Line-up sur cet Album
- Anders Kobro – Batterie
- Bernt Sørensen – Guitares (lead et rythmique)
- Nils Olav Drivdal – Basse, Claviers
- Bernt Fjellestad – Chants
- Kåre André Sletteberg – Guitares lead et rythmique, Guitares acoustiques, Claviers Session : Alf Erik Sørensen – Claviers
Style:
Black Metal / Rock Avant-gardiste / ProgressifDate de sortie:
25 novembre 2022Label:
Soulseller RecordsNote de la Soilchroniqueuse (Migou) : 8.5/10
Où il est question de chevillette et de bobinette…
Promenons-nous In The Woods, pendant que le loup n’y est pas
Si le loup y était, il nous mangerait
Mais comme il n’y est pas, il ne nous mangera pas
Loup y es tu ? Je les entends déjà, tous ces loups, en meute comme un seul homme, véritable troupeau de moutons.
Que fais-tu ? Ils hurlent à qui veut bien les entendre, pisse-froid prompts à dénigrer…
Dans son panier d’osier, le petit chaperon rouge dispose de la dernière galette de In The Woods,Diversum, qu’elle souhaite apporter à Mémé. Elle aura pas mal de kilomètres à parcourir, mais beaucoup moins que « 299 796 » ! Et le loup, sur son chemin viendra hurler « Non mais, depuis Omnio, c’est plus ça, quoi ! »
C’est vrai, on ne peut nier que Omnio est et reste un album de génie, un monument de ce Black Metal avant-gardiste et progressif. Mais doit-on toujours se référer à cette pierre angulaire ? Si c’est un mètre étalon, cela ne veut en aucun dire que les lignes ne doivent pas bouger. Où serait mon petit chaperon rouge si elle se trouvait engluée dans une zone infranchissable ? Un peu comme si elle faisait face à un torrent. Le chemin lui permettant de poursuivre sa route est là, en face. Il suffit juste de traverser. Encore faut-il pouvoir le faire, me direz-vous ! Analysons les eaux tonitruantes de Omnio avant de nous élancer dans cette traversée périlleuse.
2 ème album du groupe Norvégien In the Woods, Omnio est sorti en 1997, avec les frères Botteri qui ont depuis quitté le navire pour d’autres horizons (Nattehimmel, Stange New Dawn), Bjorn Harstad et Andres Kobro (qui officiaient également dans Green Carnation), Oddvar A:M (décédé en 2013), Jan Kenneth Transeth (sous divers noms) et Synne « Soprana » Larsen. Pourquoi je vous parle de ces noms ? Parce que de ce line up originel, il ne nous reste plus que Anders Kobro à la batterie. Les lignes de chants ont connu divers grains, et Diversum n’échappe pas à la règle, puisque le line up est complet depuis 2018 et l’album Cease the Day, hormis le chant qui est passé dans les cordes vocales de Bernt Fjellestad, (transfuge de Haunted Hollow et Transform, comme son comparse Bernt Sorensen, à la guitare, qui l’a précédé 4 ans plus tôt). In the Woods et Green Carnation ont d’ailleurs une histoire commune, chacun se précédant et se succédant mutuellement avant de prendre de nouvelles routes.
Ce qui fait qu’un album tel que Omnio touche particulièrement la vieille couenne de Mémé que je suis tient à peu de choses. Ou plutôt à des choses ciselées, à une composition élégante. Ce n’est pas juste une histoire de théorie musicale, non… c’est bien plus que cela. C’est la musicalité que cette orfèvrerie dégage. Par quoi ? Par une montée en puissance, sans qu’on s’en rende compte. Une forme de pression amenée par un tempo qui s’emballe petit à petit, comme si de rien était. Avec ces voix, masculine et féminine, qui se croisent, s’entrecroisent et se confondent. Tout se fond, s’imbrique. On a à la fois une montée en puissance, une espèce de tension qui s’instille en nous, nous tord les boyaux, tout en même temps qu’une forme de réalisation, de bien-être.
Je reprends mes propos : tout s’imbrique, se fond, se confond. S’il y a des refrains, c’est à peine si on s’en aperçoit. On est happés dans une histoire. Or, Diversum nous propose justement tout l’inverse. Fort d’une nouvelle voix et d’un nouveau label, In The Woods va piocher dans des influences très variées. On a pas mal d’ambiances Pop, jusque dans le jeu de batterie mais surtout dans les refrains (« We Sinful Converge » par exemple). Du Folk, comme dans « Master of None ».
L’album offre une palette très variée de voix, alliant le chant clair medium à la Leprous à une voix plus Dark et envoûtante, des voix Death et Black. On en a pour notre argent !
On retrouve la patte indéniable du groupe, ces nappes de synthés et des moments de bravoure comme dans l’introduction de « The Malevolent God », des montées au filet comme on les aime en voix Death sur un mid tempo. Le petit bémol que Mémé trouve à cet album se situe dans les quelques refrains un peu trop Pop pour elle, moins inspirés dirait Pépé V. Pour Mémé, c’est autre chose, c’est le fait d’avoir saucissonné les titres. Oublié le côté imbriqué. C’est plus conventionnel dans le séquençage.
Mais qu’à cela ne tienne. In The Woods va piocher dans le Rock Prog, le Black Metal Avant-gardiste, mais également dans le paganisme,… De fait, je lui reconnais plus un côté Prog que réellement avant-gardiste. Mais on s’en moque ! Le propre du Prog, n’est-il pas d’aller chercher une diversité d’influences ? Vous entendez ? Une diversité… Ca tombe bien, c’est le thème de l’album dont il en prend littéralement le titre, Diversum. On y parle d’Humanité, et cela est complètement raccord. Quant à la prod, signée Fred Gervais (Studio Henosis), elle est tout simplement excellente ! Du caviar !
Alors, In The Woods, formé en 1991, a donc aujourd’hui 30 ans (d’accord, 31…)… Peut-on dire qu’il est en pleine « Wonderful Crisis » ? Serait-ce son démon de midi ? Ou tout simplement, la suite logique d’un groupe qui s’avère être le véritable artisan d’un Black Metal Rock Progressif ? Oserais-je émettre un parallèle avec « Manhattan Skyline » de Ihsahn ?
Le petit Chaperon rouge a su déjouer la meute qui la poursuivait de ses avis négatifs et poursuivre son chemin de l’autre côté du torrent jusque chez Mémé. Quant à la galette qu’elle m’a apportée, on l’a dévorée avec un succulent thé bien infusé aux épines de pin ramassées In The Woods, parfumant l’air ambiant d’une aura de Diversum. Le loup ? On l’attend de pied ferme, la charentaise en main !
Tracklist :
1. The Coward’s Way (6:12)
2. Moments (4:23)
3. We Sinful Converge (6:08)
4. The Malevolent God (7:28)
5. A Wonderful Crisis (7:35)
6. Humanity (5:21)
7. Master of None (5:47)
8. Your Dark (6:41)
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