Line-up sur cet Album
Damion Goodpaster : chant, claviers Ryan Waters : chant, guitareMarlon Patton : batterie
Style:
Stoner/RockDate de sortie:
2012Label:
GlassvilleNote du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 7,5/10
Avis à tous les nostalgiques des seventies ! Vous savez, ces années durant lesquelles le Hard Rock et le Heavy Metal connurent leurs heures de gloire, avec des groupes comme un certain Black Sabbath, ou encore Kings X, Iron Maiden et Deep purple… Vous vous rappelez ? Moi non, mais c’est peut-être aussi parce que j’étais pas né. Ouais, ça doit jouer, je pense. Et bien Ill pourrait vous plaire ! Le trio venant tout droit des États-Unis en est, avec ce Gotten Gains, à leur second album et, mis à part leur prédilection pour les planches avec une tournée de deux ans en compagnie de Fishbones, après la sortie de leur premier full lenght en autoprod’, c’est à peu près tout ce que je peux vous dire sur leur histoire. Car ils ne sont pas très connus. Mais comme on le sait, « pas connu », dans le monde de la musique, ne veut pas forcément dire « pas bien » !
Les Texans, avec un son assez root et lointain, rappelant les production d’antan, mais mettant parfaitement en valeur la musique et un flegme qui renvoie aux groupes, plus tout jeunes, mais qui ont su durer jusqu’à aujourd’hui encore, semblent tout droit sortir de cette époque. La voix, oscillant entre le cri aigu du Heavy et le chant burné du Hard Rock bien américain – « One Time » alterne d’ailleurs les deux –, avec parfois des chœurs (« There are Worse Things » proche d’un Iggy Pop), ne dépareille pas.
Ill possède aussi un grand sens de la mélodie (le piano sur « Castration ») et nous pond des refrains souvent hyper accrocheurs, comme sur « Christine » et « Bitch » (deux morceaux qui se suivent…) qui vous trottineront dans la tête un moment. À moins qu’ils ne soient effacés par celui d’un autre titre, comme « Pearls ».
Mais bon, si vous avez les mots « C’était mieux avant » (Francis, si tu nous regarde) tatoués en lettres capitales sur votre avant-bras et que vous affichez encore un brushing comme vos chanteurs préférés, Ill ne vous conviendra peut-être pas. Car si le groupe possède cette aura des groupes d’il y a quarante ans, ils ont su digérer leurs influences pour les mélanger à des choses plus modernes. Queens of the Stone Age et les groupes de Stoner et de Grunge en tête.
Car oui, les mélodies entêtantes sont bien là. Oui la production dégage un parfum vintage. Mais Ill présente aussi une ardeur très moderne dans son esprit. Comme « A » qui se montre hypnotique dans sa rapidité et la répétition. Parce que la guitare reste bien acérée malgré le flegme qu’elle affiche. Parce que la basse vrombit comme un moteur de tracteur. Même la pseudo ballade « Than Being Alone » ne me fera pas mentir. Loin d’être mielleuse avec son début calme mais inquiétant, une intro lente, batterie-piano-voix, cette dernière me faisant penser à Damon Albarn (Blur et Gorillaz pour ceux qui ne jurent que par le Metal) – sensation que j’ai éprouvé sur « Finches » aussi. Elle prend le temps de démarrer, affichant un total de près de huit minutes, pour pouvoir prendre son envol sur une deuxième partie. Point d’orgue de l’album, il n’efface pourtant pas ce qui suit, avec un « Bitch » toujours mélodique, mais rapide et assez destroy et déjanté, dans ses riffs, ou le très Hard Rock « Castration » et son refrain au piano. Et que dire de « Pearls », morceau bonus et reprise de Sade – dont Ryan Waters, le guitariste a fait partie – qui conclut ce Gotten Gains. Entre le côté brute de l’électrique et l’émotion de l’acoustique, passant de l’un à l’autre sans entre-deux. Il va jusqu’à tirer sur la corde sensible et termine l’album sur une note superbe qui ne donne qu’une envie : se le remettre. Ne connaissant pas l’original, je ne peux pas comparer, mais le remplacement de la chanteuse par une voix masculine est plus que réussie.
En fait, la seule chose qu’on peut reprocher au groupe, c’est de constater des influences encore très présentes. Il arrive qu’à l’écoute de l’album, on se dise « tiens, ça me fait penser à quelque chose », même si on ne peut pas forcément mettre un nom dessus. Il faut néanmoins préciser que Ill n’est pas un groupe avant-gardiste, non plus. Il ne s’est pas imposé en révolutionnaire de la musique, et ce qu’il fait, il le fait de fort belle manière.
Site Officiel : www.illrocks.com
MySpace : www.myspace.com/illrocks
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