Note du Soilchroniqueur (Fredo):
7 / 10

Dans la deuxième moitié des années 80, Ron Keel, jeune américain officie dans Steeler (à ne pas confondre avec l’homonyme allemand dans lequel officiait Axell Rudi Pell). Ce premier groupe fait découvrir le grand Malmsteen, mais ses rapports houleux avec le virtuose suédois le poussent à jeter prématurément l’éponge. Une audition ratée pour rejoindre le grand Black Sabbath., notre homme pris la décision de monter un projet sous son nom. C’est une fois de plus le prestigieux Shrapnel Records, grand découvreur des guitars heroes de nos jeunes années qui appuya ce nouveau groupe. Steeler était enterré, le rêve du Sab oublié, l’aventure Keel peut commencer. Le premier album « Lay Down The Law » passa relativement inaperçu en 1984. Celui ci eut tout juste un “succès d’estime”, en grande partie du à la pochette… Il faut donc attendre 1985 pour que les choses sérieuses commencent, avec le deuxième disque “The Right To Rock” qui nous intéresse aujourd’hui, Frontiers Records nous le relivrant pour la première fois en format CD agrémenté de quelques petits bonus.

Tout avait été mis en place en 85 pour disque cartonne. Le groupe avait tapé dans l’oeil de Gene Simmons (Kiss) qui les a pris sous son aile en les signant sur sa compagnie Cold Mountain Records, lequel appuyé par A&M Records assurant ainsi une large diffusion. Et le vampire fraîchement démaquillé assure aussi lui-même la production de l’album. Et comme sur le très heavy « Creatures Of The Night » du Baiser, c’est une démonstration de ce qui était considéré à l’époque comme le « gros son » : guitares grinçantes mises très en avant sur les intros, s’effaçant quelque peu sur les parties chants évidemment hautes perchées, batterie mode marteau pillon enclenché et chœurs très appuyés. La réédition de 2010 nous propose l’album sans remix et sans bidouillage quelconque. C’est certes très authentique, mais cette manière de faire sonner les chansons va sûrement rebuter les plus jeunes.

De même que le fil directeur des chansons aussi. Même un nostalgique de cette époque ne peut dire que 25 ans après ce disque est vraiment transcendant. Aucune surprise dans les structures de morceaux, c’est vraiment l’archétype du titre Heavy Rock des 80’s. Intro / 2 couplets / 2 refrains / le solo / un ptit break avant le dernier refrain, le tout en 4 minutes maximum et zou, emballé c’est pesé. Pourtant, il faut bien avouer que malgré que la plupart des titres soient trop passe partout pour mériter une telle remise en lumière, quelques-uns uns arrivent quand même à surnager. Ainsi le hit single « Easier Said Than Done» et le titre éponyme restent en tête un bon bout de temps, avec leurs mélodies et leurs refrains certes faciles mais o combien explosifs. Egalement une belle interprétation de « Let’s Spend The Night Together», l’une des chansons les plus friponnes du répertoire des Stones, un « Speed Demon » qui nous déboule à pleine vitesse et le très lourd « Get Down » qui n’est pas sans rappeler un certain « I Love It Loud » de qui vous savez. Quant aux quelques bonus sus cités, malheureusement je vous laisserai vous-même le privilège de vous en faire votre propre idée, notre exemplaire promo en étant dépourvu…

Malgré ses imperfections, qui sont d’autant plus criantes de nos jours, ce disque eut de son temps et dans son pays un joli petit succès. Rien de comparable évidemment avec les poids lourds de l’époque (Ratt, Bon Jovi, Motley Crue…) mais il permit quand même à Ron Keel de se faire un petit nom et d’avancer un peu plus vers une belle petite carrière. Mais ceci se verra dans la deuxième partie de l’histoire. En attendant, cette réédition reste quand même une belle idée, et si le packaging est soigné, l’acquisition de ce CD peut être envisagée par quelques membres de la vielle garde.

Fredo