Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

L’oppression du jour nous vient directement d’Allemagne, par un trio formé de trois initiales mais dont on sait quand même qu’ils font ou ont fait partie de formations aussi diverses qu’Omnivore (death / thrash), Cloudbreaker (death metal progressif), Infuria (crust), Nightmare Of Fallen (thrash) ou Hadit (death / black)… Là, pour le coup, on s’enfonce dans une extrême noirceur avec ce compromis entre death metal, black metal et doom. Sorte de version plus étouffante qu’un Beherit, alternant les passages doom les plus oppressants avec des déflagrations sonores rapides et brutales, pour un vomi (pardon, un rendu) des plus glauques et étouffants.

Avec un tel magma de souffrances et de désolation, Into Coffin nous fait plonger dans des ténèbres des plus épaisses, où le malsain cotoie allègrement le putride : les riffs et l’atmosphère sont tellement opaques qu’on les sent suinter d’un quelconque liquide purulent à chaque riff, et le trio nous lacère l’esprit lentement et vicieusement tout au long de chaque titre qui oscille entre quatorze et vingt-trois minutes.

C’est dire s’il prend son temps à poser son travail de sape pour atteindre nos peurs les plus terrifiantes avec une patience qui frôle le sadisme. Si on devait décrire ce bien-nommé “Unconquered abysses” par un titre de film, on parlerait de “la somme de toutes les peurs” : Into Coffin ne nous épargne rien.

Entre les passages d’une lenteur et d’une lourdeur typiquement pachydermique, des dissonances malsaines, des accélérations brutales, un chant mis en retrait et outre-tombesque au possible, des instruments accordés très bas et des répétitions à l’infini à la manière d’une longue séance de torture des plus abjectes et sanguinolentes, on a beau se dire qu’on nage dans les profondeurs les plus abyssales, Into Coffin arrivera, jusqu’à la fin de l’album du moins, à nous prouver qu’on peut aller encore plus loin en matière de désolation…

En quatre titres pour 75 minutes de lourdeur et de laideur extrême, Into Coffin arrive à nous prouver qu’on peut aller au plus profond du désespoir tout en restant à la limite de la beauté absolue.

Un chef-d’oeuvre !

Tracklist :

1. Antediluvian Flames (14:09)
2. Unconquered Light of Nothingness (14:29)
3. Catacombal Echoes from AB.ZU. (23:24)
4. Archetype for the Total Ruin (23:03)

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