Line-up sur cet Album
- Ferment – Guitare, basse
- Harvest – Chant
- Kuba Niżyński – Batterie
- Guest : Krzysztof Klingbein – Batterie
Style:
Black MetalDate de sortie:
06 décembre 2024Label:
Godz ov War ProductionsNote du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 7/10
Comme son nom ne le laisse pas présager, Kir nous vient de Pologne, non pas pour nous servir du gros rouge qui tâche, mais du black dans tout ce qu’il a de plus « traditionnel » lorsqu’il vient de Voïvodie et plus particulièrement de Cracovie. Ce combo a vu le jour il y a sept ans maintenant. Le trio maléfique a pris son temps avant de creuser les sillons discographiques puisque « L’appel du vide » figure comme son premier rituel en la matière. Il est tout juste sorti en décembre dernier. Que se cache-t-il derrière un titre qui aurait pu faire croire, si on le juxtapose avec le nom du groupe, que ce dernier était une formation hexagonale ?
L’album débute par « Destination Void » qui est une courte introduction instrumentale, sans véritable relief. Son seul but est de planter l’ambiance générale qui, sans surprise, sera sombre, voire sombre foncée. Passée cette entrée en matière, Kir dévoile un black enivrant qui s’empare progressivement de l’auditeur à force de riffs efficaces, de mélodies aussi subtiles qu’obscures, sur lesquelles la voix éraillée d’Harvest exprime un certain niveau de férocité ! Le jeu de la batterie est somme toute classique pour le style mais ne souffre d’aucune faiblesse. Elle distille avec justesse de quoi appuyer la furie lorsque c’est nécessaire ou apporte la cadence appropriée pour apprécier les mélodies plus lentes. L’ensemble est solide, et certains passages montrent l’influence des plus grosses écuries made in Poland dont vous trouverez facilement les références. Il n’y a pas de passages à vide. Chaque morceau t’embarque dans un tourbillon extrême mêlant dissonance et noirceur, rythmes effrénés et ambiances plus lentes et pesantes et ne laisse aucun répit. Chacun des titres a sa propre âme et ses particularités et vient te tourmenter soit dès l’intro, soit à la faveur d’un break, soit grâce à une ambiance savamment distillée pour ne relâcher son étreinte qu’à la dernière note !
« Monument » est certainement le morceau le plus ravageur, tant musicalement que dans la performance vocale. Il faut profiter du break au milieu pour tenter de se refaire la cerise avant que le déluge musical ne reprenne le dessus à grands renforts de blast beat, de bourdonnements incessants sur fond de voix hurlée. A titre personnel, « Znów » – qui signifie « encore » en français – est celui qui a le plus retenu mon attention, captivant d’emblée et qui, à l’instar du joueur de flûte d’Hamelin, a de quoi hypnotiser un auditoire… Même si les deux minutes finales n’apportent pas de plus-value au morceau de mon point de vue car cela ressemble à une bande son prise lors d’une sortie à chasser les esprits dans des demeures abandonnées ! « Eter » quant à lui est plus massif et lent, les chevaux n’étant lâchés qu’à de très rares reprises.
L’album se conclut avec « Apoptosis » qui, du haut de ses neuf minutes trente au compteur, est le morceau le plus long. C’est une lente procession musicale durant laquelle la dissonance des accords remplit irrémédiablement son rôle de sape ; le break à mi-titre ne bouscule pas vraiment le côté linéaire de la composition mais l’ensemble se laisse écouter sans se faire prier !
Côté artwork de la pochette, là également, l’impression du premier regard ne laisse pas spécialement penser à une galette renfermant du black obscur, aussi bien pour le visuel que pour les couleurs… Dans un registre metal prog’ futuriste, cela n’aurait pas dénaturé !
Force est de constater que la Pologne est une terre propice pour enfanter des groupes obscurs, ces derniers étant légion ! Kir s’ajoute donc à cette liste aux profondeurs insondables et fait valoir ses arguments pour avoir son mot à dire dans ce marigot aux sonorités nauséabondes, mais ô combien sublimes, pour qui sait se laisser envoûter par les mélodies sombres aux dissonances diaboliques ! Le manque d’originalité et la durée limitée (à peine trente minutes) pourront peut-être freiner les plus exigeants mais pour un premier opus, il mérite largement une oreille attentive ! Et vous, qu’en dites-vous ?
Tracklist :
- Destination Void 01:14
- Monument 04:34
- Znów 07:47
- Eter 07:54
- Apoptosis 09:28
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