Line-up sur cet Album
Carl Whitbread : guitare, chant Adrian Shaprio : basse, chant Jamie-Leigh Smith : chant Adrian Griffin : batterie
Style:
Post/Sludgy/Hardcore/NoiseDate de sortie:
2011Label:
Pelagic Records/Blue Wave ProductionNote du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 7,5/10
Ah ! L’Australie ! Ce pays-continent, vaste étendue à peine habitée ! Patrie des légendaires AC/DC ! Cette immense et dynamique ville qu’est Sydney (encore plus connue que sa capitale, Canberra. Et oui ! On s’instruit chez Soil !), son Opéra à l’architecture fameuse, son P. Sherman 42 Walaby Way Sydney ! Mais aussi, ses vertigineux paysages désertiques, véritables paradis pour qui aime la solitude. Ou encore ce ciel si bleu où brille un soleil qui ne semble jamais vouloir laisser place à la grisaille.
Et savez-vous aussi que l’Australie est, après la Norvège, le deuxième pays le plus développé du Monde ?
Ah ! L’Australie !
Mais alors, quand on pense à tout ça, on se dit : comment peut-elle engendrer des groupes qui, comme Lo!, produisent une musique aussi sombre ?
Non, parce qu’en Suède, en Norvège, y a le cadre de vie, mais il fait froid, y a des forêts où seuls les plus hardis misanthropes peuvent habiter, il fait nuit super souvent et d’après la plupart des gens qui y ont habité : « Y a rien à faire, alors on monte un groupe de musique. »
Mais l’Australie ! Le cadre de vie, le soleil, le dynamisme, les kangourous, l’exotisme aussi !
On aurait plus tendance à croire qu’y naissent des groupes chantant leur joie de vivre.
Enfin bon, je vais pas m’en plaindre, hein ?
Vous l’aurez compris, Lo! ne nous vient pas de Suisse ! Le quatuor s’est formé en 2006 sous l’égide de Carl Whitbread, à Sydney, mais ce n’est qu’en 2011 qu’il sort son premier album « Look and Behold », dont vous êtes en train de lire la chronique. En attendant, il a forgé son son et fait quelques concerts en ouvrant, entre autres, pour Russian Circle ou Doomriders.
Quant à leur style, il peut se définir comme un mélange entre un Hardcore typé Post bien mastoc, avec une basse bien présente et sous-accordée, et une Noise/Sludge teintée de pessimisme et d’une certaine forme d’urgence. Mais pas que.
Dès l’introduction bruitiste « Hath », l’atmosphère est donnée. Les larsens crissent, les distorsions grondent, les voix hurlent, angoissantes. On est presque rassurés en entendant les premiers riffs lointains de « Deluge (Carnivorous Flux) ». Un son étouffé, rapide et dissonant sur lequel vient déclamer un scream désespéré. Jusqu’à ce que la musique prenne l’ampleur d’un pesant Hardcore.
C’est ça Lo!, une alternance entre les deux styles. Et même si j’ai une préférence, ici, pour le côté Noise, une ligne de conduite fait le les deux s’emboîtent sans impression de manque de cohésion.
Enfin, je dis que je préfère leur côté Noisy, mais un morceau comme « Hued Tarantula » m’oblige à démentir. En fait, il est tellement énorme que je m’en vais vous le décrire.
Déjà, tout commence avec le précédent, « Seraphim », interlude où l’on se croirait aspirés dans un néant sans fin. Et puis le titre commence sur une intro à la guitare acoustique qui me rappelle à certains instants, un Rock Progressif à la Porcupine Tree, tout en se rapprochant aussi d’un Octopus, le monstrueux et dernier Amplifier. Et ça s’accélère, l’électrique vient et nous emporte dans un déluge Post-core. Le chant alternant clair et core vient appuyer ces riffs qui s’annoncent dantesques. Et quand on croit le morceau arrivé à son apogée, le Post devient Hard. Un Hardcore écrasant, pachydermique à la mélodie saccadée et lourde, jusqu’à en entendre les cordes de basse trembler, qui nous emporte encore plus loin. Ce passage se vient ensuite trituré pour le rendre encore plus Doom, Noise, Atmo… Une vraie réussite. Et, comme toute vraie réussite, « Hued Tarantula » qui s’étale sur huit minutes, devient le titre le plus long de l’album, sans jamais perdre d’intérêt. Il réussit l’exploit de nous emmener, par le suite, encore plus haut jusqu’au larsen final qui ne nous laisse pas le temps de respirer pour donner sur un « Aye, Commodore » beaucoup plus rapide.
Le seul reproche qu’on aurait envie de faire à ce morceau, c’est qu’il pourrait faire passer la suite pour un peu en deçà. Mais même si l’apogée est atteinte à la moitié de la tracklist, ça reste sacrément pas mal quand même ! Et « Look and Behold » ne s’en essouffle pas pour autant. « Aye, Commodore » se révèle totalement différent et son passage complètement hypnotique précédant une envolée épique et un passage atmosphérique nous le montre.
On a aussi un « Moira Kindle » qui affiche un autre visage de Lo!, plus proche des photos promos qu’on peut voir d’eux. Toujours dans la même alternance entre Noise et Post-core, mais cette fois-ci, c’est sur le ton de la déconne. C’est d’ailleurs le seul titre à la voix vraiment claire, et quelle voix ! Elle nous lance des « Houououhouou » aigus totalement décalés sur les parties Noise, avant que les grognements ne reprennent leurs droits. Le tout s’alterne tout en se modifiant petit à petit pour finir sur un fond sonore de plus en plus chaotique et un final mélangeant rythmiques aux pieds et chant entre gueulante paillarde et Punk Rock.
Enfin, « Fire at the Child Actor Guild », qui clôture cet album en est le titre le plus frénétique. Le plus court, hormis les interludes, il enchaîne tout si rapidement qu’on a même pas le temps d’en voir arriver la fin.
Avec ce « Look and Behold » doté d’une production à la Pelagic, à savoir du son bien massif, Lo! frappe fort. Un album qui se situe dans le monde d’aujourd’hui. C’est peut-être la seule critique qu’on pourrait leur faire, parce que si les groupes pratiquant un style du même genre se font nombreux, eux sont l’un des très bons représentants du genre. Ça reste sacrément bien foutu ! Ça doit aussi être un groupe à voir en live, alors espérons que cet album a eu, et aura, assez de succès pour les faire quitter leur si attirant pays, traverser la moitié de la planète et nous rendre une petite visite !
Site officiel : www.lookandbehold.net
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