Note du Soilchroniqueur (Bodom):
5 / 10

Flash-back. A la news de la sortie prochaine d’un skeud de la fille de Mr Harris, Steve de son prénom et bassiste du monstre Iron Maiden, c’est d’abord un sentiment d’incrédulité qui a assaillit mon esprit perturbé. Un album solo, oui, bon après tout pourquoi pas ? Notez, je m’en foutais un peu. Mais histoire de me la racler dans les conversations mondaines, j’ai quand même tenté de me dénicher deux-trois titres. Banco ! Heavy-Metal Lavigne, j’allais pouvoir tailler – j’adore tailler gratuitement ! Sauf que … sauf que en concert (première partie de la Vierge de Fer … douce coïncidence), ça se laisse écouter : sans casser trois pattes à un canard, Lauren, arrive à communiquer son entrain à une partie du public et la formation délivre au final une prestation tout à fait honnête.

Et donc ? taillage ? pas taillage ?
Merde, j’en aurais presque oublié d’écouter l’album.

Deux chaises. Le cul entre. Artistiquement parlant, on ne peut pas lui en vouloir. La musique de la miss est tout à fait honnête, entre The Donnas (‘Your turn’) et Avril Lavigne (‘Get over it’). Musicalement on reste au dessus de ces groupes, papa ayant téléphoné à ses potes de jeunesse pour épauler sa fille. Y aurait même un petit côté Doro qui ressort, je serai tenter d’ajouter. N’empêche que ça ne va pas crécher bien haut pour autant. On comprend alors que papa, en manque d’idée pour l’anniversaire de son bout de chou opte pour une carrière-clé-en-main dans la musique. Mais définitivement, il faudrait que ce genre de trip reste en famille. Cet ersatz de heavy-hard gentillet et un peu mou du genou, le confirmant. C’est pas méchant, c’est juste gnan-gnan.

Depuis le champagne en canette, plus rien en provenance d’outre-Atlantique n’arrive à me choquer, alors un heavy jetable sitôt consommé (même pas besoin de vider le contenant), c’est au final bien ancré dans notre époque. Le maître mot dans tout ça ? D-O-L-L-A-R ! Et oui, l’action ‘Harris’ fait vendre ! Beau studio, belle promotion, belles tournées. Tant mieux pour Lauren, elle aurait bien tord de ne pas en profiter. Mais qu’est ce que ça sonne creux, en définitive. Passé le côté purement divertissant, on a pas spécialement envie de recommencer une écoute. La faute à qui, la faute à quoi ? Un album trop long pour une base d’idée pas spécialement riche au départ (deux reprises pour dix titres, c’est dire), si bien qu’on sature assez rapidement : riffs répétitifs, balades à l’eau de rose (‘Hurry up’), quelques mélodies insupportables (‘See throught’) voire quelques idées carrément mauvaises, pas bof, non, mauvaises (‘Natural thing’, reprise de UFO).

Et oui Lauren, dans le business, on est plusieurs : toi et nous, le public. Alors oui, t’es mignonne. Alors oui, le cuissard moulant te sied mieux qu’à papa. Alors oui, tout n’est pas dénué d’intérêt. Mais entre nous, prends ton temps pour faire les choses, développe ton style, et on en reparlera. Là, c’est tout juste moyen.

Allez, au boulot !

Bodom