Line-up sur cet Album
• Saymon/Simon : Chant • Skexis : Guitare, Chant • Zum : Guitare • GaLi : Basse • Seb : Batterie
Style:
MetalcoreDate de sortie:
12 Avril 2017Label:
Autoproduction/Dooweet AgencyNote du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 6.5/10
Les monstres sont parmi nous… J’en vois tous les jours, à la télé, dans la rue, dans mon miroir… Non, je ne suis pas schizo, juste misanthrope… Quand certains ne savent qu’en voir un dans leur slip, qui aurait plus d’appétit qu’un barracuda, d’autres en voient dans leur bourreau ou dans leur bureau – ils l’appellent même « patron », c’est dire si on les craint – quand certains dès le plus jeune âge et sa kénophobie ancestrale latente craignent le clown sous leur lit ou l’affreux croque-mitaine dans leur placard. De ces monstres à l’apparence inhumaine on a fait des mythes qui abusent, et c’est le point de départ de Karma Zéro qui choisit cette thématique pour son album sobrement et intelligemment intitulé Monsters.
S’attaquant aux monstres devenus des classiques dans la littérature et le cinéma, le quintette metalcore nantais propose onze titres (dont une reprise) traitant pêle-mêle de la Momie, Frankenstein – son monstre, du moins : pour rappel, Frankenstein, c’est le docteur qui l’a créé –, Dracula, le loup garou – pas québécois mais londonien –, la créature du lagon noir, l’homme invisible… Un concept album comme point de départ, je valide !
Sur le fond, pourquoi pas : Iced Earth a également traité de ce même sujet dans Horror Show, et j’imagine bien d’autres (c’est le premier qui m’est venu en tête)… Là où je tique davantage, c’est que chacune de ces icônes de l’effroi a une identité propre, et c’est bien là ce que je reproche à Karma Zéro : l’impression que chacun a été creusé dans une tombe de même forme et même taille. Oui, je pinaille, on va me rétorquer que « hé, même pas vrai d’abord, la structure n’est pas la même, les accords ne sont pas les mêmes, blablabla… » Oui, mais c’est le sentiment général qui en découle à l’écoute. Rodant dans des codes déjà très ancrés metalcore, je ne peux me reconnaitre dans l’esprit d’aucun des personnages évoqués, et le groupe pourrait parler des cours de la bourse ou faire une thèse de psycho sur l’impact des peurs ancestrales sur la cruauté et l’insignifiance humaines que ça serait la même chose.
Le son est totalement décent, avec un choix de son de grosse caisse qui reste discutable mais n’est pas rédhibitoire à mon avis général. Je me suis également posé la question du placement de la reprise – bien foutue au demeurant, je craignais le copié-collé – non pas à la fin de l’album mais en anté- antépénultième piste, qui pourrait avoir un relationnel humain puisqu’il s’agit de celle de « Blind » de KoRn (je ne vais pas vous refaire le topo sur la vie mouvementée de Jonathan Davis et son papounet) qui évoquerait le monstre humain dans toute sa splendeur.
Mon sentiment final, celui que je retire de l’ensemble, est que c’est un bon album, avec quelques bonnes idées éparses (le Clair de lune de Debussy en fade sur l’outro par exemple), constitué de bonnes pistes de Metalcore isolément, efficaces et puissantes (dont « Horror Film » que j’ai particulièrement appréciée), mais qui ne se distinguent pas forcément de celles d’un autre groupe de Metalcore, pas assez recherché et diversifié pour qu’on puisse l’envisager comme un concept-album… donc décevant pour un deuxième album. Un Casimir pour l’ile aux grands enfants agités, en somme…
A écouter en essayant de se faire peur.
Tracklist:
1. Buried alive (4:06)
2. Trapped (4:32)
3. Monsters (4:59)
4. Almost human (3:12)
5. Swamp Things (3:24)
6. Beast (4:08)
7. Horror Film (4:36)
8. Blind [KoRn cover] (3:54)
9. Alone (4:17)
10. Beware the Moonlight (3:38)
11. Modern Prometheus (4:26)
Facebook: https://www.facebook.com/pg/KarmaZero/
Bandcamp: https://karmazero.bandcamp.com/
Youtube: https://www.youtube.com/channel/UCQzEjV2uydJjyzPyodeQmlg
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