Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 8/10

Salut les enragés ! Je voulais vous parler du groupe Liquid Flesh qui, pour ses dix ans d’existence, a choisi de réenregistrer certains de leurs morceaux et quand je dis « réenregistré », le terme est faible, car les musiciens ont fait un super boulot. Cela donne un EP qui a pour nom « Vestiges Abrutissants ». Tout d’abord, les textes ont été retraduits en français, ensuite le mix officié par Gastric Luke (guitare, choeurs) donne une autre vie à ces titres. Et puis, il permet aux nouveaux membres de poser leurs jeux et leurs empreintes. Effectivement, il y a l’arrivée du batteur, Baptiste « Acid Bapt » Roca, dont la frappe énergique rebooste leur musique avec beaucoup de force, sans oublier “Putrid Bruce” à la basse et au chant, qui grâce à son bagage avec le combo de death progressif Epitaphe, permet au groupe de faire peau neuve. Du coup, on se retrouve plongé dans les années 90 avec un metal mort plein d’une profondeur malsaine qui vous prend les tripes à vif, nanti d’un growl gras et bien caverneux et d’une puissance de tous les instants. Un death aux jointures parfois thrash n’roll, aux riffs répétitifs qui donne envie de bouger la nuque. Du very old school, very fluide et very bad (“Tenafly Viper”). Une vraie machine de guerre.

Quand déboule “Police Python 666”, lancé à pleine vitesse, nanti d’un groove poussé dans la zone rouge, je trouve qu’il y a un peu de Mercyless en eux. Ça sent la Floride. « Torture » s’enroule autour de vous, entre noirceur, quelque chose de gras et de boueux qui vous entraîne dans une sorte de danse de guerre, à la fois pesante et énergique… Avec toujours cette impression de danger imminent. Il y a aussi ce riff mélodique à mi-parcours qui rajoute un plus à cette compo. L’intro de « soupe humaine » a des allures d’Autopsy avec son doom plein de mauvais présages et puis ça part sur un bon vieux death/thrash n’roll nourri de blast beat à mort. Une cavalcade vers l’enfer, avec ce riff qui va et vient et qui vous pousse vers de l’anxiogène ; puis retour au doom qui écrase honorablement vos épaules. Enfin, il y a une reprise d’Entombed qu’ils ont traduit par « L’oeil du maitre » (“Eyemaster”) et qui clôt avec force et impact cet EP sulfureux.

Quand on sait qu’ils ne sont que trois, c’est bluffant, car on a l’impression qu’ils sont beaucoup plus nombreux ; mais souvent les power trio portent en eux beaucoup plus de rage qu’une formation à quatre ou cinq. Bref, perso, adorant ce genre de death à l’ancienne, je me suis pris une bonne claque, claque qui je l’espère sera suivie de beaucoup d’autres. Pas novateur, mais relooké pour faire mal !

Tracklist :

1. Tenafly Viper (3:46)
2. Police Python 666 (3:19)
3. Torture (4:38)
4. Soupe Humaine (5:11)
5. L’Oeil du Maître (reprise Entombed) (3:21)

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