Line-up sur cet Album
- Julien Gachet : chant, guitare
- Alexandre Covalciuc : guitare
- Thibaud Bétencourt : basse
- Adrien Bernet : batterie
Style:
Post-Metal Progressif / AtmosphériqueDate de sortie:
17 mai 2024Label:
Klonosphere / Season Of MistNote du SoilChroniqueur (Mitch) : 8/10
Jeune groupe ne veut pas dire groupe débutant. Les trois musiciens à cordes d’Inner Landscape (Lyon) se connaissent et jouent ensemble depuis dix-huit ans et les années lycée. Voici quatre ans, ils intègrent à leur formation un batteur venu du jazz, Adrien Bernet, qui apportera la touche de complexité / subtilité complémentaire à leur musique déjà bien touffue. Inner Landscape est né, et attendra 2024 pour nous livrer un opus parfaitement maturé, et sorti directement chez Klonosphere / Season Of Mist, excusez du peu ! Ajoutons à cela une chronique élogieuse dans le mensuel Rock Hard avant même la sortie de ce « 3h33 », et nous comprendrons que les gars en veulent et savent soigner leurs entrées.
« 3h33 », d’une durée de 34 minutes, est à la frontière entre l’EP et le LP. Il pioche dans un large creuset d’influences, du post metal au prog, en passant par des plages atmosphériques ou instrumentalement héroïques. Le jeu de batterie est une vraie réussite, d’une richesse rarement binaire. Les contrastes et l’articulation des diverses parties également, une grande maturité musicale ressort de cette demi-heure de musique, d’un riff introductif énervé à la Jinjer (The Order Of Things) à de nombreux arpèges lumineux, en passant par des parties de basse bien baveuses et sous-accordées (Unexpressive Fall). La production d’Hervé Faivre aux Improve Tone Studios est limpide et sans reproches.
Seul le chant ne m’a pas séduit. Le choix du cri comme seul mode d’expression s’avère, à mon goût, très linéaire sur la durée. Les paroles amènent du sens et donc du corps au concept, mais le chant lui-même n’apporte pas grand-chose musicalement parlant, trop unidimensionnel ; les parties musicales, très riches, pourraient presque se suffire à elles-mêmes (je vous avoue que je pense la même chose d’Isis, que j’adore par ailleurs !). Mais c’est, là, faire offense à l’engagement émotionnel de Julien Gachet, qui nous narre ici une histoire très personnelle et douloureuse, le délitement sur le long terme d’une cellule familiale minée par la maladie, l’anormalité de devenir, jeune, « le parent de son propre parent », histoire qui se conclut par « 3h33 », heure officielle du décès de son pauvre père. Je me garderai donc d’un jugement tranché et poserai donc juste le chant comme axe de progrès pour la suite. Il en faut bien un, car Inner Landscape réalise ici presque un grand chelem, habillant d’une rare élégance tout son travail : les visuels sont raccords, une belle et mystérieuse pochette, des vinyles aux couleurs magnifiques, un clip soigné, réalisé par Joan Sabatier (déjà vu auprès des les amis de Lodz, par exemple).
Il faudra attendre encore un peu pour savourer tout cela en live, le groupe préférant bosser à fond sur l’accompagnement médiatique de son opus, histoire de se faire un nom et une réputation avant de solliciter des scènes. Je suis donc un privilégié de les avoir déjà vus en live dès septembre 2021, en ouverture de Vesperine au regretté Farmer lyonnais.
Tracklist :
1. The Order of Things (6:43)
2. Collective Dissonance (6:44)
3. Old Ghosts (7:27)
4. Unexpressive Fall (4:48)
5. Wreckage (0:52)
6. 3h33 (8:20)
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