Line-up sur cet Album
Stu Block – chant clair/death Tim Roth – chant clair/guitare Justin Bender -guitare Troy Bleich - basse Steve Bolognese - batterie
Style:
Extreme Death ProgDate de sortie:
25 aout 2008Label:
Century MediaCourt mais intense. C’est ainsi qu’on peut résumer les 40 minutes de ce The Incurable Tragedy, 4ème opus des canadiens d’ Into Eternity et album concept bien malgré lui. Il est en effet inspiré d’une tragédie douloureuse qui a touché Tim Roth, guitariste-compositeur et membre fondateur du groupe : à quelque mois d’intervalle, ses deux meilleurs amis (deux frères) et son père décèdent d’un cancer foudroyant. Autant dire que dans ces moments la, il y a deux solutions pour un musicien : s’enfoncer lentement dans une décrépitude musicale, ou bien transmettre ses émotions aussi fortes soient elles dans un travail pénible mais réparateur.
Alors quand sort The Incurable Tragedy, on est tenté d’hésiter : malgré la distance de deux ans entre les drames et la sortie, est-ce bien suffisant pour amener un album mature sans cafouillage ni précipitation ? Tim n’emmène t’il pas son groupe sur un pont fragile et branlant afin de calmer sa douleur dans un exercice nouveau pour eux ?
Les premières écoutes heureusement suffisent à nous convaincre du bien fondé de ce traitement cathartique. Les musiciens se sont acharnés à retranscrire parfaitement les différentes phases liées à cette période funeste : la rage avec Tides of Blood, puissant morceau death-heavy, l’incompréhension, emmenée par Spent Years of Regret, avec son jeu de voix death/clair/black et sa structure à contre temps, la peur, avec un Symptoms dans la veine heavy alourdi par une batterie énorme. Quand Diagnosis Terminal commence, on sent vraiment la tristesse dans la mélodie très enlevée jouée par la guitare.
Alors quand Incurable Tragedy I (September 21, 2006) commence, on est déjà bien préparé et même si on n’est pas surpris par cette composition, elle colle parfaitement à l’émotion qui nous envahit à ce moment là. Et Indignation enfonce le clou avec un chant bien énervé et un tempo saccadé, représentant cette fameuse envie de « tout casser ». Mais à peine le temps de digérer cette embardée de sentiments que Time Immemorial nous rappelle à la dure réalité. A noter une pure maitrise des différents chants, parfaitement bien alternés.
The Incurable Tragedy II (November 10, 2006) : le second ami de Tim Roth part rejoindre son frangin quelque part là haut. Une compo qui prend aux trippes et qui nous persuade une dernière fois de la profonde recherche dans l’écriture et la composition. A black light ending se perd entre un black death technique et un speed heavy de bonne facture. One Funeral Hymn For Three conclut judicieusement cette longue épitaphe en résumant simplement ce qui a déjà été entendu. On termine calmement par l’instru The Incurable Tragedy III (December 15, 2006) qui reprend le thème principal joué dans les précédents The Incurable Tragedy. L’électrocardiogramme plat fini de nous achever.
Un album très émouvant et très mature qui au delà du triste concept qui absorbe tout nous montre une technique époustouflante sur le plan rythmique et une atmosphère mélodique très recherchée. Deux ans pour produire une pareille pépite, c’est visiblement suffisant pour Into Eternity, ce qui prouve que ces canadiens méritent bien leur place sur la scène actuelle.
Son.
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