Note du SoilChroniqueur (Antirouille): 10 /10

Ben bordel, quelle baffe!

Ingested hurle sa rage et sa haine sur la scène anglaise depuis 2006, a partagé un split en 2007 avec deux autres groupes anglais de brutal death metal, Crepitation et Kastrated et a enchainé avec deux EP et quatre albums. Ce mi-aout parait Where Only Gods May Tread, signé par Unique Leader Records.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça avoine sévère. L’album débute par «Follow the Deceiver», un titre classique de deathcore dopé aux amphétamines alternant une voix growlée et une autre sreamée limite black, ainsi que la succession de rythmes survoltés et de breaks bien groovy. Mais alors ensuite…vient prendre des coups ! « No Half Measures » va secouer ton petit corps tout frêle et faire imploser tes organes internes – Les autres aussi d’ailleurs. « Impending Dominace » est de la même veine. La vitesse excessive derrière la batterie est à coucher un épileptique pour le reste de la semaine, la voix est fidèle au registre slam, à savoir bien crade à souhait comme sortie de cul des enfers, et alterne avec une autre dans des screams infâmes. Ajoute à tout ça un groove étouffant venu soit de la basse qui percute à mort, soit de breaks salutaires –ou pas-, véritables cassures nettes bien plombantes et tu as là l’essence même de la musique d’Ingested.

« The List » et « The Burden of Our Failures » sont deux titres plus lourds à la rythmique saccadée. Mais attention, la puissance est toujours bien présente, que ce soit par la batterie qui s’emballe régulièrement ou par les dualités de voix comme sur ce dernier titre où Jay Evans est épaulé par un invité qui est Vincent Bennett, chanteur dans The Acacia Strain, groupe de deathcore américain. Autre surprise également, outre la visite de Vincent, un break acoustique très inquiétant et un solo puant le heavy.
Attardons nous un instant sur « Another Breath ». LE titre qui a valu le point de plus qui a mené la note à 10. LE titre qui dénote presque, la prise de risque, la mise en danger, bref tu l’auras compris Ingested ne s’endort pas sur ce qu’il sait faire de mieux. La rapidité est toujours là, le break de la mort et le groove aussi. La surprise – et la réussite – vient du deuxième invité et de sa voix « southern », Monsieur Kirk Windstein, frontman chez Crowbar, Down et Kingdom of Sorrow qui vient poser sa voix cassée et trainante sur le titre et ainsi tuer cette rapidité maladive chère à nos anglais. Ce titre est une réussite.

Troisième invité sur « Black Pill » en la personne de Matt Honeycutt, frontman chez Kublai Khan, groupe de metalcore américain. Là, les chevaux sont lâchés, ça bute, c’est violent et agressif, en même temps, on pouvait s’attende à quoi d’autre quand on connait Kublai Khan, si ce n’est un putain de deathcore survitaminé !
Les deux derniers titres sont fidèles au registre de nos anglais, un deathcore joué dans les règles de l’art, bien exécuté, aux rythmes syncopés et aux breaks biens lourds.

Ingested excelle dans l’art de marier la rage du deathcore au groove du slam. Cependant, Where Only Gods May Tread nous montre d’autres facettes et laisse présager de bonnes surprises à venir. Bravo.

Tracklist :

01 Follow the Deceiver (04:15)
02 No Half Measures (03:51)
03 Impending Dominace (03:56)
04 The List (04:22)
05 The Burden of Our Failures (05:08)
06 Dead Seraphic Forms (04:39)
07 Another Breath (05:25)
08 Black Pill (04:55)
09 Forsaken in Desolation (03:36)
10 Leap of the Faithless (09:17)

Facebook: https://www.facebook.com/ingesteduk
Instagram: https://www.instagram.com/ingested/
Soundcloud: https://soundcloud.com/ingested