Line-up sur cet Album
- Benoît Richard : Chant, Claviers
- Geoffrey Dumon : Guitare
- Guillaume Tirel : Basse
- Gilles Laurent : Batterie
Style:
Néo Metal émotionnelDate de sortie:
2012Label:
OMC Laudun L'Ardoise/SOMNote du SoilChroniqueur (Lusaimoi) : 7:10
Après Syrinx et son Deathcore, voici un autre groupe venant de l’OMC Laudun L’Ardoise. Autre nom, autre univers, mais toujours un style sujet à la controverse et toujours une envie de se détourner des clichés. Oui parce que le groupe dont nous allons parler dans cette chronique, et qui porte le nom à la fois poétique et énigmatique de Leaving Paris, fait dans le (et se revendique) Néo Metal.
Contrairement à ce que peut faire croire leur patronyme, le quatuor ne vient pas de la capitale, mais d’une ville située plus au sud. Beaucoup plus au sud, puisqu’il s’agit de Nîmes. Formé en 2009, Leaving Paris a sorti un premier EP en 2010 puis a attendu deux ans avant d’offrir « New Days », son premier album en auto-production. C’est de ce même album, réédité par l’OMC, dont nous allons parler. Un album à la pochette aussi mystérieuse que le nom du groupe.
Alors, pour que ce soit dit tout de suite, moi, le Néo, c’est pas mon truc. Bon, je n’écume pas tous les sites de musique dans le simple but de déverser ma bile sur tous les groupes du style, et d’ailleurs, j’en ai écouté au lycée, pas mal même, mais ça faisait un bail que mes oreilles ne s’étaient pas posées sur le genre. Néanmoins, les choses que j’ai pu lire sur le groupe m’avaient pas mal intrigué, notamment leurs influences affichées, dont les origines se situent du côté du début des années 90, l’âge d’or du Néo, avec des formations comme Deftones, Korn (et Faith No More, même si c’est pas le même genre) citées dans leur bio.
Et je dois dire que l’inspiration de cette décennie se ressent rien qu’à la production de cet album. C’est la première chose qui frappe. Celle-ci est chaleureuse, avec un son de guitare très root et une basse savamment mise en avant.
Quant à la musique, elle affiche une certaine simplicité, une certaine immédiateté, et se montre très efficace, avec un grand sens de la mélodie. Les refrains font mouche, tout comme les couplets. Les morceaux sont entêtants, sans être énervants pour autant.
Il suffit pour s’en convaincre d’écouter « New Days », le premier titre à l’intro courte, déboulant au bout de quelques secondes sur le couplet puis très rapidement sur le refrain. C’est quelque chose de commun à la plupart des morceaux : les refrains arrivent souvent très vite, comme pour capter l’auditeur dès les premiers instants, mais pas que.
Car certaines pistes semblent commencer comme de simples (mais bien foutus) tubes et nous emportent ailleurs sans même qu’on s’en rend compte. J’en tiens pour preuve, entre autres, « My Ocean », qui sent le hit dès les premières notes, mais semble se contenir jusqu’à exploser avec un solo la moitié. « No Substitute », qui contient l’un des refrains les plus réussis du CD à mon sens, commençait de façon assez classique, malgré une certaine lourdeur dans le riff, mais prend ensuite des tournures assez surprenantes par un solo aérien sur lequel vient se poser une basse et plusieurs lignes vocales différentes. On a aussi « My Moonlight », très émotionnel même si la guitare là encore massive est de plus en plus accentuée, et qui change du tout au tout lors d’un passage très atmosphérique.
L’émotion est d’ailleurs l’un des éléments centraux de la musique de Leavin Paris. Écoutez donc « Requiem for Your Dreams », à la basse mise en avant et au contraste voix/instrument très marqué ; ou « Black-Hearted », pourtant inquiétant, alternant la dominance entre la basse et la guitare. Et cette émotion est en grande partie due au chant de Benoît, officiant également dans Lies (et m’évoquant sur certaines photos une petite ressemblance avec l’acteur Jesse Tyler Ferguson de Modern Family, mais on s’égare). Le jeune homme possède un timbre de voix qui pourra déplaire à certains, mais il faut bien dire qu’il maîtrise ses cordes vocales à la perfection, que ce soit dans le grave ou les aigus. Pas de fausse note, pas de passage en dessous. Il s’aventure même, sur quelques titres, dans d’autres domaines. Comme du Rap, sur « The Soul Army » – où il a le bon ton de s’inspirer d’un flot plus américain que français (sûrement dû à la langue utilisée) – ou vers des choses plus rageuses, comme sur « Disruption », voire même hurlées, dont un scream de plus en plus criard sur « Seen the Sky », « Bring your Life Further » (quasi instrumentale) et surtout sur « No Substitute », où il apparaît au premier plan.
Malgré tout – et désolé pour cette transition un brin brusque –, cet album a un défaut. Parce que, même si pas mal de variations viennent casser la routine du couplet-refrain, cette même recette est utilisée sur la majorité de l’album et cela donne une petite sensation de répétition. Rien de rédhibitoire cependant, car comme les morceaux possèdent tous une qualité d’écriture, on n’a jamais envie de zapper un titre, mais à certains moments (qui varient d’une écoute à l’autre), l’attention se fait moindre. D’autant plus que l’album est composé de 13 titres (dont une version acoustique bien sympa de « Disruption » en guise de bonus) pour près d’une heure de musique.
Au final, Leaving Paris, même s’ils se revendiquent d’un genre qui n’a plus vraiment le vent en poupe, pourraient, avec ce « New Days », réconcilier certains détracteurs avec le Néo Metal. Pas d’attitude de bad boy en carton, pas de fausse agressivité. Il y a un côté direct et émotionnel dans leur musique, avec quand même des subtilités pour résister aux passages dans le lecteur CD. Il est simplement dommage que l’aspect classique des structures ressorte parfois un peu trop, créant un sentiment de redondance à certains moments. Néanmoins, il n’y a rien à jeter et certains passages apportent même un peu de neuf. Peut-être une piste à creuser. Mais en tout cas bien prometteur.
Site: http://www.leavingparis.fr/
Facebook: https://www.facebook.com/pages/Leaving- … 3396682988
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