Line-up sur cet Album
- Szymon Hadala – Basse
- Wojciech Kozub – Chant
- Artur Szydlo – Guitares
- Marcin Bordula – Guitares /
- Rafal Chruścicki – Batterie
Style:
Black Metal ProgressifDate de sortie:
26 janvier 2024Label:
The Circle MusicNote du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 9,5/10
La Pologne est un terreau fertile en matière de black metal, propice à l’éclosion de groupes obscurs ayant des arguments à faire valoir pour rivaliser sans rougir, même de sang, avec tous les autres démons qui se sont réveillés sur cette terre jusqu’à présent. Kalt Vindur, sorti des entrailles de la terre en 2015 aux confins de la Voïvodie dans le sud-est du pays, en fait incontestablement partie… Même si leur patronyme islandais aurait pu laisser planer un doute sur leurs origines, les voies du black metal étant parfois impénétrables.
Après leurs deux premiers albums « Delusions » et « … And Nothing Is Endless » parus respectivement en 2017 et 20020, les Polonais ont sortis plusieurs singles en 20023 qui préfiguraient la sortie de « Magna Mater », leur troisième opus qui vient garnir les bacs en ce début d’année 2024.
Le titre de ce nouvel album est inspiré de la divinité phrygienne Cybèle, présentée comme « Magna Mater » la déesse mère ou la déesse des dieux. Elle personnifie également la nature sauvage, ce qui, en regardant les clips du groupe comme ceux de « Visions of Purification » ou « Mist Over Cergova », peut prendre toute sa signification. L’artwork de la pochette lui est bien évidemment consacrée, dont la représentation ne souffre d’aucune autre interprétation possible.
C’est d’ailleurs avec le morceau éponyme que l’album se lance, d’abord dans un calme angoissant, qu’une furie remplace à grands coups de riffs et de blast beats véhéments et intenses. La voix de Wojciech, rocailleuse à souhait, se pose avec justesse comme si elle coulait de source, évoquant avec conviction la déesse et les mystères, la forme de dualité et le caractère sombre qui l’entourent. L’intensité ne retombe qu’à la faveur d’un break de toute beauté qui survient à cinq minutes vingt, à travers une partie acoustique dont les arpèges nous envelopperaient presque d’un linceul divin. Quelle entrée en matière !
Encore sous le coup des émotions procurées par ce début d’album que « Żywioły » (les éléments) s’annonce. Cette montée crescendo de l’intensité dès l’introduction est tout bonnement excellente. Le bourdonnement incessant de la rythmique endiablée a presque un côté addictif. Le break immersif au possible à la mi-morceau t’embarque progressivement et te fait ressentir la force naturelle des éléments : l’eau, le soleil, le feu et la terre contés de cette manière ont quelque chose de presque irréel.
« Agonizing Luminosity » résonne tout en puissance comme pour finir d’éteindre une lueur d’espoir happée de manière irrémédiable dans l’obscurité dominatrice. Même lorsqu’un déluge musical nous est proposé, l’approche mélodique est perceptible et rend le titre agréable sans pour autant annihiler la puissance qu’il dégage. « Possessed by Lunacy » se chauffe du même bois, avec un final explosif.
Que dire de « Bless Us », si ce n’est qu’il image à la perfection la qualité du black que Kalt Vindur est en capacité d’expurger ! De l’intro liturgique plantant le décor, à la mélodie addictive, en pensant par la violence de la messe prononcée par Wojciech ou encore aux rythmes changeants et épiques, ce morceau est tout simplement une pépite imprégnée de la marque des grands !
« Visions of Purification » vient enfoncer le clou si tant il en était encore besoin, morceau également en tout point remarquable, jalonné de mélodies sombres et de changements de tempo tout en maitrise, capable d’ensorceler celui qui y prête une oreille trop attentive à la façon du joueur de flûte de Hamelin. Le final en acoustique est, là encore, une pure offrande !
D’acoustique, il en est encore question dans « Mist Over Cergova » qui clôture cet opus sur un instrumental permettant de remettre progressivement les pieds sur terre après ce voyage divin !
Avec « Magna Mater », Kalt Vindur frappe fort, très fort même ! La qualité de leur black n’a d’égal que la profondeur de l’obscurité dans laquelle ils nous plongent tout au long des trente-cinq minutes trop courtes que leur troisième album contient !
Tracklist :
1. Magna Mater 7:39
2. Żywioły 3:57
3. Agonizing Luminosity 5:16
4. Bless Us 4:42
5. Possessed by Lunacy 4:38
6. Visions of Purification 5:16
7. Mist Over Cergova 4:04
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