Jolly – Forty Six Minutes, Twelve second of music ...
Line-up sur cet Album
Anadale - Voice, Guitars Joe Reilly - Keyboards Louis Abramson - Drums Mike Rudin – Bass
Style:
Prog alternatif ambiantDate de sortie:
2009Label:
ProgRock RecordsA une époque où la majorité des labels mettent la pression sur les webzines pour que leurs parutions soient en ligne avant leurs sorties commerce, s’octroyer près de deux mois pour enfin pondre cette chronique pourrait être ressenti comme de la provocation. Présentation de mes excuses les plus sincères donc, auprès d’une part, de nos lecteurs et plus particulièrement des amateurs de Prog ; et de l’autre du label spécialisé en promotion de petits bijoux du genre : ProgRock Records dirigé par son fin limier en détection de talents, Shawn. Il n’empêche que si tant de temps fut nécessaire à la rédaction de cette review, il s’avère qu’elle ne sera que le résultat d’un étrange paradoxe créant un émoi multiple dans mes neurones…
Comment peut-on seulement deux ou trois jours après la réception d’un Cd promotionnel délivrer une pseudo critique réelle et surtout mature sur un album? Ou se situe le recul nécessaire à exprimer un ressenti véritable synonyme de dissections multiples et réfléchies ? Peut-on assimiler et apprécier à sa juste valeur sur un si court laps de temps, toutes les facettes et richesses d’une offrande musicale, sans douter que des éléments externes plus matérialistes ne viennent détourner le sens profond et véritable du chroniqueur ? Qui plus est quand on doit traiter d’une œuvre musicale résolument aussi riche et ciselée que ce « Forty Six Minutes », et non d’un album de Heavy ou Power typé eighties et quasiment immédiatement assimilable ?
Il n’empêche donc, que dès réception du premier opus de Jolly, quatuor nous venant de New York, s’affichaient immédiatement sur la toile des reviews « Copiées/collées » vous annonçant –où plutôt vous claironnant- l’excellence de l’album. Citées pêle-mêle, des influences de Depeche Mode, Radiohead, Muse, Meshuggah, Tool, voir Type O Negative étaient avancées. Certains collectionneurs de promos, -euh pardon, confrères !!!- n’hésitant pas à vous démontrer en quatorze lignes (non justifiées…) que vous teniez là, la surprise de l’année. Preuve à l’appui que sont les fameuses notes « Binaurales » utilisées par les quatre américains et censées vous délester de vos spleens récurrents, mais à éviter pour les épileptiques et donc à déconseiller à notre Dadabovic hexagonal. Quoiqu’il en soit, force est de constater que les dogmes inhérents à la société de consommation actuelle adepte du donnant/donnant arrivent aisément à calibrer et aseptiser toutes formes de libre arbitre vers une pensée unique.
Car sans vouloir faire un exemple avec Jolly, ni pousser ceux-ci de manière injustifiée et intolérable vers un échafaud dont des multitudes de lauréats seraient beaucoup plus méritoires, tant de louanges me paraissent assez outrancières. Certes, le quatuor possède un talent ne se démentant pas. Tout d’abord les gars de Brooklyn savent stimuler votre sensibilité et votre émotivité, vous caressant dans le sens du poil auditif, en alternant l’évanescence des mélopées à la Klimt 1918 avec des ressacs plus agressifs. L’univers musical délivré tend ainsi en partie vers du Porcupine Tree, et les fils rouges conducteurs sont nombreux et viscéralement appréciables. Arrangements subtiles et discrets, compositions riches et ciselées se dévoilant plus ou moins rapidement selon votre sensibilité, lignes vocales et présence de chœurs en équation avec les ambiances voulues, présence de samples ou petites touches parcimonieuses judicieusement appliquées –sacrées mouettes rieuses !!!-, jeu diversifié et de haute tenue du batteur, lignes organiques et de pianos emphatiques ou en volutes divinatoires… La liste du panel d’éléments forçant notre agrément quant à l’alchimie concoctée n’est pas exhaustive, et le ressenti est qualificativement positif.
On flirte ainsi par instants avec la jouissance auditive, où nostalgies ambiantes et alternatives vous asservissent sans concession. L’éclectisme -tout en nuances- proposé, est ainsi assorti de plages se calquant sur l’excellence, telle l’intro haute tenue de « Downstream » dont la mise en place est précédée d’un interlude acoustique très réussi, « We Had An Agrement ». Un divin « Inside The Womb » de clôture de plus de neuf minutes, ou encore un « Solstice » au titre judicieusement choisi, s’avéreront comme autant de bribes du potentiel indéniable du combo.
Le problème au final, sera cependant que l’étalage de toutes ces qualités ne manquera que d’un élément moteur pour concrétiser ses différentes saveurs en une recette magistrale : Une dose, ou même sans être excessif, une once de génie. Ce premier album, pour faire un jeu de mot insignifiant, est Jolly. Mais d’un coté flotte un sentiment de linéarité après maintes et maintes auditions des neufs titres à la suite -qui s’avèrent cependant agréables et réussis séparément- ; et de l’autre il ne vous restera en mémoire que trop peu de bribes de cette saveur éphémère délivrée. Un premier album réussi certes, mais ne s’extirpant de la nasse que par intermittences…
Myspace :
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