Note SoilChroniqueuse (Cilou Bulle) : 7/10

Copycat vol 2, un EP de reprises.
A priori, ce n’est pas des plus engageant.
L’originalité prévalant sur la copie, les mauvaises langues diraient qu’en proposant ce type de produit, la créativité se retrouve au point mort, que la reprise rime avec manque d’inspiration voire au pire manque de talent…
Autant d’idées reçues que Kamera Obscura, groupe français, envoie balader en proposant ici un humble voyage de cinq titres tirés de leurs influences. N’oublions pas qu’un ‘copycat’, en criminologie, est un meurtrier adepte des méthodes d’un autre tueur, et qui va donc l’imiter dans son modus operandi. Une métaphore que l’on retrouve au premier sens du terme dans ce concept album, même si l’univers marqué de Kamera Obscura leur permet de s’approprier les titres et de faire revivre à leur façon ces tracks de groupes mythiques.

Copycat vol 2 est le pendant du premier Copycat, sorti en 2015, qui faisait déjà la part belle aux réappropriations d’univers horrifiques et industriels, à l’image des reprises matchup de l’univers de King Diamond et John Carpenter ou encore de Rob Zombie.
Cette fois, ce sont des groupes mythiques du rock comme du metal ou de l’industriel des années 80 qui sont mis à l’honneur.
Fidèle à sa direction artistique globale, incluant une véritable scénographie présente tant sur la composition que sur les designs ou dans les clips, le groupe s’est aventuré sur des terres de légendes et des pentes raides en s’attaquant à des monstres comme Type O Negative, Killing Joke, David Bowie, Cathedral ou encore Danzig (ex-Misfits).
Un univers ô combien inspirant pour développer une véritable identité.
Croiser musique et film, tel est le credo de Kamera Obscura, au travers d’une ambiance bien à eux, que l’on retrouve tant dans la pochette de l’EP qu’au travers de leur premier clip, sur le morceau de Type O Negative.

« Brand new gods », titre initialement composé par Danzig, est bien moins minimaliste dans cette version. Plus catchy que son ancêtre mais moins “authentique”, il s’agit d’une version survitaminée et parsemée de sons tout droit sortis des années 80 avec le synthé et les nappes indus / new / dark wave.
« Christian woman », titre mis en clip rendant hommage à Type O Negative, est sans doute, avec la reprise de Killing Joke, la track la plus dangereuse tant ces groupes sont importants dans le panthéon et leur son caractéristiques.
Pourtant, le groupe arrive à nous amener dans son univers tout en restant très fidèle à l’original. La dernière track, « Cat People », est sans doute celle qui amène le côté le plus “metal” à l’ensemble, grâce notamment à la double pédale, absente du titre original, les registres étant différents.
Les amateurs de David Bowie peuvent ici apprécier une version bien plus moderne, résolument ancrée dans une rythmique très rock’n’roll/ metal et très rafraîchissante. Une bonne façon de dépoussiérer un vieux mythe. Enfin « Hopkings » reste très (trop?) ressemblant à son homologue du groupe Cathédral, bien que la voix de Cécile colle parfaitement au style et donne ce côté “witchy” caractéristique du morceau.
L’environnement à la croisée de la synthwave et des courants goth des années 80 ainsi que la dernière minute du morceau sont des explorations musicales bien plus intéressantes et authentiques.
Dommage que cela n’a pas été le cas tout au long du morceau.

Plus passeur que copieur, cet EP nous invite à certes découvrir l’univers du groupe mais surtout à redécouvrir l’intégralité des œuvres évoquées, qu’elles soient cinématographiques par l’environnement et la direction artistique ou musicales.
Sans renouveler le genre car il ne s’agit que de reprises, Kamera Obscura arrive cependant à tirer son épingle du jeu par son approche décalée, son univers tricoté et des arrangements musicaux intéressants, servis par la voix très « goth » des années 80/90 de Cécile.

Tracklist:

1. Brand New God (reprise Danzig) (4:21)
2. Hopkings, the Witchfinder general (reprise Cathedral) (4:54)
3. Christian Woman (reprise Type O Negative) (4:21)
4. The Beautiful dead (reprise Killing Joke) (5:55)
5. Cat Peaople (reprise David Bowie) (5:21)

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