Note du Soilchroniqueur (Poulika):
7 / 10

« Léthargie : Sommeil profond et continu. »

Une chose est sure le combo Gallois de Lethargy, lui, n’est pas endormi, et croyez moi que s’ils l’étaient, je m’enfuirais avant leur réveil de crainte de me faire pulvériser les tympans. Ben oui c’est pas tous les jours qu’on écoute un groupe de Grunge péchu croisé à un hard rock bien lourd et puissant. Non loin des années grunge, le flambeau est pourtant vacant et ne demande qu’à être repris. Est ce là que Lethargy intervient ?

De gros riffs entrainants bourrés de punch mais pourtant lourds à la façon stoner, un son particulièrement saturé accompagné d’une ligne de basse qui ne passe pas inaperçue, des refrains entrainants tantot clairs, tantot criés, un solo de quelques secondes pimentant le tout. C’est la formule que nous propose Lethargy sur ce /Purification/, mais ne mettons pas chaque titres dans le meme panier. Certes, commençons par enlever les deux ballades /I see man’s end is his construction/ et /Fragile Crystal Dream/, mais après cette visible séparation il faut savoir que les 9 autres titres se ressemblent tous d’un point de vue auditif meme si musicalement ils sont tous différents. Et si chaque riff principal se distingue bien à chaque morceau, le son ne varie presque pas, compliquant l’accroche générale, la construction elle aussi ne se différencie que peu à des musiques rock FM. A ce propos, bien des titres de /Purification/ pourraient faire office de single, /A Lost Adoration/ a été choisi mais /Stealth/Inertia/Innocence Serene/Conveniant Ignorant Amnesia/ auraient été excellents à ce poste là, autant de bons titres prenants énergiques et reconnaissables.

Dans la catégorie des excellents morceaux composant cette plaquette pauvrement colorée arrive en première position l’éponyme, seul titre possédant une mouvance progressive grace à de nombreux changements de rythmes et une partie instru réussie (Celle ci n’a pas recourt à un petit solo invisible casé entre deux refrains). Les deux ballades sont réussies, meme si on peut reprocher une certaine répétition dans le chant et un manque de lyrisme (Refrains répetés à l’infinie). La première de celles ci est la sublime /I see man’s end is his construction/, commençant par une jolie intro acoustique gentillette, on finit sur le cul par l’explosion et le refrain tout à fait stupéfiant de puissance et de beauté, on retrouve un tout autre chanteur au registre différent qui nous fout une vraie tarte à la tronche, on regrettera la présence d’un solo totalement à la rue qui était certainement de trop. /Fragile Crystal Dream/ Ballade plus mièvre et déjà vue, le refrain et l’accompagnement au piano ne laisseront pourtant pas indifférents. Et choix étonnant, la piste a été choisie pour finir le CD, d’autant plus surprenant quand on voit l’énergie de l’album, je pense personellement qu’il aurait été plus judicieux de conclure en beauté par un titre fond de balle, où pourraient se déchirer les doigts les guitaristes/vocalistes que sont Phil Humphreys et Andrew Hunt. Inutile de citer les deux titres manquants /Bleachin Bones/ et /Ideal Orphans/, ce serait mentir que de dire qu’ils sont comme les autres : Bons. Car s’ils en ont l’étoffe et le son, l’accroche et l’interet n’est pas présent, deux morceaux à oublier donc.

Dire que la résurrection du grunge est arrivée serait faux, Lethargy nous offre surtout un mélange stylistique qu’on ne peut étiqueter si facilement. /Purification/ est ainsi un album agréable, qui fera bouger votre belle chevelure, et meme si écouter ce CD ne sera pas un automatisme, il n’en reste pas moins que d’ici quelques années vous pourrez le ressortir de votre CDthèque tout en y prenant du plaisir.

Poulika