Note du Soilchroniqueur (Metalpsychokiller):
8 / 10

Liquid Graveyard est tout simplement le nouveau groupe de John Walker, l’ex membre fondateur et frontman du groupe Death british planétairement connu « Cancer ». Ce dernier ayant à son actif avant son split en 2006 une demi-douzaine d’opus durant vingt années de carrière. Pour ce nouveau concept, la perfide Albion s’est unie avec l’invincible armada, puisque si l’on trouve bien –et pour cause !!!- aux cotés du guitariste compositeur, d’une part la belle chanteuse anglaise Raquel…Walker, de l’autre ce sont deux espagnols, Acaymo derrière les futs et l’ex Mourning Beloveth Adrian de Butlear à la basse, qui assurent l’assise rythmique. Trois petites précisions pour en finir avec cette mise en place ; la première étant que le titulaire de la quatre cordes est devenu et le manager, et le promoteur du combo. La seconde qu’après une démo en 2008 intitulée « Criministers », le groupe est signé chez les transalpins de My Kingdom Music qui se fendront donc de cet « On Evil Days » enregistré et mixé au « Sadmad Studios » de Madrid et mastérisé aux Finnvox finlandais. Enfin, plus triste et douloureux, le batteur officiant à l’origine dans le Band constitué, Mark O’Connell, est décédé en septembre 2009. R.I.P.

Le nouveau quatuor modelé évoluera dans une ambivalence permanente aussi bien dans sa musicalité que dans sa mélodicité. Une alternance entre un Death avant gardiste où apparaissent des relents de Cancer, et une entité progressive, psychédélique et ambiante malsaine. Les lignes de chants déployées en seront d’ailleurs les archétypes en parfaites osmoses qui proposeront à la fois des growls virils et menaçants, des lyrics parlés et étouffés, ou des évolutions féminines sopranos en réparties. Le fil conducteur de la tracklist restera cette persistance inaltérable, malgré des compositions groovies, à cheminer dans le coté froid, sombre et schizophrène de la « Force ». A fortiori, la production paraissant parfois étouffée, et n’imposant pas en premier plan le timbre cristallin féminin comme dans d’autres sous styles Metal, renforcera en outre cette facette viciée et oppressante.

Et ne vous laissez pas prendre par l’inaugural ravageur « Rumours Are Black Like Machine Guns » aux arrières gouts d’Arch Enemy ; car point d’Angela Gossow ici. Mais l’alternance des tempos, ou le ressac entre gros riffs et guitares claires délivrées en arpège, telle l’intro de « Their Words Grow Thin » ; les basculements entre sonorités classiques et à contrario plus psychédéliques « Them Greeds », des breaks dantesques comme sur « On Evil Days » ou un « Anthead Grotesque » de clôture colossal… Autant d’éléments qui rajoutés aux prestations vocales d’excellence du duo tireront chaque plage assénée vers l’excellence. Le ressenti se voudra immédiatement appréciable, et si les mentions de satisfactions ne manquent pas à l’image d’un « 1760 » divin ; le haut faits d’armes de cet « On Evil Days » n’en demeurera pas néanmoins un « Criministers » d’anthologie.

Ce titre en effet, calqué sur une opposition entre rythme binaire martelé -réhaussé d’une petite descente de manche-, syncopé, et le chant clair, suave et envoutant de la belle Raquel marquera inexorablement de manière pérenne votre esprit. Vous risquez de vous surprendre à sautiller comme un forcené en vous prenant pour un marsupilami, quand les plus réceptifs d’entre vous risquent de se lâcher à piailler des « Houbah, houbah » tout en partant dans un féroce headbanging. Autant vous dire, que si vous ne devez écouter qu’un titre avant de vous décidez à investir quelques euros judicieux, un passage même éclair sur le myspace de Liquid Graveyard vous convaincra. L’hybride latino-saxon a de la gueule, du potentiel; et quoique souffrant d’une once de matérialisation brouillonne, est pétri d’arguments prometteurs…

Myspace : www.myspace.com/liquidgraveyard

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