Line-up sur cet Album
- Heather Harris : Chant, Guitare
- Dan Doran : Guitare
- Neil Spence : Basse
- Jon Macisaac : Batterie
Style:
Stoner / GrungeDate de sortie:
31 mars 2023Label:
AutoproductionNote du SoilChroniqueur (Mitch) : 9/10
Attention, petite bombe en approche !
On peut, parfois, être tenté de ne pas chroniquer les EP, pour privilégier les albums de durée traditionnelle. Erreur, grave erreur, les Canadiens de Kilmore nous démontrent, avec ce « From The Inside », qu’il est possible de marquer les esprits en seulement six titres et vingt-quatre minutes de musique !
Ce quatuor possède, en colonne vertébrale, un couple sœur-frère, Heather Harris et Dan Doran, originaires d’Irlande du Nord, et émigrés au Canada dans les années 90, où ils seront biberonnés au Grunge. Et du Grunge, on retrouve la saveur et la parenté, dans leur musique ! Pas la branche minimaliste et Punk à la Nirvana, pas la branche Metal camée à la Alice in Chains, mais plutôt le courant Pearl Jam (pour les instrumentations rock / Classic-Rock à deux guitares) et Soundgarden (pour le chant charismatique).
Un feeling Stoner accompagne également le groupe, avec ses guitares gorgées de fuzz, qui s’entrecroisent et tissent des toiles pertinentes (« Firestone »), quand elles ne nous rappellent pas LA définition du riff coolissime et percutant (« Tempest »).
Kilmore sait aussi se montrer plus envoûtant, avec un « Omitted », cousin avec les atmosphériques néerlandais de The Gathering, ou un « Underneath » évoquant presque les prêtresses du doom occulte à la Witch Mountain. Variant les humeurs sur chaque morceau, les Canadiens s’affichent également revendicatifs sur « The Destroyer » et le final « Rapture », bouclant une belle revue d’atmosphères et d’inspirations.
Mais ne nous y trompons pas, le point absolument central de cet EP est le chant de Heather Harris ! Celle-ci emmène les six compos, elle les habite de sa voix profonde, au point d’intervenir quasiment en non-stop, du début des intros à la conclusion des chansons, habillant de sa présence la presque totalité du disque, comme le ferait un instrument.
Dans nos styles de musique favoris, le chant est souvent composé et ajouté en dernier, venant « boucher les trous » sur des morceaux instrumentaux qui pourraient se suffire à eux-mêmes. C’est l’inverse qui se produit ici, pour notre plus grand bonheur, tant Mrs Harris possède d’expressivité, d’âme, pour ne pas dire de soul…
Dans la confrérie des chanteuses-guitaristes musclées, on pourrait la positionner à mi-chemin entre Lzzy Hale (Halestorm), mais avec moins de « tripes » ; et Raven Van Dorst (Dool), en plus engagée.
Chamboulée par des temps de grands changements (Covid, maternité), elle parcourt, ici, les thèmes de la destruction, de l’espoir, de la frustration, de la renaissance, dont on peut retrouver l’évocation dans la mystérieuse illustration choisie pour pochette.
Avec la production authentique et organique de Jon Landry, Kilmore effectue un bond en avant, par rapport à ses précédentes livraisons : plus fluide, plus professionnel, plus « groupe » qu’auparavant, le combo nous sert six titres sans manque et sans remplissage. Saura t-il reproduire l’exploit sur la durée d’un album complet ?
Tracklist :
1. Tempest (3:43)
2. Omitted (4:29)
3. The Destroyer (3:04)
4. Firestone (3:59)
5. Underneath (4:13)
6. Rapture (4:22)
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