Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Il y a des groupes, comme ça, pour une raison qu’on n’arrive pas à déterminer, qui sont restés sous-cotées !
Intruder, groupe de Nashville, fait partie de ceux-ci !
Le groupe est né en 1984 sous le nom de Transgresser – et faisait des reprises tout au début – et deux démos sont sorties, avant de le changer en Intruder en 1987 !
C’est la même année que sort le premier album Live to Die qui donnait déjà une idée de la qualité du thrash metal, technique, que nous proposaient les cinq gaillards du Tennessee.
Mais c’est à partie de A Higher Form of Killing (1989) qu’on a pris dans la figure toute la mesure du talent du groupe avec cet album pour le moins impressionnant : définitivement, je ne comprends pas pourquoi, s’il fait partie des albums cultes du genre, n’en fait pas partie des classiques !
Un EP Escape From Pain sortira l’année suivante, puis un troisième album Psycho Savant en 1991 avant que le groupe ne splitte en 1992 !
C’est en 2002 qu’il y aura une brève reformation, et de façon sporadiques jusqu’en 2019, où le groupe semblait repartir avec des projets sérieux… et avec le même line up s’il vous plait !
C’était sans compter sur le destin qui nous privera du regretté guitariste Greg Messick (Riff In Peace, man !).

Au jour d’aujourd’hui, je n’ai pas d’informations concernant le futur d’ Intruder, mais on ne peut que saluer l’initiative de Lusitanian Records de ressortir les album A Higher Form of Killing et Psycho Savant, ainsi que l’EP Escape From Pain pour une magnifique séance de rattrapage ! Et on ne va pas se mentir, tout thrasher qui se respecte, pour peu qu’il ne connaisse pas Intruder, devrait ne pas passer à côté de cette petite bombe atomique !

Et, là encore, je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi cet album n’a pas eu le succès qu’il méritait !
Certes, c’était à l’époque où la grande majorité des labels “metal” signaient tout ce qui pouvait s’apparenter à du thrash metal et 1989 était l’année des Beneath the Remains , Agent Orange , Alice in Hell , No More Color , The Years of Decay , Fabulous Disaster , Annihilation of Civilization , Extreme Aggression , Practice what you Preach , Leave Scars , Think This , In Search of Sanity , Control and Resistance , Man of Straw , The New Machine of Liechtenstein , Annihilation Principle , Shattered Existence , Face of Despair ou le Live Without Sense : autant dire que les bourses des thrashers en 1989 ont été rudement été mises à l’épreuve (aucune connotation à caractère affectueux, je vous vois venir !)

Et 1989, quelque part, a été une année charnière dans la musique vu que le death metal commençait à prendre de plus en plus de place dans le cœur et dans les discothèques des fans : entre les confirmations de Death, les arrives de Morbid Angel, Atheist ou Obituary pour ne citer qu’eux, il est hélas regrettable que des formations tout aussi talentueuses sont passées au second plan !

Et c’est sur un concept on ne peut plus actuel que le groupe a sorti cet album : rien qu’à la pochette, on y voit un univers très Orwellien et tout l’album est une succession de dénonciation de toute forme d’abus de pouvoir !
Musicalement, l’ensemble est relativement homogène, mais d’une maîtrise technique telle qu’il est impossible, malgré la longueur des titres (d’une moyenne de six minutes), de trouver le temps long !
Un chant aigu qu’on entend plus souvent chez les groupes d’US power metal, du riff bien thrash, très techniques, avec beaucoup de breaks et de changements de rythmes, et surtout des soli impeccables !

Clairement, Intruder avait tout du groupe qui pouvait transformer en or tout ce ses musiciens touchaient !
Album passionnant de bout en bout, A Higher Form of Killing saura faire penser à bon nombre de références à chercher chez Slayer, Anthrax, Xentrix, Heathen, Vio-lence, Despair, D.A.M. ou Toxik tout en se démarquant de ces diverses et talentueuses formations.

Et en prime, le groupe se fend d’une reprise inattendue et surprenante de The Monkees “(I’m Not Your) Stepping Stone” (l’histoire dit que si ce titre a été composé par Tommy Boyce et Bobby Hart – compositeurs pour The Monkees -, elle aura été enregistrée pour la première fois en 1966 par le groupe Paul Revere & The Raiders sur l’album Midnight Ride et parue la même année en face B du single « I’m a Believer » de The Monkees et finira par se classer numéro 20 des ventes aux États-Unis) sur lequel c’est le batteur John Pieroni qui pousse la chansonnette, et pour lequel Intruder n’hésite pas à franchir les frontières du punk !

Un album magnifique pour tout thrasher qui a un peu de folie entre les oreilles !

Tracklist :

1. Time of Trouble (Instrumental) (0:53)
2. The Martyr (6:02)
3. Genetic Genocide (6:03)
4. Second Chance (6:06)
5. (I’m Not Your) Stepping Stone (reprise The Monkees) (3:34)
6. Killing Winds (6:49)
7. The Sentence Is Death (7:01)
8. Agents of the Dark (M.I.B.) (5:30)
9. Antipathy (Instrumental) (0:28)
10. Mr. Death (4:08)

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