Note du SoilChroniqueur (Yaiba) : 8.5/10

Kozoria frappe fort avec « The Source« , un premier album qui ne se contente pas de poser des bases mais construit d’emblée une véritable cathédrale sonore. Depuis leur formation en 2013, les gars de Jouy-le-Moutier ont peaufiné leur univers, et ce disque sous le label Black Lion Records est la preuve que leur patience a payé. Dès les premiers riffs, on comprend qu’on n’est pas là pour une simple promenade de santé : c’est dense, c’est technique, mais surtout, ça respire la passion.

Le groupe joue avec nos émotions, alternant sans relâche entre des passages épiques et des explosions brutales. Les influences sont là, bien digérées – on pense à Symphony X pour les envolées de guitares, à Gojira pour l’impact massif des riffs, et à des touches de Dream Theater pour les variations progressives. Mais au lieu de se perdre dans une tentative d’imiter leurs idoles, Kozoria forge sa propre identité avec une approche très organique. Chaque morceau est pensé comme un voyage, une montée en puissance, une tension qui se relâche avant de mieux vous saisir à nouveau.

Ce qui frappe aussi, c’est cette maîtrise du contraste. Les parties en chant saturé, bourrées d’une rage contrôlée, se mêlent parfaitement aux passages en chant clair. Ce jeu entre lumière et obscurité est une des grandes forces de l’album. « Pandora’s Box », par exemple, ouvre les hostilités avec un riff moderne et incisif, avant de s’élargir dans une mélodie vocale qui semble flotter au-dessus des guitares. On sent l’intention : tout est là pour vous happer, pour ne pas vous laisser le choix d’appuyer sur pause.

Kozoria ne s’économise pas non plus sur la variété. Les morceaux enchaînent des séquences complexes où chaque instrument brille sans jamais voler la vedette. Une ligne de batterie tribale ici, un passage à la basse ultra-résonnante là, et toujours cette guitare qui cisèle des riffs aussi acérés qu’un scalpel. Mais ils savent aussi calmer le jeu : « Reborn » démarre avec une douceur presque hypnotique avant de remonter en intensité, tandis que d’autres morceaux flirtent avec une approche orchestrale, renforçant ce sentiment d’unité dans la diversité.

L’album culmine avec le titre éponyme, « The Source ». Ce morceau de près de neuf minutes est une véritable pièce maîtresse. Il débute avec une ligne de basse qui semble vous chuchoter à l’oreille avant que la tempête n’éclate, vous emportant dans un tourbillon de riffs massifs et de mélodies envoûtantes. C’est ici que Kozoria montre tout son savoir-faire, une synthèse parfaite de ce qui fait leur identité : de la puissance, de la subtilité et une maîtrise impressionnante de leurs outils.

Avec « The Source« , Kozoria ne cherche pas à réinventer le metal progressif, mais à y poser une empreinte personnelle. Et c’est réussi : on sort de cet album avec l’impression d’avoir traversé quelque chose de dense, de vivant, d’intense. Ce n’est pas un album pour fond sonore – il exige qu’on s’y plonge, qu’on l’écoute, qu’on le vive. Bref, un vent frais souffle sur la scène française, et Kozoria est à son origine. À suivre de très près.

Tracklist :

1.Pandora’s Box 06:03

2.Demonize Them 04:30

3.Leviathan 05:41

4.Division 06:06

5.Dawn 01:54

6.Reborn 04:20

7.We’re Wolves 04:22

8.Fading Embers 05:27

9.The Source 08:42

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