Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 7.5/10

Ça devient de plus en plus chaud de coller une étiquette stylistique à un groupe, tant les métissages sont variés et complexes – d’autant quand les groupes n’ont pas plus envie que ça d’être étiquetés, encore moins codebarrisés, surtout dans le Metal. On est un peu dans ce cas de figure avec Infinityum et leur premier album Lord of the Infinite.

Infinityum tire son suffixe de groupes en –um dont il semble s’inspirer, comme Equilibrium et Ensiferum… mais aussi de groupes sans ce suffixe, dans le sympho, qu’il soit Black ou Death (Dimmu Borgir, Cradle of Filth, Fleshgod Apocalypse) ou sympho tout court (Rhapsody, pour ne citer qu’eux) et possiblement d’autres dans la scène folk–pagan franco-belge comme Ithilien, Cervevisia, Drenaï ou encore Aktarum (tiens, encore un en –um) mais je peux me tromper sur ce point. Le fait est que le quintette nantais propose un 10-pistes varié et assez cohérent dans sa diversité pour former un tout folk–pagan sympho. Je passerai donc sur le point de mon anamour du pouet-pouet d’un des morceaux, car logique dans la volonté de diversifier les approches stylistiques.

L’album est de bonne facture, la balance est bonne et équilibrée (d’autant qu’il est difficile de faire sonner proprement les sons distordus et les orchestrations synthétiques, quasi permanentes, sans que ça paraisse cheap) pour un grain totalement adéquate avec l’esprit développé et on passe un bon moment en l’écoutant : pas de tromperie sur la marchandise, c’est sombre et épique.

Cependant je vais émettre certaines réserves. La première allant sur l’accent anglais à revoir sur les passages en voix claire… enfin pas en growl, quoi, qui pique fortement mes oreilles de tatillon linguiste. La deuxième réserve que j’émets tient dans la composition. Explication : j’ai écouté plusieurs fois l’album et ai noté des ressemblances dans les pistes en fin d’album… J’en ai d’abord pensé que c’était à force de l’écouter que ces pistes me semblaient familières, puis me suis dit que n’ayant pas l’info d’un concept album, ça aurait pu être une récurrence thématique, logique donc… Et en fait en réécoutant les introductions des trois dernières pistes, je les ai trouvées très semblables (même si pas identiques) et c’est là que ça m’a un peu dérangé également, créant un sentiment d’essoufflement sur la fin d’album quand la première partie m’avait enjaillé. Dernier point : les influences sont TRÈS flagrantes et mériteraient d’être moins remarquables, camouflées dans les arrangements et la manière de les concevoir.

C’est un bon premier album dans un esprit qualitatif mais qui aura besoin, lors d’un second opus, d’une pré-lecture afin d’éviter cette sensation de redondance. Mais on est déjà sur un très bon niveau dans le domaine, et il faut dire que c’est un plaisir d’entendre un groupe de cette qualité dans le PMF (Paysage Metal Français).

A écouter en allant buter de l’orc, observé par cet œil (de Sauron ?) qui incarne l’artwork de l’album.

Tracklist:
1. The Beginning of a New Story (2:03)
2. Once upon a Legend (5:51)
3. Ready for the Battle (5:15)
4. Live to fight (5:10)
5. Corrupt Kingdoms (5:54)
6. The Mysterious Woods (1:27)
7. Brothers of Drink (5:04)
8. Holy Warrior (4:26)
9. Reborn in the Fire (5:06)
10. Darkest Era (5:08)

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