Line-up sur cet Album
Zachary Ezrin - Chant, Guitares, Orchestrations / Kenny Grohowski - Batterie / Steve Blanco - Basse, Claviers, Piano, Chant. Guests : Colin Marston – Batterie électronique / Max Gorelick – Guitares / Alex Skolnick – Guitares / Trey Spruance – Guitares / Andromeda Anarchia – Chœurs / J. Walter Hawkes – Trombone / Ben Hankle – Trompette / Kenny G. - Saxophone soprano sur 4 / Snake – Chant sur 8.
Style:
Black Metal expérimental et avant-gardisteDate de sortie:
22 juillet 2022Label:
Century Media RecordsNote du SoilChroniqueur (Seblack) : 7/10
Pratiquant une musique expérimentale et difficile à appréhender, Imperial Triumphant nous revient pour un nouvel album, deux ans après le très écrasant « Alphaville« .
Toujours chez Century Media, la mystérieuse formation américaine, ne change pas radicalement de formule pour ce cinquième album intitulé « Spirit of Ecstasy« .
De nouveau, Imperial Triumphant fait évoluer sa musique sous la forme d’une dystopie ayant pour cadre principal la mégalopole new-yorkaise, perçue comme la nouvelle Babylone de l’Apocalypse. Le groupe s’attache à restituer les sonorités de cet enfer urbain avec une musique extrêmement écrasante et dissonante qui rappellera à beaucoup Deathspell Omega… Mais en encore plus dissonant et expérimental.
Dans ce magma inquiétant, le groupe incorpore nombre de sonorités issues de divers horizons des musiques extrêmes : du death technique, du free jazz ou d’autres motifs musicaux non identifiés faisant parfois penser à un Mr Bungle sous acides.
Au sein de ce monde urbain noir et écrasant se déploient aussi les thèmes de la luxure, des paradis artificiels, qui renvoient de nouveau à la ville de l’Apocalypse. Le nom de Babylone est d’ailleurs scandé à plusieurs reprises dans « Spirit of Ectasy« .
Une nouvelle fois, le rendu est perturbant, parfois désagréable notamment sur la première partie de l’album. Mais c’est totalement voulu donc l’objectif des Américains est rempli. Difficile en effet de se raccrocher à quelque chose tant Imperial Triumphant brise impitoyablement les rythmiques quand une commence à se dessiner. On retrouve le même travail de pilonnage sur les mélodies ou les passages un peu éthérés. L’auditeur est brinquebalé d’une ambiance à l’autre comme un vieux sac en plastique sur une grande avenue.
En plus d’être massive et déroutante, la musique de ce « Spirit of Ecstasy » est véritablement tentaculaire, les lignes musicales sont nombreuses.
Elles s’imbriquent les unes aux autres dans un chaos savamment orchestré comme une immense agglomération qui n’en finit pas de grandir. Le nombre d’instruments intervenant sur ce nouvel album est d’ailleurs assez conséquent : trois guitares, une basse aux lignes très distinctes, du trombone, de la trompette, une pointe de saxophone, des chœurs, pas mal de samples évoquant l’urbanité, une batterie programmée conférant un aspect synthétique et déshumanisé, un chant death caverneux… Bref, tout cela mit bout à bout fait de ce « Spirit of Ectasy« , un véritable hydre de l’Herne musical.
Le groupe s’offre également un invité de marque en la personne de Snake, chanteur de Voivod. Un choix presque naturel tant la formation canadienne excelle depuis des décennies dans le registre des expérimentations et des univers dystopiques.
Imperial Triumphant s’était d’ailleurs déjà fendu d’une reprise de Voivod dans son album précédent avec le titre « Experiment ».
A l’heure du bilan, le constat est évident : Imperial Triumphant parvient une nouvelle fois à ses fins en proposant un album implacable et oppressant.
Le seul bémol est qu’il faut parvenir à entrer dans cet univers quand même très hermétique. Toutefois, sans nul doute, « Spirit of Ectasy » dispose de moultes qualités susceptibles de ravir les amateurs de musiques extrêmes et expérimentales.
Tracklist :
1. Chump Change (07:49)
2. Metrovertigo (06:10)
3. Tower of Glory, City of Shame (7:55)
4. Merkurius Gilded (6:08)
5. Death on a Highway (05:33)
6. In the Pleasure of their Company (06:43)
7. Bezumnaya (07:27)
8. Maximalist Scream (06:58)
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