Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 5,5/10

Combo de black metal des contrées septentrionales et froides, Korgonthurus a vu le jour en Finlande en 2000. Groupe au parcours chaotique, bercé par des changements de line up, des interruptions et ayant connu des périodes de disette discographique, la bande à Corvus totalise trois albums et quatre EP au moment de sortir « Jumalhaaska » fin 2023, quatrième long format dont seuls quatre titres fleuves, puisque que tous dépassent allègrement les onze minutes, jalonnent ses sillons !

« Lankeemus » (la chute) ouvre sur une partie calme, basée sur des arpèges, qui monte crescendo en puissance pendant un peu plus de trois minutes avant que l’intensité de la voix de Corvus, sur un rythme rapide, ne plonge le titre dans une ambiance oppressante jusqu’au break qui accorde un semblant de repos ! Le morceau repart de plus belle entre tempo moyens et plus rapides qui se succèdent jusqu’à la fin, ponctué une nouvelle fois par un break salvateur mais au final sans vraiment accrocher l’auditeur ! En effet, malgré la richesse de la composition sur les presque quatorze minutes du titre et le fait que cela joue bien, rien ne capte l’attention ou n’immerge vraiment celui qui prête l’oreille, peu surpris ou émerveillé par le black qui s’offre à lui.

« Musta obsidiaani » (obsidienne noire) s’avère davantage envoûtant à travers le rythme et les riffs endiablés, les mélodies épurées mais efficaces et les breaks planants qu’il contient. La voix éraillée de Corvus remplit son œuvre en se calquant en osmose avec la partie instrumentale. Les changements de tempos sont bien amenés et laissent le morceau dans une continuité naturelle pour ne pas dire une certaine fluidité.
« Marraskehrä » (tournage de novembre) débute également sur une intro calme sur laquelle une voix parlée semble raconter une histoire au cours de laquelle des rires retentissent en fond ! Ce n’est qu’après trois longues minutes que le titre prend son envol et donne sa pleine mesure sans pour autant transcender l’auditoire tout au long des plus de seize minutes qu’il dure ! Les mélodies mélancoliques laissent leur place à des passages plus violents et brutaux et vice et versa mais au final, on ressent clairement les longueurs qui finissent par lasser. La dernière minute en arpèges apaisants vient à point !
« Autuas kärsimys » (la sainte passion) vient clore ce nouvel opus sans que ce contenu ne diffère vraiment de ce qui a été présenté auparavant, que ce soit au niveau de la composition ou des ambiances qu’il véhicule.
L’artwork de la pochette représentant un corbeau se nourrissant d’entrailles est en parfaite adéquation avec le registre sombre proposé. Quant à la production, elle est elle aussi en phase avec le style musical même si un peu plus de qualité n’aurait probablement pas nuit au rendu final.

A titre personnel, le black proposé par Korgonthurus n’est clairement pas celui que je préfère ; c’est probablement pour cela que « Jumalhaaska » me laisse un peu sur ma faim n’arrivant à être happé, malgré plusieurs écoutes, que trop sporadiquement dans les méandres haineux que le groupe cultive !

Tracklist :

1. Lankeemus 13:49
2. Musta obsidiaani 11:45
3. Marraskehrä 16:41
4. Autuas kärsimys 13:15

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