Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Quand un chroniqueur particulièrement fan de Thrash Metal lit sur la bio du groupe un singulier “For fans of a mix of the Big 4, Testament, Exodus, Metal Church, S.O.D.”, il y a des chances que celui-ci commence déjà à en avoir le fessier qui fait bravo !

C’est donc excité comme un acarien au salon de la moquette que je me télécharge le nouvel album de ce quatuor canadien, formé en 1985, séparé en 1990 et à nouveau actif depuis 2014. Et quand on parle du Canada, on pense immédiatement à Sacrifice, Razor, Exciter, Soothsayer, Infernäl Mäjesty, accessoirement Voivod ou plus récemment Mortillery ; autant dire que la qualité est régulièrement au rendez-vous…

Infrared, dans sa carrière, aura sorti une démo, RIP (Recognition in Power) en 1988, avant que le groupe ne disparaisse, surement dû aux éternels soucis de line up au vu du nombre de changements de bassistes-chanteurs et de guitaristes qui auront jalonné la période 1989-1990. En 2014, le groupe se reforme avec les deux guitaristes et le batteur originels, et avec un nouveau bassiste-chanteur. Il faudra attendre 2016 pour voir leur premier full length No Peace sortir et proposer trois quarts de Thrash Metal, old school évidemment, et de haute volée pour couronner le tout, bien accueilli par la critique.

Il faudra attendre deux ans pour que ce Saviours voit le jour et… comment dire ? Le groupe a gagné en maturité, proposant huit titres pour plus de cinquante minutes d’un Thrash Metal toujours old school mais incorporant quelques touches modernes et surtout peaufinant ses titres pour nous donner un rendu tout aussi riche qu’efficace.
Si les morceaux tournent tous autour des six minutes, 5’33 pour le plus court et 7’41 pour le plus long, Infrared ne donne pas non plus dans le Techno Thrash à la Watchtower.
Non, les aspects Testament, Metallica, Megadeth, accessoirement Metal Church sont évidemment reconnaissables, avec quelques accélérations et hurlements vocaux que n’auraient pas reniés les groupes de crossover façon S.O.D. ou D.R.I., mais Infrared a le talent de composition nécessaire pour proposer quelque chose qui leur est personnel, chose somme toute de plus en plus rare dans le genre proposé. Eux, non seulement n’hésitent pas, à l’instar des Megadeth ou autre Metallica, à incorporer des touches heavy traditionnel dans leur musique, mais poussent le bouchon encore plus loin par la présence de sonorités hard rock comme sur le plus lent “The Fallen” qu’on pourrait croiser entre le Scorpions pré-Black out et Black Sabbath jusqu’à Vol. 4.

Comme dit plus haut, Infrared ne se la joue pas Techno Thrash mais incorpore bon nombre de touches progressives dans sa musique, enrichissant considérablement ses morceaux tout en évitant d’être ennuyeux sur la longueur. En clair, on ne voit pas ces 51 minutes passer… Mieux, chaque nouvelle écoute est l’occasion de découvrir de nouveaux petits détails jusque là passés inaperçus, preuve d’une richesse intrinsèque bien réelle, malgré une certaine homogénéité notamment au niveau du chant, qui autorise à Saviours de passer du statut de “bon album” à celui “d’excellent album”.

Inutile de faire une description track-by-track de cet album, le mieux est encore d’avoir la curiosité nécessaire et suffisante pour se l’écouter, cul sec de préférence et sans modération, pour se faire une idée bien précise de la qualité de celui-ci.

Tracklist :

1. Project Karma (6:48)
2. The Demagogue (6:53)
3. Saviour (6:04)
4. The Fallen (6:33)
5. All in Favour (5:51)
6. They kill for Gods (7:41)
7. Father of Lies (5:56)
8. Genocide Convention (5:33)

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