Line-up sur cet Album
Davide Peglia : basse Riky Porzio : batterie Gabriele Oltracqua : chant Massimiliano Barbero : guitare
Style:
Thrash MetalDate de sortie:
08 Novembre 2019Label:
Argonauta RecordsNote du SoilChroniqueur (Quantum) : 6.5/10
“Un médecin est un praticien qui tient sincèrement à votre infection car il ne saurait vivre sans elle.” (Serge Mijean)
C’est la première fois que je me retrouve à me demander quoi dire en introduction de ma chronique. Non pas que le groupe ne soit pas inspirant dans sa démarche mais je pense que je paye le contre-coup de nombreuses journées à écrire des chroniques sans faire de pause, chose qui ne m’était pas arrivée depuis longtemps. Alors, la tuile ! Je bloque sur « quoi dire »… C’est terrible ce sentiment de page blanche anxiogène, cette inertie soudaine de l’imagination qui donne le sentiment que tout en nous est un vide abyssal. C’est comme se retrouver face aux paysages de son salon et de ne plus savoir quoi observer de décelable, y compris dans les mouvements perpétuels comme le vent ou les nuages… Une longue, longue agonie m’attend, les ami(e)s : je suis officiellement cuit. Bientôt, les ténors de ma caste vont venir me trouver lors d’une réunion en visioconférence pour me signifier la fin de mon contrat d’intermittent de la prestigieuse plume Soilienne et me dire que je peux aller voir chez les cuistres de la profession… C’est la fin officielle de Quantum et de son Code… Oh putain ! Je viens d’avoir l’inspiration pour écrire sur Infection Code !!! Magnifique transition !
Bon, maintenant que je vous ai bien embobiné sur mon soi-disant manque d’inspiration (parce que, mine de rien, j’ai écrit une introduction !), permettez-moi de vous présenter le groupe de mon prochain ânonnement : Infection Code.
Venant de la Lombardie italienne et la ville d’Alexandrie (non, non, non, je n’entonnerai pas une chanson célèbre… [Rhaaa! Ahhhh! (Hans)]), Infection Code est un groupe qui a été créé en 1999. Rien que cela… Ayant à son actif une discographie riche avec pas moins de sept albums en comptant ce dernier, deux EPs et un split avec le groupe Deflore, je m’étonne un peu de ne pas avoir entendu parler de ce premier depuis tout ce temps. Après, je me dois de reconnaître que mes connaissances dans le Metal industriel italien se limitait depuis toujours à un groupe qui s’avère être l’un de mes préférés du genre : Aborym. Pas étonnant donc, vu que je suis resté honteusement figé à ce dernier, que je n’aie pas découvert plus tôt Infection Code. Voici venu le temps (non, non, non, je n’entonnerai pas une chanson célèbre… […des larmes et du saaaang ! (Hans)]) de parler de leur dernier album sorti en 2019 et qui s’appelle IN.r.i.
Pour situer un peu le contexte, au départ on écrit « INRI » pour dire Iesvs Nazarenvs, Rex Ivdæorvm généralement traduit par : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs ». On retrouve d’ailleurs cet acronyme dans l’album de Psyclon Nine sorti en 2005, pour faire une parenthèse culturelle indus. La pochette de l’album d’Infection Code fait en revanche beaucoup moins dans la subtilité et l’esthétisme que les Américains car les Italiens nous présentent un vrai pamphlet de la religion sur un contexte macabre : on y voit un personnage représenté comme un cadavre avec une cape, en train de respirer, avec un masque, ce qui pourrait être l’odeur de la Mort ou du moins de la charogne puisque le tuyau va vers un pot en verre rempli de crânes. Le décor en fond est résolument religieux avec ces vitraux noirs type gothique. L’émanation nauséabonde s’échappe du tuyau par un trou et se présente sous forme de fumée blanche qui fait penser un peu à un cerveau. Le tout est en nuance de gris (non, non, non, je ne parlerais pas d’un certain film… [Initie-nous ! (Hans)]). Manifestement les cartes du macabre et du satirique sont de mises pour cet album et le décor est planté avec force grâce à cette pochette. Après, je ne suis pas super emballé non plus par l’idée, ce n’est pas franchement le genre de pochette qui me donnerait envie d’acheter le CD. De même que l’on se retrouve devant un groupe qui traite potentiellement encore de la religion dans sa musique, ce qui aurait tendance à me fatiguer plus qu’autre chose. Mais il en faut pour tous les goûts, n’est-ce-pas ? Je passe mon tour pour cette-fois.
Mais là où j’ai été un peu déçu est bien dans la musique. On m’a vendu l’album comme étant de l’Indus [Heureusement il y a l’Indus !… Ah, fallait pas chantonner, là ? (Hans)] ; or, pour faire simple, il n’y en a pas. Ou alors je n’ai rien entendu ce qui montre un défaut de mixage. Aucune partie indus réellement comprise. Alors peut-être que les précédents albums en avaient et la dénomination est restée, possiblement mais j’aime bien que l’on ne me trompe par sur la marchandise et, là, j’ai le sentiment d’avoir été trahi d’une certaine manière. D’autant plus que le Metal proposé ici se situe entre le Black Metal (ce qui passe bien chez moi) et le Thrash Metal (ce qui passe moins bien chez moi). Alors autant dire que la musique va avoir du mal à rentrer et trouver grâce à mes oreilles… Mais le pari n’était pas impossible et, contre toute attente, j’aime plutôt bien ! « Plutôt bien » est le mot, ne nous emballons pas outre mesure.
Je disais qu’il y avait un mélange des genres Black et Thrash mais, comme les deux sont frères, le mélange serait consanguin sur les bords donc on va rester sur Thrash pour faire simple.
Je trouve les riffs plutôt efficaces, certains sont mêmes carrément bien composés et donnent la pêche. D’autres sont un peu plus mous… Les deux contre-exemples parfaits sont le premier morceau, « Slowly we suffer », qui est de loin mon préféré avec cette alternance bien trouvée de passages rythmées et old school et du milieu plus linéaires (qui m’a fait le premier penser à du black), et un morceau comme « Alteration » qui est dans le ventre mou de l’album et qui, du coup, par la force des choses, est opportun car oui, il est vraiment mou… C’est toujours ce que je reproche au Thrash Metal : les albums s’essoufflent parfois trop vite et on s’épuise à chercher une accroche pour rester attentif. Passé le quatrième morceau donc, je me fatigue et je dois faire des pauses, ce qui n’est pas une bonne chose pour vendre l’album aux lecteurs, hélas.
De même que ce concept anticlérical assez pamphlétaire ne me parait pas super opportun avec la musique d’Infection Code. Mais cela relève surtout d’une habitude d’écoute : quand on est cantonné à des styles qui parlent de manière récurrente de religions, et que l’on a « pour une fois » un groupe qui fait de même avec un style différents, on est un peu plus sur le reculoir, c’est normal. La vérité, c’est que, du coup, je n’ai pas super accroché à l’album en partie aussi à cause de cela. Je me suis surement enfermé dans une caste et, concernant le Thrash Metal, j’ai encore du travail psychologique à faire pour me séparer de cette dernière. Mais comme je disais, le groupe a vendu son pressbook comme étant de l’Indus, donc je suis tombé dans le panneau si on peut dire… En temps normal, je ne sais pas si j’aurais choisi le groupe.
Le chant d’ailleurs est la preuve encore fraîche que je suis resté enfermé dans ma zone de confort pourtant élargie depuis deux ans. Je ne l’aime pas, je le trouve toujours trop… Trop (non, non, non, je ne chanterai pas la chanson célèbre pour les enfants d’un âne… [Vraiment ? Dommage… (Hans)]). Trop peu de techniques en fait, trop « brut » de décoffrage. Décidément, non : le Thrash Metal n’est pas ma tasse de thé encore. Et à titre d’argumentation un peu plus succincte, je ne trouve pas spécialement le nom des morceaux attirants.
Bon, on va quand-même mentionner le point le plus positif de l’album, qui est le son. Ce point de vue est des plus objectifs quand on lit ce que j’ai écrit plus haut et, honnêtement, le son est excellent. Pour le style proposé tout du moins car il n’irait pas avec les autres. J’apprécie donc bien comme il faut le mixage et le mastering qui retranscrivent bien ce son typique que l’on entend dans les versants old school du Thrash. On dirait limite que le groupe est resté en 1999 dans son mixage, ce qui en soi n’est pas une mauvaise chose. C’est toujours délicat de constater l’évolution d’un groupe ou non : certaines fois, cela passe ; d’autres fois, cela casse. Ici, je pense qu’en restant sur un son moins travaillé, curieusement, le résultat est plaisant. Si l’on reste sur la première moitié de l’album que j’ai écoutée sans rencontrer de lassitude, j’ai beaucoup aimé et je pense que le son est vraiment pour quelque chose dans la prise de la mayonnaise. Donc on a quand-même ce point-ci qui est positif et qui ravira les nostalgiques du genre, je pense.
C’est ainsi que je vais finir mon propos, sur un constat assez bilame. C’est encore une fois une question d’habitude et l’on pourrait se demander (en tout cas vous pourriez le faire sans souci) : mais pourquoi ce chroniqueur prend des groupes aux styles qui lui sont peu familiers ? Pour simplement essayer de percevoir ce qui est bon ou non. Passé donc l’erreur d’étiquetage du groupe, je suis parvenu à trouver suffisamment d’éléments contraires pour tenir un constat mitigé, ce qui est toujours mieux que négatif. Dans le cas d’Infection Code, je pense que cet album est dans la lignée des précédents que je n’ai pas écouté, ou pourrait correspondre à un retour aux sources et, dans les deux cas, devrait plaire aux amateurs du genre Thrash et teintés de nostalgie. En ce qui me concerne, si je suis en mesure d’apporter des preuves positives que cet album a quelque chose d’intéressant, il n’en demeure pas moins que trop de choses ont un peu « flingué » mon intérêt. Comme vous auriez pu le lire en tout cas… J’en viens, de fait, à vous conseiller de vous faire votre opinion et je vous laisse le soin d’apprécier ou non In.r.i mais pour moi, je sais que je ne reviendrai pas dessus, c’est certain.
Tracklist :
1. Slowly we suffer (6:16)
2. Unholy Demo(n)cracy (5:24)
3. Where the Breath ends (6:47)
4. The Cage (7:29)
5. Alteration (7:16)
6. New rotten Flesh (7:09)
7. Dead Proposal (6:06)
8. 8Hz (7:05)
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