Line-up sur cet Album
John Lord Royal Philarmonic Orchestra
Style:
MusiqueDate de sortie:
Octobre 2012Label:
Ear MusicNote du Soilchroniqueur (Celtikwar): Parfait/Parfait
Comment ne pas être ému quand on voit réalisé devant soi l’oeuvre de toute une vie ?
Je ne vous ferais pas l’affront de vous présenter à nouveau Jon Lord, ceci serait bien inutile, surtout venant d’un jeunot ayant grandi sur les airs de « Shades Of Deep Purple » ou « In Rock », mais né vingt ans plus tard.
Jon Lord a toujours voulu mélanger la musique classique avec celle de Deep Purple, le projet « Concerto For Group And Orchestra » voit le jour en 1969, lors d’un concert au Royal Albert Hall en compagnie du Royal Philarmonic Orchestra. Le succès reçu à cette époque-là est mitigé, peut être un peu trop tôt pour l’époque. Le show est édité en vinyle, mais le public ne comprend pas vraiment l’ambition d’un tel projet. Etant persuadé, et à juste titre, que ce ‘Concerto’ est un Chef d’oeuvre, il réitère le projet en Septembre 1999 pour ses trente ans, au Royal Albert Hall pour commencer, puis à travers nombreuses salles Européennes (en 2000 au Palais Des Congrès de Paris). L’accueil reçu à ce moment là est bien meilleur, un réel succès.
Apprenant en 2011 qu’il est victime d’un cancer, Jon Lord souhaite laisser une trace de ce concerto en le ré-enregistrant. Ceci permettant d’effacer les quelques imprécisions de 1969, sur lequel les soli de guitare et orgue étaient des improvisations, et de bénéficier des moyens de production actuels. Et le son est quand même bien meilleur. On regrette simplement que tous les instruments ne sont pas enregistrés en même temps, en condition live mais plus personne ne travaille de cette façon actuellement. Sortir alors ce disque lui permet de refaire un tour de sa carrière, conclure un des chapitres de sa vie, et laisser une sublime trace de son passage sur terre.
Premier mouvement, l’ Allegro Moderato. Une introduction entamée avec l’orchestre et des clarinettes accompagnées par des cordes donnant la mélodie principale et montant en puissance pendant sept minutes. Avant d’exploser pour laisser place au groupe, quelle réponse, groove à souhait, c’est entraînant et superbement ponctué de soli démentiels, quelle belle interprétation de la guitare. L’orchestre revient alors avec les orgues, accompagnant le groupe pendant un court instant, continuant seules de manière plus douce, mais ceci afin de mieux revenir pour une montée en puissance dantesque et une clôture de toute beauté.
Le deuxième mouvement, est le seul avec des chanteurs, un long passage où nombre de musiciens se relaient. Un rythme assez lent, mais permettant aux voix plus de facilité d’interprétation. Aucun chanteur n’aurait pu tenir le rythme du premier mouvement, puis le chant est aussi dans un registre plus lyrique que celui traditionnel des protagonistes, pas de montée en aigu pour Bruce Dickinson, pour n’en citer qu’un, mais une succession de ligne mélodiques qui laissent place à la beauté de chaque voix. Une prestation organisée et travaillée au centième de seconde, chaque instrument souligne les chanteurs, où quand ceux ci laissent place à l’orchestre, mettent en place l’ambiance du titre, mélangeant partie de joies, à l’angoisse, une vrai pièce de théâtre.
Le troisième mouvement est lui plus rapide, alternant la lourdeur d’un orgue avec la finesse du xylophone. L’ambiance prépondérante est l’angoisse, la fuite rapide devant le mal. Pendant un court moment, le groupe arrive alors reprenant la douce mélodie avec vigueur, comme s’il fallait défendre le xylophone afin qu’il ne soit pas mangé par les pesants orgues et claviers. Une fois de plus les divers soli sont tout simplement magnifiques : chaque instrument se répond au milieu du titre, laissant à tous les protagonistes la possibilité de se laisser aller dans ce qu’ils ont de meilleur à nous proposer, sachant bien évidement qu’on est bien loin du banal Shred, mais dans une technique beaucoup plus raffinée qui recherche plus la puissance de la mélodie en jouant de manière assez rapide pour donner un accent groovy à chaque partie.
Comment mieux clôturer cet opus qu’avec le grand final du troisième mouvement. Une puissance omniprésente, chaque instrument s’en donne à coeur joie, une prestation qui pourtant loin d’être brouillonne. Tout est savamment orchestré, afin de mieux nous imprégner. Comment ne pas être charmé ?
Nous voici comblé par la musique, on est pris au plus profond de nous : est-il possible de résister à verser une larme quand on se trouve au comble de l’émotion ? La musique s’arrête et c’est la fin…
Jon Lord nous laisse avec un réel chef d’oeuvre, celui de toute sa vie. Ayant toujours voulu mélanger Rock et Classique, voici alors son ‘Concerto For Group And Orchestra’ enfin achevé.
Un grand homme nous a quitté, mais laisse derrière lui une pièce magnifique.
Majesté partez heureux nous ne vous oublierons jamais.
La Magnificence à l’état pur.
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