Line-up sur cet Album
Carmine Appice : Batterie Johnny Rod : Basse Mick Sweda : Guitare David Michael Philips : Guitare Paul Shortino : Chant
Style:
Heavy RockDate de sortie:
15 Avril 2011Label:
Frontiers RecordsNote du Soilchroniqueur (Fredo) : 08/10
On ne va pas y aller par cinquante chemins : cet album de King Kobra est captivant. Mais comme beaucoup de combos composant l’écurie Frontiers, ce nom risque de ne rien susciter chez les plus jeunes, il est un peu notre devoir à nous, les « anciens », de les motiver pour aller plus loin que cette vilaine pochette. Alors, pour leur donner envie de ressentir comme moi le grand frisson, il va falloir qu’on ouvre ensemble une page dans la grande histoire du Rock.
Sur cette page, il nous est expliqué que le petit Carmine Appice voit le jour à New York en 1946, et qu’il prend les baguettes du kit des grands Vanilla Fudge en 1967, avec qui il grave dans le vinyle quelques albums qui marquèrent la transition entre le rock psyché et ce qui allait bientôt être appelé Heavy Metal. Puis, il apporte sa science de la double grosse caisse chez les moins marquants Cactus, et, après son départ, il contribue à la carrière de grands noms comme Rod Steward ou Jeff Beck jusqu’au début des années 80. A cette période, il suit les traces de son jeune frère déjà acoquiné avec le grand Sab’ du regretté Ronnie James Dio, et durcit un peu le ton de sa frappe. Il est alors crédité dans le « Bark At The Moon » du Madman Ozzy. Ce qui l’emmène naturellement à véritablement voler de ses propres ailes pour former, en 1984, King Kobra, l’objet de notre causerie du jour. Avec ce groupe, durant 4 ans, il surfe sur la vague Glam initiée par les permanentés californiens. Mais la concurrence est très rude, et les albums « Ready To Strike » et « Thrill of a Lifetime », bien que bourrés de qualités, ne font pas vraiment le poids contre les « Shoot At The Devil », « Out Of The Cellar » et autres « Stay Hungry », ce qui pousse notre ami à jeter l’éponge après la sortie de « King Kobra III » en 1988. Et notre bonhomme de repartir collaborer avec d’autres grands noms, citons en vrac le Blue Murder de John Sykes avant que celui ci ne rejoigne Whitesnake, mais aussi les Floyd, Pat Travers, Marty Friedman, et de participer à une association d’intégration d’enfants par la musique … il trouve le temps de reformer King Kobra en 2001 le temps d’un album qui ne marque pas vraiment les esprits, pour finalement nous revenir 10 ans plus tard.
Et il est temps pour nous de refermer le livre d’Histoire, et de nous plonger dans cette galette éponyme pour laquelle Appice réunit quasiment tout le line-up de 1984. Il remet le pied à l’étrier à un Johnny Rod qui n’avait pas touché sa basse depuis son départ de WASP en 1992, et réunit la paire de guitaristes originelle Mick Sweda et David Michael Philips, mais avec une arrivée de poids avec la tenue du micro par Paul Shortino. Sa prestation est sans doute le gros atout et la grande réussite de ce disque. Bon d’accord, sur ce coup là, je ne suis pas très objectif, je ne cacherai pas que ce monsieur est pour moi l’un des plus grands vocalistes ricains, mais tout de même, ce gars éclabousse de sa classe les 12 titres de cet opus. Comme tout chanteur, c’est lui qui est mis en avant, même si ses quatre compères s’en donnent à cœur joie, en proposant un Hard Rock très teinté de Rock US, et d’une efficacité à frémir. Le son est très propre, équilibré. Oublié le temps des gros « Ssssplashhhh ! Baoooum ! Ssssplashhhh ! Baoooum ! Ssssplashhhh ! Baoooum ! » retentissants à chaque coup de grosse caisse ou de caisse claire qu’on pouvait entendre sur les albums des 80’s. Ben oui, Appice était le batteur – créateur – leader du groupe, le monde était encore sous l’émoi de l’intro tonitruante du « I love il loud » de Kiss et la mode était clairement à ces gros sons de batterie qui avaient un peu tendance à tout écraser… Exit également les intros compliquées d’antan : ici, au niveau des compos, on passe en revue toutes les formes du Heavy Rock typique US d’une manière beaucoup plus directe. Les tempos sont bluesy (« Turn Up the Good (Times) »), enlevés (« This Is How We Roll », ou le « faux live » remis au goût du jour !), voir festif, comme sur le titre d’ouverture, le bien nommé « Rock This House ». Ils savent nous secouer la baraque, à grands coups de riffs infaillibles et de chœurs limite « guerriers », comme sur le terrible « Tear Down the Walls ». Et, au milieu de cette avalanche de notes grasses, flotte par moment de purs moments de magie. Ainsi « Live Forever », servi il est vrai par la plus belle performance de Shortino du disque, est une merveille de délicatesse, un titre plus orienté rock mais dont la mélodie se visse dans le crane. Peut être trop collées l’une à l’autre en fin de galette, les ballades « Cryin’ Turns to Rain » et « Fade Away », malgré le très rythmé et très misogyne « Screamin’ for More » permettent de terminer sur un ton plus cajoleur.
King Kobra, avec cet opus, n’a jamais eu la prétention de produire un classique du genre. Il ne le deviendra pas, effectivement. Mais il restera tout de genre d’album qu’on se plait de ressortir de son meuble de temps à autre, histoire de prendre autant de plaisir que les gaillards ont du prendre pour le créer. Les reformations de groupes après tant d’années d’absence font toujours un peu craindre le pire. Dans ce cas, pas d’inquiétudes à avoir…
Myspace : http://www.myspace.com/kingkobrarock
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