquiétante sur lequel on retrouve encore ces petits breaks bien sentis aux soli aux petits oignons, ou l’alternance du chant growlé et d’une voix aussi heavy qu’hystérique signée Mister K digne d’un Raven sous amphétamines sur « When the Earth dies ».
En fait, difficile de sortir un titre du lot tant cet album est d’une grande homogénéité qualitativement parlant… mais aussi d’une grande diversité sur la forme tant cet album fourmille de petits détails qu’on découvre au fur et à mesure des écoutes.
« Soulbreaker » se veut en fait être un tout, le concept étant assez parlant en lui-même, d’une grande richesse.
L’expérience est à vivre et l’album à écouter, un album que je me permets de conseiller à tous ceux qui ne sont pas obnubilés exclusivement par le neo metal et savent garder une oreille un tant soit peu nostalgique sur une période dorée du metal extrême.
Bref, je me suis régalé à l’écoute de ce petit brûlot à se mettre entre les oreilles sans modération aucune.
Mais malgré tout, les Ignis Fatuus, je vous en veux : vous avez fait un album digne de ce nom qui a bousculé mes priorités. Z’avez intérêt à me coller une autre baffe quand je vous verrai sur scène, non mais sans blagues !
Tracklist :
01 Soulbreaker
02 Cries of the innocents
03 Darkness centuries
04 When the earth dies
05 Ignis Fatuus – purgatory’s mind
06 Reign of hypocrisy
07 Procession of damned souls
08 Sleeping hate
09 My epitaph
10 Twist of eternity
11 Soon rising of Hell (bonus track)
Facebook : http://www.facebook.com/ignis.fatuus.fr
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